22-38, de Giss à Sébastien Delage
Nouvelle sélection du vendredi 3 décembre
On aime vibrer, surtout là où on ne s’y attend pas particulièrement. C’est le cas avec cette playlist 22-38 qui parvient, par la grâce d’un texte, d’une interprétation, d’une orchestration, à nous dire que, vraiment, la musique nous aide à affronter toutes les épreuves de la vie.
GISS
Gros travail sur le son, sur l’ambiance, sur la composition, le tout pour un résultat captivant, très bien mis en valeur par un clip en image d’animation. Qu’ajouter à cela ? Pas grand-chose si ce n’est que le groupe est un quintet qui a l’habitude de produire une musique rock captivante et mouvante, dont She looks like a dog en est une preuve absolue. Passionnant, la musique de Giss promet des régals du genre. II, leur album, est sorti le 18 novembre chez dig a pony records.
ADA ODA
Pas forcément reconnu pour leur côté punk, les italiens trouvent ici une voix singulière en Ada Oda. Hein ? Ah bon. Dans l’oreillette on nous dit qu’Ada Oda est un groupe belge, drivé par César Laloux (The Tellers, BRNS, Italian Boyfriend). Le projet devait, à l’origine, comporter un chant en néerlandais, mais le confinement à changé la donne et une belle rencontre, avec Victoria Barracato, orientera la chose vers l’Italie. Est-ce dommage ? Absolument pas, bien au contraire car nous trouvons au post punk du groupe une fraicheur inédite qui relie l’Angleterre au pays en forme de botte. Pour le reste, on savoure le rythme combiné de la langue latine avec celle de la musique anglo-saxonne, le tout pour un résultat haut de gamme !
KLARA KELLER
Pur morceau indé, Hard rock café pose une base lascive sur laquelle Klara Keller pose une voix pleine de soleil . Légèrement fêlée, cette voix, qui parfois semble dérailler délivre un côté romantique flagrant. Quelques effets inattendus nous cueillent à l’amorce du refrain, renforçant le charme magnétique du morceau. On tombe instantanément en amour pour ce titre qui déclenche une salve d’émotions à peine contenables (ou contenues) allant de la mélancolie à une forme d’exaltation rentrée. Beau, calme, méditatif et surtout terriblement fort de ses ressentis quotidiens. Intemporel mais tellement d’aujourd’hui qu’on ne résiste pas à partager cette artiste terriblement attachante.
KÓBOYKEX
Venir des îles Féroé est-il un frein à une carrière musicale ? A voir leur dégaine de cow-boy de pacotille, dont les vestes et pantalons à franges rappellent ceux de Marty Mc Fly dans retour vers le futur, on pourrait croire qu’en plus de cela il se tire une balle dans le pied. Pourtant, si on craint une américana sans majesté, il en est tout autre tant ce duo peu commun propose une musique sans communs artifices. Entre électro minimaliste et pop, avec un soupçon d’esprit à l’américaine, les deux beaux gosses se propulsent tranquillement vers une reconnaissance que l’on espère, pour eux, internationale. Première étape : les Transmusicales de Rennes. On sait où cela à conduit certains groupes. On croise donc les doigts pour eux !
SEBASTIEN DELAGE
Qu’est-ce que tu crois fonction à merveille. Une ligne de chant très pop, une poésie pleine de mal-être exposée avec une pudeur à l’os, une musique qui dégage, avec sa montée en puissance mélodique, un caractère épique et sensible font de ce morceau un titre rock par excellence. Du genre de ceux qui restent fichés dans un coin de notre cerveau et qui ressortent au hasard des jours cafardeux, comme pour redonner un coup de fouet. Bref, ça marche de façon totalement géniale. On adore ! Petit bonus, la captation live du titre, électrisante. Quand les frissons parcourent notre épiderme comme le dermographe parcourt la peau du tatoué. Sublime.
Patrick Béguinel
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