CHELOU Premier album Out Of Sight
Chelou, premier album Out Of Sight, sortie le 26 avril chez Concrete Dog Records – AWAL.
Se laisser guider par la voix de Chelou sur ce premier album Out of sight. Se laisser bercer par la douceur de ses mélodies. Trouver le réconfort dans cette musique organique, diffuse (un peu comme de l’eau pulvérisée par un brumisateur). Out of Sight libère nos corps de leurs entraves, nous propulse dans un univers étrangement familier, au croisement de la pop, de la folk et d’une certaine idée de la musique électronique.
Prendre le temps
Chelou, en vrai, c’est Adam Gray. Son disque, il a pris le temps de le façonner, à son image, à son rythme de vie. Concrètement, cela donne un disque intimiste, de ceux que nous voulons serrer contre nous. Parce qu’il est comme l’oreiller sur lequel reposer notre tête lasse, un soir de fatigue. Il est propice au rêve, ce disque, avec ce côté vaporeux, liquoreux aussi.
Tout se déroule, dans un premier temps, dans l’atmosphère qui règne dès l’entame du disque. Words to share ouvre l’ouvrage sur la pointe des pieds, comme pour nous dire que nous arrivons dans un sanctuaire duquel le bruit est banni. Quelques accords de guitares nimbées d’une réverb’ profonde, quelques notes solos, puis la voix apparaît.
Se révéler.
Elle est l’un des fils rouges d’Out of sight (l’autre étant le parti pris de la réalisation de l’album avec ce côté ouaté). Douce, nostalgique, elle rejoint la musique à bien des égards. Elle ne heurte personne, ressemble à celles qui font les comptines. Elle berce qui l’écoute, mais pas pour l’endormir, non ! Au contraire, elle nous happe, nous murmure de la suivre au pays des merveilles, là où la pesanteur n’existe plus, là où nous sommes libres d’être nous-même.
D’ailleurs, Chelou nous précède. Il se sépare de ses apparats, nous apparaît dans son plus simple appareil, fragile tout comme il dégage de la force, sûr de lui comme il paraît frêle. Sa force réside dans ces pulsations organiques, dans ses sonorités de claviers, oniriques, dans celle des beats électros cotonneux. Les frontières s’effacent, ouvrant le champ des possibles.
Pourtant, loin de tout mysticisme, Chelou parle de nous, de lui, de la frustration, du manque de confiance en ce que nous faisons. Si les paroles restent succinctes, elles s’avèrent terre à terre, en un habile paradoxe à sa musique toute en légèreté, voguant vers l’infini et au-delà.
Habille, malin, magnifique.
Le dosage entre électricité et acoustique est superbement équilibré, laissant place à l’espace. Nous pourrions presque qualifier Out of sight d’album pop cosmique. Quand les chœurs apparaissent, c’est comme si nous rencontrions une forme de vie extraterrestre qui n’aurait rien de terrifiant comme cela peut être le cas dans bon nombre de films de science-fiction. Non, ces visiteurs seraient comme nous, se poseraient les mêmes questions existentielles, se heurteraient aux mêmes difficultés que nous (bref seraient nos cousins, nos voisins, ces personnes habitant de leur côté de la frontière).
Ce premier album se révèle être une vraie bonne surprise. Parce que derrière une apparente simplicité la musique de Chelou s’avère savamment agencée, sans faute de goût. Quelques arrangements aventureux par-ci, des envolées rythmiques par là, et le tour est joué, avec suffisamment de grâce pour que nous ayons envie d’y retourner, encore et encore.
Chelou nous réconforte avec nous-même, avec autrui, sa musique nous invitant à plus d’ouverture sur ce qui nous entoure, de près, comme de loin. Il va sans dire que nous suivrons très attentivement son parcours.
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