STEALING SHEEP & THE RADIOPHONIC WORKSHOP Council of draags
Réimagination d’une bande originale.
La planète sauvage est un film d’animation, de René Laloux sorti en 1973 et qui a été récompensé au festival de Cannes (prix spécial). Il était accompagné d’une bande originale composée par Alain Goraguer, bande son très inspirée par l’électronique dont elle exploitait les capacités (modestes) d’alors. À la légitime question « à quoi bon rejouer, réinterpréter, réimaginer cette bande originale ? » vient la réponse suivante : les moyens d’alors étaient limités, aujourd’hui ils ne le sont plus, alors voyons ce que ça peut donner ! Et nous voyons dans Council of draags pt,1 un peu des possibilités qui s’offrent à Stealing sheep & the radiophonic workshop pour nous faire revivre, par les oreilles, le film mythique.
Il parlait de quoi, le film ?
Source allociné : Sur la planète Ygam, vivent des androïdes géants appelés les Draags. Ils élèvent de minuscules êtres humains qu’ils surnomment Oms. Mais un jour, l’Om de la jeune Tiwa se révèle plus intelligent et va déclencher une révolte…
Le pitch est relativement basique, mais la musique qui accompagnait le film l’était beaucoup moins. En effet, dans cette période faste à la création musicale tous azimuts qu’étaient la fin des 60’s début 70’s, la musique électronique en était à ses balbutiements. Il suffit pour s’en convaincre de voir les premiers échantillonneurs, presque artisanaux, qui permettaient cependant déjà des prouesses incroyables pour l’époque. Cette musique, avant-gardiste, collait parfaitement avec l’univers fantastique du film.
Mais, elle a vieilli cette musique ?
Après un rapide coup d’oeil sur youtube, il apparaît que… non, pas tant que ça. À vrai dire, nous constatons même qu’elle avait pas mal de chien. L’avantage, quand on illustre de manière sonore un film fantastique, en étant avant-gardiste, il y a de fortes chances que, 50 ans après, cette musique soit plus ou moins dans l’air du temps. Sans aller jusqu’à dire qu’elle est totalement en phase avec notre époque actuelle, nous pensons simplement que cette musique n’a pas pris une ride superflue et qu’elle dégage un charme absolument génial.
Néanmoins, cette réinvention de la B.O la dépoussière pas mal. Là où, à l’époque, les musiciens devaient être particulièrement inventifs, novateurs (les ordinateurs n’étaient pas monnaie courante), aujourd’hui la technologie leur facilite grandement la tâche. Oui mais à quoi bon ? Et bien, justement, pour prouver qu’on peut, avec des moyens plus développés, apporter une touche de modernité, faire revivre au plus juste une ambiance particulière, retrouver ce feeling qui faisait justement le sel d’une telle identité sonore.
L’album pour novembre.
Ainsi, Stealing sheep & the radiophonic workshop parvient à sonner presque à l’identique, sans perdre, par les effets numériques, ce grain particulier des instruments analogiques de l’époque. L’essence est préservée, ce qui est génial, mais en plus de cela, on retrouve un peu du caractère avant-gardiste de cette B.O, caractère qui s’était, il faut le reconnaître, un peu émoussé en presque 50 ans (rien de plus normal et, au risque de se répéter, ce qui n’empêche nullement à la version originale de garder un charme de ouf!).
Bref, c’est idée de réimaginer cette bande-son est une excellente nouvelle, à même d’enthousiasmer les fans du film, les amoureux de l’ancienne version originale comme les nouveaux. Qui plus est, cela devrait (re)donner envie de découvrir ce film (nous, on a grave envie de le voir, on n’était pas né quand il est sorti). Bref, ça fait quand même pas mal de bonnes raisons pour découvrir ce premier extrait, mais aussi la suite de l’album qui sortira le 23 novembre dans une superbe « (ré)édition » (peut-on la nommer ainsi?) vinyle. Le disque sortira chez Fire Records.
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Un autre B.O ?