PORTRAIT EMMANUEL PAJOT MacPAris du 13 au 18 novembre 2018
Artiste peintre néo-pop art et peinture à l’huile : Emmanuel Pajot
Il a été sélectionner pour la grand-messe de l’art contemporain, à savoir le MAC Paris, voici un portrait de l’artiste peintre Emmanuel Pajot que nous avions rencontré il y a quelque temps de cela. Voici le fruit de cette rencontre sympathique, à tous les égards.
La rencontre.
Je sonne à l’interphone d’un petit immeuble, face au lycée E.Freyssinet, à Saint-Brieuc. À peine une minute plus tard, je vois arriver un homme, blouse blanche maculée de taches, cheveux en bataille. S’il était une poignée d’années plus jeune, je pourrais le confondre avec l’un des lycéens d’en face. De qui s’agit-il ? Il s’agit d’Emmanuel Pajot, artiste peintre, qui m’ouvre les portes de son atelier de travail.
Emmanuel était journaliste. Il y a cinq ans, il décide de franchir le pas, à un moment où la question se pose à tout un chacun, à savoir « est-ce véritablement ce que je veux faire de ma vie ? » Ainsi, lassé par un travail répétitif, qui le conduisait sans cesse aux mêmes endroits, à voir sans cesse les mêmes têtes (et à en voir trop, des têtes), il décide de se lancer dans « ce qu’il savait qu’il ferait un jour », à savoir peindre et essayer de vivre de son art.
Choix difficile car synonyme de perte de revenus, donc perte du fameux pouvoir d’achat dont on nous rabâche à longueur de temps qu’il est notre priorité à tous. Suite à des nombreuses discussions avec sa femme, qui lui apporte un soutien total, il se lance : il peindra, et ne fera désormais plus que cela !
Vivre de son art.
Oui, mais voilà, ce n’est pas si simple : aujourd’hui, les artistes doivent enfiler plusieurs costumes dont celui de commercial. Ainsi, si Emmanuel occupe la majeure partie de son temps à peindre ses toiles (environ 3 toiles en même temps, afin que les temps de séchage ne coïncident pas), l’autre est dévoué au démarchage des galeries d’art, d’ici et d’ailleurs.
Comme beaucoup d’artistes, il est très difficile pour Emmanuel de vivre de son art pleinement. Les galeristes sont réticents à afficher des peintres n’ayant pas « de nom » reconnu nationalement ou internationalement. Il est bien trop souvent demandé à Emmanuel de payer pour avoir le droit d’exposer, sans certitude d’aucune sorte de vendre en retour. Un de ces derniers voyages à Londres, où il plaçait de bons espoirs quant à une exposition, s’est avéré décevant.
Une personnalité forte et colorée.
Pourtant, malgré cela, Emmanuel Pajot expose, pêle-mêle, à Quimper, à Cavan (22), à Cognac et à Londres, à Dinan (22) ou au Mans (pour les dernières expos récentes). Tout cela lui permet d’être visible même si, parfois, ses efforts s’avèrent peu payants. Qu’importe, c’est un homme heureux, et, oserai-je dire, épanouie, dont je fais la connaissance.
Il me parle de son travail avec une modestie non feinte, argumentant qu’il « ne révolutionne rien » dans le monde de la peinture, qu’il recycle ce qui a déjà été fait. Quelles sont ses inspirations ? Le street art (il est casé dans cette catégorie par les galeristes), le néo pop art (pas celui de Warhol, mais celui plus récent qui détourne les marques et les icônes actuelles telles Bob l’éponge, les personnages de comics, les mangas et la pop culture en général), mais également de tous ces mouvements précurseurs dont celui lancé par Marcel Duchamp et son célèbre urinoir.
Contrairement à énormément de street artiste, Emmanuel ne peint pas sur les murs. Il peint sur toile, à l’huile principalement, même s’il lui arrive d’utiliser des bombes aérosol. L’utilisation de la peinture à l’huile tend à apporter à ses productions une touche de noblesse, car cette peinture demande patience et minutie, sans parler du savoir-faire qu’elle requiert.
Impression générale
Au cours de notre entretien, il est un homme dont Emmanuel me parle avec un respect profond, un natif de Saint-Brieuc auquel la ville ne rend, hélas, pas assez hommage, ce qui est fort dommage : Raymond Hains, chef de file du mouvement dit « des affichistes ». À son image, Emmanuel récupère des affiches ayant pour vocation à être détruites, fragments d’affiches qu’il insère dans ses toiles, leur donnant ainsi matière et âme. Recycler le vieux, l’inutile, pour lui donner une seconde vie, et l’insérer dans des pièces vivantes et colorées, voilà qui a du sens pour cet artiste à l’univers coloré, dynamique et presque enfantin.
Pour vous faire une idée plus juste du travail d’Emmanuel Pajot, vous pouvez vous rendre sur son site personnel ICI.
Enfin, puisque c’est la raison de ce portrait, voici un lien vers la programmation du fameux MAC Paris qui se tiendra en novembre prochain . C’est par ICI.
Un autre portrait d’artiste ? Stéphanie Pommeret