STING a l’AccordHôtel Arena, An Englishman in Paris
Le chanteur Sting présentait mardi 11 octobre dernier son spectacle My songs, maintes fois reporté, dans un AccorHôtel Arena aussi feutré que rempli.
Du groupe Police, Sting était la figure de proue et, alors que les autres musiciens poursuivent une carrière solo dans des petites salles, la star, désormais chez Live Nation, se produit en tête d’affiche dans les plus gros festivals, mais aussi dans les plus grandes salles françaises comme c’était le cas ce mardi 11 octobre.
20 h 45, l’artiste entre en scène accompagné de sa formation habituelle. Ils sont six sur scène autour de Gordon Sumner (son vrai nom). Ce dernier prend toute la lumière.
Message in a Bottle
Le groupe ainsi constitué attaque d’emblée avec Message in a Bottle. Les fans de Police sont immédiatement aux anges. Ils ont réservé leur place depuis plusieurs mois et la salle parisienne affiche complet depuis longtemps. Il faut le dire, la capacité a été réduite : il n’y a que des places assises pourtant le public est déjà debout pour faire un triomphe à Sting, en jean, tee-shirt gris sans manche et rangers.
Deux écrans géants en focus sur Sting
Il n’est pourtant pas venu faire un tribute à Police, et c’est bien tout son répertoire qui est revisité. Pour preuve, ce Englishman In New-York joué avec élégance sous des lumières rouges et bleues et face à un public assis. En fond de scène, des images de building rappellent la Grosse pomme. Sur les côtés, deux écrans géants ne lâchent pas Sting d’une semelle. Every Little Thing She Does Is Magic, autre titre de Police, ravit les spectateurs puis Sting déroule ses propres chansons, celles qui forment l’ossature de sa dizaine d’albums solo.
Les morceaux de Police très attendus
Guère loquace, il enchaine les morceaux en faisant résonner tant sa voix que sa basse. Six morceaux plus tard, Spirits in the Material World, un titre de l’album Ghost in the Machine, relance justement la machine à la perfection. Le public, ravi, reste désormais debout avec envie même s’il n’a guère la possibilité de se rapprocher de la scène. Chacun est à sa place, la sécu y veille sobrement.
Sting pour sa part semble enfin vouloir communiquer. Il invite sur scène un jeune homme pour jouer à l’harmonica une partie de Stevie Wonder sur l’intro de Brand New Day. « Quel âge as-tu ? » demande Sting en français. « 18 ans » répond timidement le jeune homme.
Du rock et de l’amour
Surprise pour le titre suivant, Gene Noble, le choriste, casquette sur la tête, rejoint Sting sur scène pour lui donner la réplique sur Shape of My Heart, une belle chanson ésotérique autour de la guerre. Des cartes à jouer passent sur les écrans. Une scène de manga lance What Could Have Been. Les images animées défilent sur les écrans, Sting est assis sur un tabouret puis un nouveau duo prend place, la choriste Melissa Musique remplace Mary J. Blige, la chanteuse originelle, pour jouer Whenever I Say Your Name.
So Lonely
Dès les premiers accords de Walking on the moon, joué sous de très belles lumières bleues roses et blanches, le public est en transe, Sting, poing levé, enchaine directement sur So lonely. On semble bien parti pour un medley des titres de Police, mais non, le morceau est juste ralenti dans son coeur et la version devient contre toute attente épique.
Sting demande au public de lever les mains pour jouer le très arabisant Desert Rose alors que Bercy s’illumine de mille feux.
Avec son fils
Joe Sumner, le fils aîné de Sting rejoint son père pour un nouveau duo puis reste sur scène. Il rejoint les choristes pour Every Breath You Take. Pour info, Joe Sumner avait déjà assuré la première partie du show.
La présentation des musiciens est applaudie comme il se doit et le groupe quitte la scène après un salut théâtral pour très vite revenir. « Quelle chanson voulez-vous ? » demande Sting.
« Roxane » lance public. « Roxane ? Non… » réplique Sting un brin taquin avant de rassurer la foule. « Bon on la joue ».
Magnifique Roxanne
Cela aurait été dommage. La belle version de Roxanne proposée se termine avec des sonorités reggae. Sting s’en donne à cœur joie sur sa basse.
Le morceau fini, il s’assoit sur un tabouret et s’empare d’une guitare acoustique. Le guitariste Dominic Miller est à la basse pour jouer Fragile, une chanson de 1987. Le bassiste devenu guitariste, Sting donc, multiplie les accords prouvant ainsi qu’il a plus d’une corde à son arc.
« Allez au revoir » lance à la fin Sting sous les applaudissements.
La scène reste allumée, fausse joie car bientôt la salle aussi se rallume et Bercy se vide tranquillement. Un final à l’image d’un concert où tout le monde est parfaitement resté à sa place durant tout le spectacle. De quoi ravir le plus français des Englishmen.
Pat Auffret
Il a rejoint l’équipe début 2022 et son corps de métier se tourne vers la scène où il photographie les musiciens en même temps qu’il s’imprègne de leur musique, qu’il restitue son forme de live report hyper pointus.
Ancien rédacteur en chef à Publihebdos, Pat Auffret a également collaboré durant 20 ans avec le magazine Longueur d’Ondes et Rock & Folk. Il travaille régulièrement avec l’agence photo Dalle et ses clichés ont été publiées dans divers journaux nationaux (Le Monde, Les Inrockuptibles, Rock&Folk, …) et internationaux.
Il est aujourd’hui président de l’association dédié au spectacle vivant Out of time.