22 MARS 2022 : Last train emballe l’Olympia

Last Train (1ére partie Lulu Van Trap) Olympia. Crédit PAT

Le groupe alsacien Last train a livré une prestation de près de deux heures mardi 22 mars dernier à l’Olympia. Retour sur une soirée incandescente.

Disons-le franchement, la présence de Lulu van Trapp à l’affiche nous avait bien plus attirée que celle de Last train, excellent groupe à guitares français, mais l’on ne s’attendait pas à ce que l’on allait voir.

Commençons par le début. Lorsque le grand rideau rouge de la mythique salle parisienne s’est ouvert, Lulu van Trapp, le quatuor emmené par Max et Rebecca, a démarré pied au plancher face à une salle déjà bien remplie. Le groupe a une demi-heure pour convaincre, et le fait avec talent grâce à la présence scénique de l’iconique Rebecca. La belle s’est très vite débarrassée de son haut en fourrure pour dévoiler un ensemble noir en cuir des plus sexy.

Le  quatuor ne dispose que d’un album I’m Not Here to Save the World sorti l’année dernière. Il a joué seulement une poignée de morceaux au public de l’Olympia, dont l’excellent Les mots d’amour, seul duo entre Max et Rebecca, mais aussi un inédit dans la même veine que l’album. Une belle mais brève mise en bouche de ce que sera leur véritable date parisienne le 7 avril prochain à la Maroquinerie.

Lulu van trapp Olympia Paris
22 mars 2022 Photo PAT

Lulu van trapp Olympia Paris
22 mars 2022 Photo PAT

Lulu van trapp Olympia Paris
22 mars 2022 Photo PAT

Lulu van trapp Olympia Paris
22 mars 2022 Photo PAT

La prestation des Lulu a eu beau être impeccable, elle fut bien trop courte, à peine une demi-heure, pour voler le moindre bout de notoriété aux héros de la soirée, à savoir le quatuor de Last Train.

Un groupe très classe

A 21 heures, le rideau rouge de l’Olympia s’est une nouvelle fois ouvert mais cette fois sur une scène vide de tout musicien. Puis le guitariste et le batteur ont pris place. Timothée Gerard et Antoine Baschung prennent leur temps pour poser la rythmique de Disappointed, un extrait du dernier album, dans un clair-obscur particulièrement impressionnant. On a carrément changé de dimension et lorsque le chanteur-guitariste Jean-Noël Scherrer fait son apparition vêtu d’un manteau cuir noir, doigt levé en direction du public, accompagné de son alter-ego à la guitare Julien Peultier, en costard tee-shirt, c’est déjà du délire dans la salle.

last trainolympia mars 2022

Last train Olympia Paris 22 mars 2022 Photo PAT

 

Des lumières de feu

Le groupe a soigné sa scénographie, et bientôt, une lumière rouge-orangée illumine la scène. Le public est à vif mais pas autant que les musiciens. Les trois guitares, basse comprise, sont sur des chardons ardents et le spectacle devient vite total.
Le choc est de taille : on ne s’attendait pas à voir un groupe français capable d’une telle dextérité. On pense rapidement au Muse des débuts même si le trio se fait ici quatuor.

Un petit bémol cependant, Jean-Noël Scherrer n’est pas Matthew Bellamy et un piano n’a pas la puissance de feu d’un synthétiseur. Alors forcément quand le premier s’essaiera seul au piano, ce qui a l’air d’être le dernier dada de Jean-Noël, afin d’amener quelques respirations, l’exercice s’est avéré périlleux pour ne pas dire casse-gueule, comme par exemple la fin de  A Step Further Down. Le public veut de la sueur et des watts, pas un simple piano voix.

Debout, porté par la foule

C’est une évidence, Last train se révèle nettement plus à son aise lorsqu’il s’agit de faire virevolter les guitares, c’est valable aussi pour le chanteur. Et comme la longueur des morceaux permet de grandes plages instrumentales, c’est un plaisir partagé avec le public.

Revenons donc à l’essentiel, lorsque le groupe joue vite et fort, comme sur l’excellent Between Wounds et dans la foulée, moment iconique de la soirée, Jean-Noël enjambe, lors d’un très long instrumental, les crash-barrières avec sa guitare pour se faire porter par la foule jusqu’au milieu de la salle. Il tente plusieurs fois de se lever, y arrive finalement et brandit son instrument. Franchement, on le préfère en guitar-hero plutôt qu’en pianiste contemplatif même si la beauté du geste mérite le respect. Qui ne tente rien n’a rien.

Last train Olympia Paris 22 mars 2022 Photo PAT

 

Bandit-bandit en guest

On pensait alors le groupe regonfler à bloc, mais voilà les amis de Bandit Bandit, invité surprise de la soirée, venir jouer l’un de ses propres morceaux, Maux, sur scène avec les Last train.

Last train Olympia Paris 22 mars 2022 Photo PAT

How Did We Get There ? sera également marqué par de belles phases au piano du chanteur. C’est le tout nouveau morceau du groupe, soutenu par un court métrage sorti récemment. Il rappelle encore une fois tout ce que Last train doit désormais  à Muse en s’éternisant durant de longues minutes sans que cela ne soit jamais ennuyeux. Jean-Noël en profite pour s’installer seul au piano tout en ayant bien du mal à obtenir un silence total dans le public. Il n’empêche, il se lève, et reste poing levé de longues secondes face au public puis enlève son manteau de cuir alors que ses comparses sont de retour.

The big picture pour un final sur les genoux

Last train Olympia Paris 22 mars 2022Photo PAT

Le rappel sera à l’image du concert : flamboyant, comme ces guitares toujours aussi volatiles.  Antoine Baschung joue de plus en plus debout derrière ses futs comme pour donner encore plus de consistance à sa rythmique. Les deux morceaux joués, All Alone, et enfin le superbe The Big Picture, morceau épique de prog-rock de près de 20 minutes, clôtureront en beauté à force d’instrumentaux un spectacle total de près de deux heures.

Au final, ce fut une soirée des plus réussis avec ceux qui apparaissent plus que jamais comme les fers de lance d’un rock français chanté en anglais. On n’a pas été juste séduit, mais carrément conquis par la performance incandescente et toujours sur le fil du quatuor Alsacien.

Le groupe va désormais faire quelques dates en Europe avant de revenir en France. Au programme, quelques grands festivals comme le Printemps de Bourges ou les Eurockéennes et une date à guichets fermés en avant-première du festival de Beauregard en première partie de …. Muse début juillet.

Last train
Olympia Paris
22 mars 2022
Photo PAT

PAT

patrick auffret

 

Ancien rédacteur en chef à Publihebdos, Patrick Auffret a également collaboré durant 20 ans avec le magazine Longueur d’Ondes. Il travaille régulièrement avec l’agence photo Dalle et ses clichés ont été publiées dans divers journaux nationaux (Le Monde, Les Inrockuptibles, Rock&Folk, …) et internationaux.
Il est aujourd’hui web-reporter pour Rock&Folk et président de l’association dédié au spectacle vivant Out of time.

 

 

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Comments (1)

  • LULU VAN TRAPP à la maroquinerie (Live Report) - LITZIC

    […] Lulu a vu les choses en grand pour SA date parisienne, quinze jours après avoir ouvert pour Last train à l’Olympia. 21 heures, la salle est pleine, quelques Lulu s’échappent de l’assistance. Les stars […]

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