Portrait/interview

RENCONTRE AVEC LEONOR BOLCATTO

Rencontre avec leonore bolcatto autour de l'EP les allumeuses d'étoilesNous avons rencontré l’artiste pour évoquer son travail sur Les Allumeuses d’étoiles.

Rendez-vous a été pris et la rencontre avec Léonor Bolcatto a eu lieu il y a quelques jours. Nous avions envie de la rencontrer pour évoquer son travail sur Les allumeuses d’étoiles, son premier EP. Car, en effet, comme vous pouviez le lire dans la chronique qui lui est dédiée, ce 5 titres est une merveille de précision et d’exigence, autant au niveau des textes que de la musique. Il faut dire que Léonor Bolcatto possède un solide bagage dans les deux disciplines. En effet, dès qu’elle a su tenir un stylo, ou presque, elle a écrit. Des poèmes pour commencer, dès l’âge de 8 ans. Niveau musique, elle pratique le chant depuis toute jeune, à jouer de l’alto, possède une licence en musicologie, de sérieux arguments qui n’empêchent pas, bien au contraire, sa musique de s’exprimer pleinement.

Il lui aura cependant fallut patienter un peu pour « montrer » ses écrits (contrairement à ses qualités vocales puisqu’elle participait régulièrement à des chorales dans son enfance/adolescence). Elle a en effet osé les dévoiler, ses textes, il y a peu, lorsqu’elle les a mis en musique. Une pudeur l’en empêchait, mais aussi une exigence, celle d’être sûre d’avoir posé le bon mot au bon endroit. Il en va de même pour la musique, où chaque note se trouve à sa place après une âpre discussion interne. Pour Léonor Bolcatto, 2 notes ne veulent pas dire la même chose, il est important que la note « parfaite » accompagne l’idée jusqu’au bout.

Les allumeuses d’étoiles.

Pour cet EP, elle a su s’entourer d’une équipe restreinte pour mettre l’ensemble en œuvre. Outre un guitariste qui l’accompagne également sur scène (Fabien Rybakowski), elle a travaillé avec un arrangeur multi-instrumentiste (Jonathan Mathis) qui a su ses souhaits musicaux, et même aller plus loin en proposant des instruments supplémentaires pour mettre en valeur ses textes. La clarinette est quant à elle jouée par une musicienne additionnelle, Annelise Roche.

Pour Léonor, il est important, pour bien travailler, de trouver les personnes avec qui le courant humain passe avant les compétences techniques. Cela nous apparaît logique tant ce qu’elle exprime dans son EP montre une sensibilité très forte à l’humain, à l’émotion. Une bonne ambiance de travail et une vraie implication permettent d’aller plus loin dans la concrétisation d’un titre ou d’un album. Ainsi, sur son EP, deux titres se disputaient la 5é place. Elle a réussi à trancher assez simplement, puisque celui qui figure sur l’EP est celui qui aura le plus inspiré son collègue arrangeur.

Les choix artistiques.

Pour le reste, Léonor avait suffisamment de matière pour sortir 2 albums complets au moment de réaliser Les allumeuses d’étoiles. Le choix a donc été très délicat. Cet EP représente, en un sens, le chemin parcouru par l’artiste et mêle textes anciens et très récents, comme pour montrer la continuité de sa réflexion et de son évolution (autant humaine que comme celle concernant son écriture). Si la parole de la femme et le propos féministe sont centraux, ce n’est en aucune manière une posture et ses mots n’ont pas attendu la vague me too pour voir le jour.

Nous ressentions cette sincérité, loin de toute pose ou effet de mode. D’ailleurs, cela se ressent dans ses textes où Leonor Bolcatto dit vouloir éviter à tout prix le frontal pour faire apparaître une réalité sous forme plus poétique et nuancée, plus sensitive ou de l’ordre du ressenti, sans pour autant perdre en spontanéité. L’inspiration jaillit ainsi de manière directe, matière qu’elle travaille ensuite pour lui donner la meilleure forme possible.

Son univers est façonné par des grands noms de la chanson, allant de Barbara à Brel, en passant par Juliette et Anne Sylvestre, sans oublier Zazie ou encore Linda Lemay qui l’ont accompagné un moment (et qui nous font prendre conscience de l’importance du choix des mots). Au niveau de l’écriture, elle cite volontiers Jacques Prévert, Saint Exupéry et aussi Marie Ndiaye dont la nouvelle III, de son 3 femmes puissantes (qui fut prix Goncourt en 2009), inspire grandement le titre L’horizon dans les yeux.

À venir.

Aujourd’hui, elle exprime son travail sur scène où plusieurs dates l’attendent dans les prochaines semaines et mois, des concerts, chez l’habitant et sur scène, et des festivals de chanson, avant qu’elle s’attelle à la réalisation d’un premier album dont elle espère qu’il verra le jour début 2024. EN attendant, elle va tourner un peu, beaucoup, et a déjà une prévision de tournée pour 2023. Elle recherche d’ailleurs une percussionniste (trad, latine) pour l’accompagner à cet effet. N’hésitez pas à la contacter à ce propos. Vous aurez alors la possibilité de faire la connaissance d’une artiste certes exigeante mais profondément humaine. Nous la remercions chaleureusement pour le temps qu’elle nous a accordé pour cet entretien.

Prochaines dates :

08/06 au Connetable, à Paris 3, avec Charlotte Grenat
10/06 théâtre Le quai dans le cadre à Troyes (10) en solo
11/06 à La tanière de l’ours à Sacy Le Grand (60) accompagnée de son guitariste
12/06 à la Villa Rohannec’h à Saint-Brieuc (22) en co-plateau avec Vassili, Liloo, Damien Noury, la Compagnie Caméléon et Cédric Blondeau

plus d’infos et rdv scénique à retrouver sur sa page facebook ou sur son site officiel.

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