JAMES LEG / CASH SAVAGE & The last drinks

Une virée avec La Nef, c’est toujours sympathique.

Pour cette première invitation automnale, le voyage sera beau. Peu d’escales en vue, un passage par Binic terre consacrée de l’association La Nef D Fous, un autre par le Tennessee et on finira le voyage en terre australe. Rendez-vous était donc pris avec James Leg et Cash Savage & the last drinks, mais pas que.

L’accueil est toujours chaleureux. Il faut dire que mon expérience de bénévole de l’association, l’été dernier, m’a non seulement initié à l’usage subtil d’une tireuse à bière, mais m’a surtout permis de rencontrer beaucoup de personnes de l’association la Nef D Fous qui organise, durant l’été, le Binic Folks Blues Festival, régulièrement chroniqué dans ce magazine. Elle propose également tout au long de l’année des rendez-vous musicaux.

Ce soir on démarre le programme d’automne à La salle de l’Estran de Binic. Celle-ci est généralement destinée à diverses expositions locales ou regroupement collectif autour d’un loto géant. En version nocturne, elle s’habille de lumière Rock et s’apprête à nous proposer de la bonne musique.

James Leg crédit Fabrice et l’oreille classée

James leg en ouverture.

Passez la billetterie, en cette toute fin d’après-midi, l’accueil est déjà chaleureux. Le voyage passe d’abord en terre bretonne : on y retrouve ces produits locaux que sont la galette saucisse et la célèbre bière « Coreff ». En attendant le premier concert, il est toujours bon d’écouter les Dj sets des membres de l’association, la collection de Vinyle de Ludovic LORRE, directeur artistique de la Nef, étant de sortie. Un achat au rayon merchandising permet au fan de sweat à capuche estampillé Nef D fous de préparer ses futurs concerts ou son week-end cocoon « at home sweet home » s’il a opté pour le pantalon de survêtement coton. Ainsi en mode « sportif du Dimanche » il sera paré à écouter, bien au chaud, ses derniers vinyles, production « Crème brulée » ou « Beast Records ».

J’ai personnellement opté pour une sortie en festival avec le tote bag représentant l’égérie de l’association : Marie, protectrice des musiciens voyageurs, tenant dans sa main une basse « Rickenbacker », symbole du son des années 70. Celui-ci s’exporte très facilement d’ailleurs (j’ai pu l’observer à la Route du Rock ou Rock en Seine), il est un signe de reconnaissance des amateurs de bonne musique. De celle programmée ce soir par exemple.
20h45 James et son batteur arrive sur scène, chapeau sur la tête. La feutrine noire est complètement raccord avec la tenue du chanteur, chemise et pantalon noirs, boots saillants. Le batteur en t-shirt des Bobby Lees et paires de chaussures rockabilly vintage noires « Creepers » attend le départ. James scrute son portable. Soit il est ponctuel, soit il y a noté la setlist.

James Leg

James Leg crédit Fabrice et l’oreille classée

US in Breizh.

Nous voilà partis pour une succession de ballades estampillées US, mélange de gospel folk Rock où la voix rocailleuse du chanteur trouve vite écho dans cette salle. Les mots sortent de la bouche du songwriter, entre 2 secousses de tête, les cheveux longs virevoltants au gré de ces oscillations musicales. Difficile pour le photographe de capter ce moment, ça va trop vite ! La tête reste floue sur ce corps posé sur le tabouret de piano électrique Fender Rhodes, un vrai rodéo.

De temps en temps une saillie de la jambe droite et nous voilà repartis en selle. James est du genre à tenir sa monture du début à la fin du set. Il mouille la chemise, les cheveux aux vents collent au visage perlé de sueur. Il tient bon, le rythme s’accélère, le public au premier rang danse. Un passage encore accéléré sur la reprise de The Cure « Forest » et le galop se termine, James LEG descend de selle.

Il y a bien longtemps que le chapeau en feutre noir est tombé au sol. James sourit, il est heureux, il remercie La Nef D Fous et son directeur Ludovic pour ce retour en terre bretonne. 11 ans après sa première prestation, et après 3 passages au Binic Blues (2011 -2016 et 2018), il est de retour, un peu plus âgé, certes, avec encore plus de tatouages. Chouette ! la voix sonne toujours comme un torrent de gravier et alors ? Ce gars est un gentil, sa générosité se lit sur son sourire de fin de set. C’est un mec bien.
Le concert est terminé, retour en terre bretonne, escale désaltérante avec une bonne bière.

Cash savage crédit Fabrice et l’oreille classée

Cash Savage & the last drinks.

La température risque encore de monter d’un cran. CASH SAVAGE et ses derniers verres…de bière ou autres liquides (CASH SAVAGE & THE LAST DRINKS) sont attendus à leur tour sur scène. Ils sont venus de loin (quoi que de passage en France depuis 1 semaine) et nombreux : 7 musiciens en comptant la chanteuse. On ne la présente plus à Binic, c’est l’artiste porte-bonheur du Festival.

Cash Savage et sa formation indie-punk des Last Drinks, ont sorti 4 albums entre 2010 et 2018. Leur dernier opus « Good Citizens » s’inscrit plus dans la lignée des Pixies et des Bad Seeds. Cette belle bande d’australiens réunit à la basse Nick FINCH, sosie de Baxter DURY, à la guitare électrique Joe WHITE, un petit quelque chose du prince Harry, accompagné de son acolyte Dougal SHAW. On retrouve aussi Kat Mear au violon. Tous les 4 sont alignés et accompagneront Cash régulièrement au chant, façon ARCADE FIRE. En retrait le claviériste et le batteur suivront le rythme.

Confirmation ! le noir reste la couleur préférée des Rockeurs. Cash en est vêtu. Elle arpente la scène, buste en avant, le regard perçant et les yeux guettant la réaction du public. Les morceaux se succèdent et la prestation est ressentie comme plus « pêchue » que celle observée par des fans venus la voir en Mai dernier à la salle « UBU » de Rennes. Elle aussi remercie la Nef et « Binic », en fin de concert le regard levé au ciel on sent sa satisfaction. Un pouce tendu collectivement et cela se confirme, la communion avec le public rend les artistes heureux. Les applaudissements de fin de concert reflètent le plaisir partagé.

Une superbe soirée.

Satisfaction générale des organisateurs, 300 personnes environ ont passé une très bonne soirée. Certains venaient de Nantes, voire de plus loin, tous ravis de pouvoir en fin de concert faire dédicacer le vinyle vendu par les artistes à peine descendus de scène. Je fais partie de ceux qui raffolent de ce moment privilégié en tête à tête et qui se disent « demain je ressors mes cours d’anglais ».

Oui il est temps de consacrer à la langue de Shakespeare l’énergie nécessaire pour communier encore plus avec ces artistes généreux. La mini interview que nous a très gentiment accordés James LEG, passé l’heure de minuit, en témoigne. J’ai fait appel à un Joker de choix pour traduire à chaud mes questions :

Litzic : James, Je suis très impressionné par l’énergie que tu dégages sur scène, comment fais-tu pour tenir cette prestation ?
JL : Merci, en fait j’ai arrêté les mauvaises habitudes, je fais mon Job.
Litzic : Tu sors de scène, trempé de sueurs, tu dois avoir une belle collection de chemises ?
JL : « Rire » Oui c’est vrai, j’ai une chemise pour la scène et une autre pour après.
Litzic : Tu connais bien Binic tu y es déjà venu plusieurs fois, tu aimes cette région ?
JL : Oui j’adore, la preuve (James leg montre un tatouage sur son biceps gauche « D786 » un bel hommage à la bretagne et son ancienne route Nationale 786 reliant Morlaix à Dinard en passant par Binic of course).
Litzic : Travailles-tu sur un prochain album ?
JL : Oui il y avait un projet d’album avant le Covid, mais j’ai dû faire une pause, j’espère reprendre rapidement .
Espérons que James pourra poursuivre la composition de son 4ème album en solo. Il le mérite, ce type est un gars bien, la preuve ! il nous encourage à poursuivre l’interview sur internet. Pas de soucis James, je compte bien accélérer ma formation.

Voilà, notre prochain rendez-vous avec l’association, du 14 au 16 Octobre pour la Bouzille de Fous 2 le salon des tatoueurs à Binic (22).
Tout cela sera mis en musique par la Nef avec les concerts de Kitschenettes et de Red Rowen and the Madchester.
Alors après l’anglais, initiation au tatouage ?

Fabrice et l’Oreille Classée

Depuis mon adolescence j’écoute de la musique. Mes gouts ont évolué au gré de mon acné mais se sont très rapidement orientés vers un Rock plutôt sombre, au premier abord, mais toujours lumineux une fois qu’on a parcouru le chemin de la mélodie. Des CURE aux SMITHS en passant par NEW ORDER, cela vous donne un indice sur mon âge et de mon terrain de jeu de prédilection. Derrière cette coquetterie, se cache une vraie passion.
Depuis toujours : j’ai l’oreille curieuse et tendance à classer les choses. Un TOC ? Non ! une exigence vis-à-vis d’un art majeur et ce d’autant quand il s’exprime en Live.
Fabrice et l’oreille classée est une page musicale que j’ai créé il y a 2 ans. A travers mes chroniques je cherche à faire connaître à un maximum de personnes cette musique, qui me remplit l’esprit et me fortifie le cœur. Je ne suis pas nostalgique d’un passé révolu mais tourné vers le moment présent, avec un œil dans le rétroviseur de temps en temps, tout de même.
Le live est un moment intemporel, il révèle (ou pas) l’artiste.
Je vis l’expérience de la scène généralement après une écoute approfondie des albums du groupe. Maîtriser son sujet, en restant d’abord dans le contrôle et se laisser ensuite balayer par l’émotion individuelle puis collective. De vrais moments de communion que j’aime ressentir et retranscrire en toute humilité dans les live report. Une petite histoire, à l’écoute des spectateurs et au service de la musique. Sérieux le garçon !
Concentré, certes, mais toujours disponible pour parler musique autour d’une bonne bière entre 2 concerts.

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