[Chronique] PETER BANANE Judo, album rock de l’été ?
Chronique de Judo, premier album de Peter Banane (disponible le 28/06), un album rock jubilatoire
Le rock est mort ? Non, nous ne croyons pas. Il suffit d’écouter l’excellent Judo, premier album de Peter Banane, pour s’en convaincre. En effet, en dix titres, le quintet nous propulse vers New York avec une formule qui fonctionne à plein régime et qui n’a, par exemple, rien à envier aux Strokes (dont il s’inspire). Autant le dire tout de suite, cet album est l’album rock qu’il vous faudra posséder cet été !
Mais sur quoi repose cet album ? Et puis, c’est qui Peter Banane ?
« Peter Banane, c’est vous, c’est nous, c’est lui, Autrement dit, Peter Banane est l’anonyme que nous sommes tous. Celui qui n’a pas de visage, car on l’est tous un peu. Bref, tous les diamants mal taillés : ceux qui ne sont encore rien, mais qui peuvent tout devenir. » (dixit le communiqué de presse).
Ce communiqué de presse n’a pas tort (il a même carrément raison), parce que nous sentons dans Judo cette forme d’humilité qui nous plaît tant, car elle nous montre un groupe simple, ne se prenant pas la tête, tout en étant capable de produire une musique inspirée et inspirante.
Riffs puissants, chant habité, énergie contagieuse.
La musique de Peter Banane est un habile mélange de rock revival « à la manière » des Strokes, sans ce côté hyper surmédiatisé qui auréolait le fameux groupe New-Yorkais (et qui nous a toujours paru un peu louche vu la qualité de leurs albums, relativement chiants une fois les tubes passés). Cette non-surmédiatisation possède de bons côtés, le premier étant qu’elle oblige le groupe à se tirer les doigts pour proposer des morceaux reposant sur une formule, certes classique et ayant déjà fait ses preuves, mais dont la qualité et la variété nous maintiennent en perpétuel éveil.
Les deux voix de Vincent « Vince » Queric (guitare/voix) et Pierre « Pedro » Lentz (voix), membres fondateurs de Peter Banane tracent la route du quintet (avec Kostia Yordanoff à la basse, Thomas « Tom » Parlant à la guitare et Zacharie « Zak » Hitter à la batterie), à savoir celle d’un rock mélodique, énergique, alliant modernité et savoir-faire empirique. Le tout repose sur des attaques rocks à base de riffs efficaces, d’un chant pêchu, légèrement trafiqué (à la Julian Casablancas des Strokes), à l’anglais impeccable, souvent doublé de façon tout aussi impeccable et imparable, à une basse limite pop et à une batterie maîtrisée. Bref, si l’on ajoute les solos, vous obtenez le meilleur du rock outre-atlantique, mais made in France !
Peter Banane à split.
Bon passons sur ce jeu de mot pourri. Quelles images déclenche en nous l’écoute de ces dix titres absolument parfaits, tant dans leur fond que dans leur forme ? Pour nous, Peter Banane, c’est perfecto, lunettes noires, Converse All Star, c’est crème glacée, c’est la 5iéme Avenue, ou Manhattan, ou Broadway, ou Brooklyn. C’est une certaine idée de l’Amérique, du rock, de la (très) bonne musique, avec un caractère sacré totalement désacralisé par le biais de ces jeunes gens diablement talentueux.
Judo dégage cette évidence de tous les grands albums, à savoir qu’absolument rien ici n’est à jeter. La production est sobre, efficace, propose un son rock puissant mais jamais pataud ou surjoué, ne virant jamais, quelle horreur, au classic rock. Si les Strokes sont une référence quasiment impossible à ne pas citer, nous pensons étrangement, également, aux Who (allez savoir pourquoi?), à Phoenix également (notamment la fin du dernier titre de l’album, Life side stories, qui aurait pu figurer sur United des Versaillais). Avec ce groupe, le point commun est justement cette forme d’évidence, de celle qui nous fait nous dire que Peter Banane est ici à la bonne place, au bon moment.
Au risque de rabâcher, nous allons insister sur ce point de façon totalement intransigeante et ce sera l’épitaphe de cette chronique : JUDO EST L’ALBUM ROCK A POSSÉDER CET ÉTÉ. Ouais, on le crie haut et fort, et alors ?
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Info utile : le groupe sera au Point Ephémère (Paris) pour la release party de l’album le 04 juillet.
Et le rock en Français ? Thomas Breinert est fait pour vous !
