18-23, De France Is Baked On à Glass Mansion
FRANCE IS BAKED ON, Remember who you are
Ritournelle pop absolument imparable, Remember who you are ne tarde pourtant pas se développer selon des schémas plus modernes, incluant quelques petits bricolages électroniques. Mais reprenons au début : une voix de femme faisant penser aux collages blues/electro de Moby, puis inspiration sixties avec un arpège aérien, et enfin la voix pleine de fragilité (et d’émotion) de Damien Bonhomme surgit. Pleine de vulnérabilité, elle développe une aura de tendresse et d’un vécu qui donne son nom au titre.
Se rappeler qui nous sommes, quels étaient nos rêves d’enfants, voir où nous en sommes arrivés aujourd’hui. Qu’avons-nous perdu en route, qu’est-ce qui nous a changé ? Et faut-il faire de la pop comme dans le temps, en restant figé dans un passé fantasmé ? France is baked on y répond en faisant une musique pleine d’optimisme, de délicatesse, et cassant à sa manière certains codes, même si cela reste minime (ce n’est pas un défaut mais une relecture pleine de tact). Mais trêve de bavardages, découvrez sans tarder ce titre sans tarder.
SEBASTIEN DELAGE, Dale Cooper
On vous a déjà parlé de Sébastien Delage, mais nous ne résistons pas à vous parler de son nouveau titre. Élégant, racé, l’univers de l’artiste ne peut que nous entrainer dans un ailleurs fantasmé, à la David Lynch par exemple, notamment grâce à ce rock « rétro » au trémolo sexy comme tout. La voix l’est aussi, sexy, sans oublier, évidemment, le texte. Que dire de plus ? Pas grand-chose si ce n’est que Sébastien Delage nous touche par sa sensibilité et la qualité de ses productions. Un artiste à suivre de très près, assurément !
SARAH ESPOUR, Des losers
Ne pas se fier au début du clip, un chouia racoleur, de Des Losers car il oriente sur une « mauvaise » piste (tout en étant, évidemment, dans le thème). Dès les premières mesures, on saisit notre erreur, celles des préjugés rapides, pour plonger tête baissée dans une dark pop en français dans le texte qui nous envoûte par ses sonorités à la fois douces et froides. Le texte et la voix sont au diapason et nous bercent dans une forme de langueur hypnotique désincarnée. Le choix des sonorités, la quasi-violence des paroles forment un mélange détonant qui nous électrise, du début à la fin.
AMBRE, Recommence
La France a une belle renommée concernant le rock énervé à tendance sociale. Mais ici, Ambre opte pour un chant rappé, et ça fonctionne là aussi très bien, pour un message d’espoir qui fait du bien a entendre en ces temps troubles. Précis, incisif, le texte s’avère lucide et dégage donc un optimisme forcené et ne flirte jamais avec une poésie obscure. C’est direct, aisément compréhensible, mais jamais simpliste. Qui plus est, il engage chacun de nous à ne jamais baisser les bras. Un conseil à appliquer à la lettre, peu importe le domaine d’application.
GLASS MANSION, Nearsighted
Entre électro et pulsation post punk, Glass Mansion brouille les pistes entre modernité et regard dans le rétroviseur. Pourtant, en mélangeant dans sa musique une part de soul/rnb et de beaux claviers, le groupe parvient à nous embarquer dans son délire musical. On sent une présence rôder, nous entourer de ses bras, pour ne plus nous lâcher. Ce n’est pas un final tonitruant qui nous fera changer d’avis. Percutant mais aussi fort en âme, Nearsighted reste cohérent de bout en bout, sans nous perdre en chemin. Une belle prouesse qui mérite amplement d’être mise en avant !
Patrick Béguinel
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