LOSANGE Soul chopper, plaisir électro pas du tout coupable
LOSANGE Soul chopper (disponible chez Johnkôôl records)
Losange revient avec un nouvel album, Soul Chopper, 8 titres de pur bonheur électro. Pourquoi ? Parce qu’avec des ritournelles simples et catchy, il arrive à faire rentrer le soleil dans nos bureaux et dans nos villes.
Sons.
Les sons de Losange sont, ou paraissent, datés, revenant des années quatre vingt, ou bien de cette époque où les jeux vidéo d’arcade peuplaient encore les bars et autres salles de jeux. De ces jeux d’arcade, nous retrouvons l’esprit de par les thèmes abordés. La base mélodique y est simple, elle se faufile instantanément dans nos oreilles sans y trouver la moindre résistance, notamment parce qu’elles avaient été forcées par la stridence des machines d’alors. Ici, le son est bon, il nous rassure.
Cette base mélodique se développe petit à petit, jusqu’à obtenir une ampleur euphorisante. L’envie de danser se fait ressentir, celle de rire aussi. Parce que Losange nous procure un plaisir simple, celui de savourer le moment sans avoir envie d’analyser tout ce qui se passe alentour.
Compos.
Les compos, donc, partent sur une base simple, répétitive, sur lesquelles Losange pose ses motifs, obsédants, toujours dans cet esprit vintage presque enfantin. L’effet est réussi car il permet de dynamiser sa musique, de lui apporter des touches parfois nostalgiques, parfois épiques. Le résultat est épidermique, physique, mais également intérieur car il fait ressurgir des souvenirs de nos mémoires bombardées de nouveautés quotidiennes incessantes.
Une pointe de nostalgie nous assaille dès lors, mais elle est incluse dans une fausse naïveté moderne. Car si Soul Chopper paraît rétro-futuriste, il ne fait pas daté et s’inscrit véritablement dans les formules qui fonctionnent aujourd’hui, tant dans la production, plutôt enrobante, que dans sa musicalité. Alors que les huit titres s’écoulent, nous ne ressentons aucune forme de lassitude que le parti pris artistique de Losange aurait pu générer.
Un ensemble cohérent.
En effet, ces tonalités plutôt brillantes et aiguës auraient pu lasser. Le côté tout sauf rugueux (nous pensons plutôt à la coquille d’un œuf) pourrait également ne pas plaire et laisser croire à une forme de laissé aller ou de manque de conviction. Au contraire de cela, Soul Chopper est un aboutissement et un acte qui montre au contraire une conviction solide, celle de faire une musique qui se savoure instantanément sans pour autant être simpliste ou dénuée de sens.
Jamais l’envie d’aller écouter autre chose ne survient parce que, grâce aux petites trouvailles de la composition, les retraits ou ajouts de couches, de basses, d’effets divers, et par ce côté adolescent foutrement jouissif, tout marasme disparaît.
Avec Soul Chopper, c’est donc une musique enthousiasmante, légère et anti-morosité qui s’offre à nous, sans que jamais ne pointe le bout de son nez la médiocrité. Intelligente, la musique de Losange ne se la raconte pas. Mais elle nous raconte des histoires, de celles que nous gardons et garderons bien au chaud dans nos souvenirs.
Voir la chronique double de Quartz et Quartz Remix de Losange ICI