Patrick Coutin fait tanguer la Dame de Canton
Patrick Coutin a fait le tour de son répertoire mardi 27 septembre sur la péniche parisienne La Dame de Canton. Une belle surprise.
De Patrick Coutin, le public connait surtout le méga tube J’aime regarder les filles. L’homme a donné mardi 27 septembre la preuve qu’il valait bien mieux que cela. Il en a profité pour dévoiler quelques morceaux d’un prochain album à sortir en mars 2023.
Le premier morceau joué, L’homme invisible, en est d’ailleurs un nouveau titre. Le public est immédiatement captif. Patrick Coutin joue en trio avec Gilles Michel à la basse et Emilie Rambaud à la batterie sur la petite scène de la péniche. Les premiers rangs sont occupés par des spectateurs assis sur des poufs, ce qui ne manque pas d’énerver les fans venus là pour assister à un véritable concert de rock’n’roll. Ce fut effectivement le cas !
Problème cependant, Emilie rythme seule le début du concert car Patrick Coutin a un gros problème d’amplificateur. My Oh my, Maryline est folle le concert est définitivement lancé avec des titres des années 2010. La preuve est vite faite : contrairement à ce que la rumeur veut bien entretenir, Patrick Coutin n’est pas l’homme d’un seul titre, loin s’en faut. Il est même particulièrement actif depuis le milieu des années 2010.
Hommage aux femmes iraniennes
Pour preuve, cet album « Babylone panic« , sorti en 2011. Le morceau titre est joué avec entrain. « Une chanson écrite quand les femmes se battaient en Tunisie et que je dédie aux femmes qui se battent en Iran. » souligne le chanteur, affable.
Le bateau tangue
Surprise : le bateau penche dangereusement. Pas de panique, le public se repositionne mais personne ne quitte son siège.
L’ambiance monte d’un cran avec une excellente version de Yer blues train. Tranquillement assis au milieu du public, Jean-Pierre Kalfon, chapeau de cuir sur la tête n’en perd pas une miette.
Grand moment du concert, une reprise bien sentie d’Alain Bashung, le célèbre Osez Joséphine.
Du whisky dans le biberon
Peu après, sur le titre Biberon pas prêt Blues, un nouvel extrait de l’album « Paradis électriques« , Patrick Coutin se montre taquin. « Vous venez d’applaudir un truc où le papa met du whisky dans le biberon. Ce n’est pas une absence de morale, c’est une lacune de morale. »
La ballade de Jesus Cat est le morceau suivant, encore un titre du nouvel album. Il est très réussi et recueille là encore l’assentiment du public.
Tous aux abris est joué dans une atmosphère de plus en plus moite malgré ses paroles saisissantes : « Les mots du prophète ont disparu (…) Enfermé au paradis au milieu des détritus » et Patrick Coutin en remet une couche en se lançant dans une reprise du boss Bruce Springsteen, Born to be wild.
Une guitare 18 cordes
Tiens, le voilà prendre une guitare double manche à 18 cordes. « Un cadeau empoisonné d’un ami, » sourit Patrick Coutin avant de tenter d’apprivoiser l’instrument.
C’est bien joli tout ça mais il n’a pas encore joué son titre phare. Le temps d’interpréter avec fougue Un étranger dans la ville, une chanson sur les loulous … et la basse et la batterie lancent dans une superbe synchronisation l’attendu « J’aime regarder les filles« .
« Fais-moi jouir »
Surprise, les fans, nombreux, attendent en fait un autre titre, encore plus sulfureux. Fais-moi jouir a été censuré par la maison de disques Epic en 1990 et n’a pu finalement sortir dans le triptyque « Coutin Paradise » qu’une dizaine d’années plus tard.
Patrick Coutin, tout sourire, veut bien se contraindre à jouer le titre mais il fixe une condition, pouvoir interpréter après son tout nouveau single À part ça tout va bien, une chanson sur le dérèglement climatique.
Fais-moi jouir, longuement réclamé, est donc joué en ouverture d’un premier rappel. Patrick Coutin n’est pas sorti de scène. Il chante tout seul à la guitare ce titre que n’aurait pas renié Jad Wio.
La fin de concert se fait dans l’euphorie générale au son de À part ça tout va bien même si les premiers rangs ne sont toujours pas levés.
Nota.
A noter pour la petite histoire, Fais- moi jouir n’était pas prévu dans la setlist, une setlist amputée du coup de deux titres, le célèbre Light my fire des Doors et de Où tu veux et quand tu veux (Rock’n’roll) mais vu l’ambiance quasi-hystérique, surtout de la gent féminine, il aurait été dommage que ce morceau, Fais-moi jouir, ne soit pas été joué !
Le prochain album de Patrick Coutin sortira le 23 mars 2023. Son livre sur le « Jim Morrison et les Doors » est toujours disponible chez Hoëbeke / Gallimard, collection « Les Indociles« .
Pat Auffret
Il a rejoint l’équipe début 2022 et son corps de métier se tourne vers la scène où il photographie les musiciens en même temps qu’il s’imprègne de leur musique, qu’il restitue son forme de live report hyper pointus.
Ancien rédacteur en chef à Publihebdos, Pat Auffret a également collaboré durant 20 ans avec le magazine Longueur d’Ondes. Il travaille régulièrement avec l’agence photo Dalle et ses clichés ont été publiées dans divers journaux nationaux (Le Monde, Les Inrockuptibles, Rock&Folk, …) et internationaux.
Il est aujourd’hui web-reporter pour Rock&Folk et président de l’association dédié au spectacle vivant Out of time.
Chris
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Born to be wild …c’est steppenwolf… pas Springsteen…lui c’est born to run…. Houlala
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Patrick Beguinel
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Salut Chris. J’ai eu la même réflexion, mais en creusant, il se trouve que Born to be wild est aussi une chanson du Boss. Bonne journée et merci pour ta vigilance 😉
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