ENTRÉE LIBRE, Dehors // la fête est-elle finie ? (spoiler : non)

Entrée libre, Dehors

Crédit photo : Leïla Macaire

Dehors, nouveau clip.

Alors il s’agit ici d’un coup de cœur instantané pour ce slow qui tue. Il tue parce que le slow est un peu tombé en désuétude et il fallait bien qu’il revienne sur le devant de la scène. Pour ce faire, il fallait une bien dose d’inconscience, une grosse paire de bollock et surtout un putain de talent. Fort heureusement, Entrée libre, duo composé d’Emmanuel Jarrige & Ludovic Bailly, réunit en son sein ces trois éléments et nous pond un titre, Dehors, absolument jubilatoire, accompagné par un clip qui passe de la mélancolie à la joie en un peu plus de trois minutes et qui illustre magnifiquement tout ce que nous ressentons à l’écoute du titre.

Dans ce clip, réalisé par Leïla Macaire , nous suivons le lendemain de fête d’un homme boule à facettes (voilà un masque qu’il nous aurait ravi d’apercevoir durant les mois de confinement) déambulant dans les rues de Paris (on adore le petit salut à la grande sœur La Géode). D’abord maltraité, lorsque la nuit survient il retrouve de son magnétisme lumineux. La joie l’habite à nouveau, la fête redémarre sous de beaux auspices.

Nous accrochons à vrai dire autant à l’image qu’à la musique (ce qui n’est pas tout le temps le cas), tant les deux s’harmonisent à merveille, dévoilant des sensibilités pleines de tact et de délicatesse. Musicalement, nous sommes en présence d’une pop d’inspiration vintage, évoquant les boom party de notre jeunesse, à l’heure des premiers émois et des premiers roulages de pelle (une magnifique galoche est d’ailleurs dévoilée dans le clip).

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Pop sortie du placard.

Dépoussiérant le slow tout en en gardant l’indéboulonnable personnalité, Entrée libre parvient à nous embarquer dans sa musique. S’il n’y avait pas autant de talent, l’aspect kitsch de ce genre de balade sirupeuse aurait pu venir alourdir le propos, mais ici tout reste aérien, détaché, sans doute parce que les deux musiciens éprouvent un profond respect, peut-être un peu nostalgique, pour cette musique liée à de précieux souvenirs.

Fort heureusement, Dehors ne sent pas la naphtaline. Moderne, hors mode pourtant, le titre nous trimballe dans une espèce de rêve éveillé, ou un lendemain de cuite où l’esprit embrumé par quelques excès parvient difficilement à se régler sur la mire. On pense aux bals de fin d’année, tels que montrés par les films américains (le titre aurait pu survenir avant le Johnnie B Good de Marty Mcfly) ou dans le cultissime (et cucul) La boom.

À la différence de ce dernier, où les paroles du morceau phare étaient basiques, d’une mièvrerie absolue (ouais on dénonce on est comme ça), Dehors réussit la prouesse de ne pas sombrer dans la facilité, tout en restant à la fois très abordable, qualitatif et facilement assimilable. Et romantique, aussi. Tout ça, forcément, sur fond de mid tempo lascif, de guitare et de clavier inspirés.

Bref, un sans faute plein de charme que ce titre, qui fait un bien fou et déroule pour notre plus grand plaisir un imaginaire fait de corps à corps sensuels et prudes (si les deux peuvent aller ensemble, il va de soi) !

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