[41] Toujours regarder devant soi (et éviter les lignes courbes)
Nouvelle sélection musicale du 22 octobre 21.
Nous raffolons des groupes présents sur cette playlist 41. Parce qu’ils sont originaux dans leur façon de concevoir la musique, leur art. Il faut toujours regarder devant, éviter de se perdre dans une musique qui ne ressemble pas. Cette playlist démontre que l’être humain peut-être complexe, envahi par une multitude de goûts, d’affects, et c’est pourquoi la variété qui apparaît ici nous paraît totalement cohérente. On vous invite donc à prendre votre temps pour découvrir chaque artiste, chaque groupe ici présent et à laisser les sensations vous envahir. Et la meilleure façon d’aller d’un point à un autre reste la ligne droite (évitez donc les lignes courbes).
LES LIGNES DROITES
Mickey Mickey nous annonce, comme nous l’avons évoqué la semaine dernière, le retour de Les lignes droites, groupe parisien qui nous avait bien ébranlés lors de la parution de son 2é EP Heusden Zolder il y a de cela un peu environ un an et demi. On retrouve cette capacité à produire une musique à la fois entrainante, presque new cold wave, mais avec ce soupçon d’inquiétude qui règne dans les claviers et ce « détachement » dans la voix.
Mais ce qu’on aime le plus dans Mickey Mickey, c’est cette espèce d’approche à la fois punk et jazz, ce glissement presque imperceptible qui fait que le texte se retrouve quasiment en porte-à-faux de la musique, comme si les deux se désolidarisaient pour évoquer deux idées distinctes (le « refrain » qui n’en est plus un, car plus marqué en tant que tel, en est le parfait exemple). Le texte est poétique, relativement obscur, joue sur les images pour nous impliquer. Les guitares ajoutent de la tension avec leur côté saccadé, comme autant de coup de poignard qu’on recevrait en plein cœur.
On ne sait pas pour vous, mais pour nous, Les lignes droites sont un nouveau gros coup de cœur. On attend de pied ferme l’album qui arrivera début 2022. Et on vous jure qu’on a hâte !
3LIA
Voici un morceau qui brouille les pistes. Pop, folk, légèrement agrémenté d’une touche jazz et d’une spiritualité provenant du chant, 3lia nous propose un univers riche qui contraste avec les productions actuelles dans le genre. Nous aimons particulièrement le traitement sonore de l’ensemble qui met le chant en avant, dégageant une passion brûlante. Ce premier titre annonce un EP qui devrait voir le jour courant 2022. Il nous apparaît comme extrêmement prometteur par ce melting pot d’intentions et d’influences, sans pour autant jamais perdre de vue le sens que 3lia donne à sa musique.
MICK STRAUSS
Le parfum Do it yourself qui se répand sur Alien Libertine colle à merveille à cette composition pop/rock absolument géniale. Le son, travaillé au plus pur, avec une production très spartiate, fonctionne à merveille, met en valeur ce chant sans fioritures et dégage un charme incroyable. Ce titre est extrait du premier album Southern waves déjà disponible.
SYLVIE KREUSCH
Il y a un truc irrémédiablement rock dans ce Let it all burn, un truc qui nous rappelle les Stones, Bowie, ou du moins l’esprit de ces années-là, de cette folie, de ce charisme aussi. Le titre fonctionne merveilleusement bien, la mélodie fait mouche, l’énergie se communique, la ligne de chant fait des merveilles également. Bref, on accroche sans conteste sur ce single diablement efficace.
Pour mémoire, ou infos, Sylvie Kreusch faisait partie du projet Warhaus, mené par l’un des leaders de Balthazar (qu’on aime foutrement bien) et cartonnait déjà en Belgique avec Soldier’s Heart. Son premier album solo Montbray est prévue le 05 novembre prochain
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RIVAL CONSOLES
Prenez dix minutes de votre temps. Allongez-vous dans le noir complet. Fermez les yeux. Placez Monster sur votre chaine, ou écoutez le au casque, peu importe. Créez votre bulle. Et laissez les sensations vous envahir.
Ce morceau à la fois minimal, électronique, transe, et maximal (sensation flippante, angoissante, cardiaque) va vous terrasser. Mais il faut ne faire que cela, poser son smartphone, éteindre ces écrans, se laisser pénétrer par cette musique ovniesque qui chavire les perceptions. S’en est presque brutal. En tout cas, ça ne laisse pas indemne. Et on adore tout ce qui remue, alors Monster nous ravis.
L’album qui contient Monster sortira en décembre.
NIGHT FLIGHT
La pop du quatuor londonien n’est pas sans nous rappeler celle d’Elbow. Est-ce un mal ? Absolument pas, Elbow étant, à notre goût, un groupe terriblement sous médiatisé, sous apprécié, comme par snobisme envers une pop qui oublierait d’être bête.
Night flight, avec Misery surfe aussi sur cette vague, celle de faire une musique extrêmement bien fichue, aux arrangements somptueux, qui possède toujours le bon goût d’éviter la mièvrerie et qui dégage une beauté à pleurer. Intelligente mais accessible, superbement mixée, cette pop-là devrait être connue de tous et toutes, car elle est un pur moment de grâce que nous ne pouvions que vous faire découvrir. Magnifique.
DRUMSBO
C’est un one man band qui nous vient du Japon (c’est assez rare pour le signaler) qui nous fait ici un gros effet avec son rock indie à la mélodie impeccable. On aime à la fois le clip qui le montre évoluant en studio et cette capacité à oeuvrer dans tous les registres instrumentaux (batterie basse guitare) sans perdre de vue l’efficacité mélodique. Nous aimons aussi cette manière très légère d’évoquer cette culture qui nous est bien éloignée. À travers le solo de guitare, nous sentons poindre ces thèmes « héroïques » que nous avons entendus, enfant, dans les divers animés japonais.
Plutôt inspiré, Drumsbo évite de les placer trop en avant, laissant la suggestion prendre le pas sur la démonstration. Ce qui fait de Saigo Ni Hitotsu Dake une bien belle réussite du genre, nous évoquant aussi parfois un groupe que nous affectionnons particulièrement (mais qui hélas ne donne plus signe de vie), à savoir The delano orchestra.
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VICTOR PAVY
Forcément, on aime cette petite touche d’humour décalé dans le clip. On aime aussi cette pop « old school » très british dans l’âme. C’est surtout très bien fait puisque ça s’extrait avec élégance du paquet de nouveautés quotidiennes. Légers aspects rythm’nblues, notamment avec la présence de ce piano inspiré, et de ses touches de cuivres. Pour le reste, ça déroule tranquille, comme on aime. Bref, on aime (mais ça, on pense que vous l’aviez bien pigé, non?).
Video home system est extrait du nouvel EP de Victor Pavy, Will Remain.
OLI
Certains morceaux nous touchent parfois sans que nous sachions véritablement pourquoi. Parce qu’à l’écoute de Don’t give up d’Oli, artiste anglaise, on tombe dans une bulle de sensations diffuses. Ouatée, douce, enveloppante, sa musique nous accueille avec son caractère suave, rassurant. Pourtant, beaucoup d’éléments pourraient produire l’effet inverse, notamment cette rythmique électro (même si son côté « cardiaque » lui donne une assise charnelle forte). Bref, le morceau à énormément de charme, la voix est juste dingue avec son traitement sonore particulier, et Oli nous apparaît comme une artiste à suivre avec attention.
DAN HOWLS
Ce n’est pas la première fois que nous vous parlons de ce gaillard australien qui nous revient avec un nouveau single 100% blues rock, 100% abrasif, et toujours 100% porté par un chant impeccable entre émotion et « agressivité ». L’équilibre est juste idéal entre mélodie et impact émotionnel. Impossible de rester impassible devant ce qui s’apparente à un classique instantané. Nous, on raffole de ce genre de musique qui vient de là, qui vient du blues.
HEARTS AND ROCKETS
Voilà un groupe qui aime la télé (ironie). Elle le démontre avec ce clip plutôt marrant, mais surtout avec ce punk rock (ou bratwave) coloré et minimaliste (clavier, boîte à rythmes et voix). C’est bien fait, économique, et nous ça nous fait bien triper ! Ce premier single du duo (devinez quoi ? Il est australien) annonce leur futur EP 5 titres TV is boring (Psychic Hysteria). Si si, ils aiment la télé qu’on vous dit !
BEACH SCVM
Crétin ? Ben non pourquoi ? Fun ? Oui carrément ! Vidéo au diapason du titre du morceau, musique également, c’est un condensé de bonne humeur contagieuse que propose encore Beach Scvm avec son nouveau clip, Fun in the sun. Idéal contre les effets indésirables a)d’un lendemain de cuite, b) d’un lundi matin, c) du temps pourri, l’achat d’un disque de Beach scvm devrait être remboursé par la sécu. C’est tout ce qu’on a à dire !