FULL MOON LITTLE HOUSE, un groupe c’est quoi ?
Du projet solo vers le projet groupe.
Vous avez peut-être remarqué les petites annonces de recherche de musicien postées par Full moon little house dernièrement. Nous avons beaucoup échangé avec Kévin Navizet, sa tête pensante, autour de l’évolution de son projet solo en projet groupe. Cette question, beaucoup d’artistes se la pose, notamment quand l’envie de scène, concrète, se fait ressentir, mais pas que. En effet, monter un groupe possède certains inconvénients, mais également, et surtout, des avantages.
Échaudé par son dernier projet de groupe, Kévin Navizet s’est lancé en solo dans l’aventure Full moon little house. Déjà, dans ses précédents projets, les bases musicales étaient en grande partie fournies par le musicien. Quand les groupes se sont séparés, il a « perdu » ses compositions. En effet, sur celles-ci se sont greffées les parties, envies, et personnalités de ses comparses de l’époque, faisant que, par loyauté, mais aussi parce que la construction était au final collective, Kévin ne les a pas réutilisées. Si sur l’instant cela était simplement logique, lors de la séparation, cela a posé problème, notamment à cause d’un sentiment de désappropriation de son œuvre.
En solo.
En solo, la question ne se pose pas. Kévin écrit, compose, enregistre toutes les pistes, tous les textes. Cela ne va pas sans certaines complications, mais au moins, tout lui appartient. Malgré tout, son projet n’a pas vocation à rester solo. Il désire en effet exister en tant que groupe. D’où un dilemme : être le compositeur, propriétaire de son œuvre, mais inclure des instrumentistes dans le processus de création. Être à la tête, mais pas dictateur.
En fait, c’est plus simple que ça. Kévin veut tout apporter, structure, lignes narratives, mais laisser au(x) musicien(s) le soin d’apporter son expertise, sa technicité, sans que cela ne dénature le propos initial. Par exemple, Full moon little house a façonné ses morceaux avec ses propres lignes de basse, sa partie rythmique, mais si un bassiste (un « vrai ») arrive et dit ; « ok ta ligne de basse, cool, mais moi, je peux faire mieux, plus sensuel, plus rond… », alors le problème ne se pose pas puisque Kévin est d’accord sur le principe. La base lui appartenant, les instrumentistes peuvent donc évoluer au fur et à mesure du temps, apporter leur touche, non pas pour faire ressurgir un sentiment d’ego mais véritablement servir le morceau. C’est ici LE point fondamental. En toute connaissance de cause, l’ego peut être un problème et les musiciens qui, un jour ou l’autre rejoindront le projet devront se mettre en retrait « derrière » les morceaux. C’est un point indiscutable.
En groupe.
L’autre question qui se pose, et c’est en partie là où Kévin Navizet peut galérer (son absence de morceau en janvier en est la preuve), c’est sur l’exercice périlleux de l’écriture des textes. Car qui dit bon musicien ne veut pas forcément dire bon parolier. Dès lors, en solo, les paroles peuvent s’avérer un véritable casse-tête. À plusieurs, c’est plus simple de mettre des idées en commun, de jongler avec elles pour créer le meilleur texte possible par un jeu de questions/réponses, un échange fourni et une expression, une nouvelle fois, qui sert le morceau. Donc collégiale, avec le point final laissé à l’instigateur du projet.
Mais de la même façon, Kévin veut y apporter son esprit, sa quintessence, c’est-à-dire que ne soit jamais pervertie l’âme d’un titre. Cela nécessite donc que les instrumentistes doivent être en accord avec cette façon de penser, que le protocole soit respecté. Les expériences passées ont la vie dure, et le but n’est pas de reproduire certaines erreurs, d’obtenir une garantie de ne pas se retrouver dépossédé de ses morceaux.
Et après ?
Tout est histoire de confiance, dans un groupe. Tout se fait petit à petit, la confiance se gagne par la confrontation du groupe à la scène, en studio, mais aussi en dehors. C’est un subtil mariage de relations humaines fortes et de vision artistique commune. Comme pour un couple, il faut une part de compromis, une part de projets communs, une envie d’aller dans le même sens, de ne pas laisser la routine s’installer.
Alors pour la suite, l’histoire se mettra en place d’elle-même, au fur et à mesure que la complicité se développera. Mais toujours avec cette envie que la base soit apportée par Kévin Navizet, afin que Full moon little house, en cas de split, ne lui échappe pas. Chat échaudé.. Vous connaissez la suite…
Revoir le morceau de février