[ CONCERT ] WE HATE YOU PLEASE DIE/SUBSTANCE

Soirée Saint-Valentin punk à Bonjour-Minuit, avec Substance et We hate you please die !

Le 14 février est connu pour sa fête des amoureux. Mais à Bonjour-Minuit (22), on ne fait pas les choses comme tout le monde. La salle a donc convoqué deux groupes punk, les Nantais de Substance et les Rouennais de We hate you please die, pour une soirée punk/rock/garage toute en furie et en décibels.

Substance.

Premier groupe à investir la salle du Club, Substance. En provenance de Nantes, le groupe propose un punk rock relativement classique dans sa forme. Certaines idées du quatuor sont parfaitement abouties, d’autres un peu moins, mais l’équilibre du set reste parfait, alternant morceaux dans un esprit classique punk et morceaux plus inventifs, totalement en phase avec l’identité du groupe, relativement originale dans sa forme puisque c’est une femme qui y donne de la voix.

Alors forcément, un nom nous traverse l’esprit, celui de Patti Smith. Nous ne doutons pas qu’elle a due, cette filiation, traverser la tête de tout le monde ce soir-là, même si finalement les univers sont assez éloignés. Néanmoins, la présence physique est là, dégaine longiligne aidant à l’identifier à la poétesse punk. Pour le reste, la chanteuse de Substance (Pitch) occupe l’espace de façon plus que correcte et fait en sorte que nous entrons facilement dans la musique du combo. La salle réagit bien, quoi que légèrement timide, même si des commentaires fusent autour de nous du genre « ouais, ça envoie bien ! ». Au final, le set fait plaisir, n’est absolument pas prise de tête et les légères approximations des musiciens ne gâchent en rien la fête.

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Substance. Crédit photo Beguinel

We hate you please die.

Mais les spectateurs n’étaient pas là pour Substance. Ils étaient là pour voir We hate you please die. Si leur première partie à réussi son pari, à savoir hausser la température du Club, rien ne préparait vraiment au brasier We hate you please die ! Avant de voir le groupe sur scène, nous avons vu les musiciens du groupe assister à la prestation de leur première partie, y prendre du plaisir. D’ailleurs, au cours de leur set, ils ne manqueront pas de remercier Substance, tout comme leur hôte du midi (dont ils ont a priori apprécier les talents culinaires). Le groupe est sympa, et nous nous demandons si en fait de haïr tout le monde et de souhaiter leur mort, le groupe n’est-il pas en fait un énorme vivier d’amour made in bisounours ?

Mais reprenons le cours de l’histoire. Les quatre membres du groupe prennent place. Parité exemplaire, 2 femmes (basse et batterie, Chloé et Mathilde), 2 hommes (guitare, chant, Joseph et Raphaël). On aimerait dire que la légende a couché ce 14/02 une nouvelle ligne sur son grimoire, parce que cette légende s’écrit justement dans des lieux comme Le Club de Bonjour-Minuit, à savoir une petite salle chauffée à blanc par des riffs saignants, avec une proximité directe avec les musiciens. Et ça n’a pas loupé, la communion était totale.

Pogo, charisme.

La température a vite monté. Instantanément, pour tout dire, elle a pris aisément 10 degrés dans les gencives. Première déflagration sonore, premier chant en forme de cri. Ce chanteur est littéralement habité par l’incandescence rock dans toute sa splendeur. Le guitariste, la bassiste et la batteuse proposent des choeurs d’esprit 50’s tandis que Raphaël hurle, explose les limites de ses cordes vocales pour une folie punk/rock n’étant pas sans nous rappeler The Hives et son tout autant charismatique leader Howlin Pelle Almnqvist. D’ailleurs, les deux groupes possèdent cette particularité que nous ne savons pas définir avec exactitude s’il s’agit de punk ou de rock, tant les frontières sont floues. Mais, quand la bassiste prend le micro pour chanter, nous pensons aussi au Pixies, avec ce mariage vocal étrangement équilibré entre la voix aiguë de Black Francis et celle de Kim Deal, plus ronde, que nous retrouvons retranscrite à la sauce We hate you please die.

Bref, la température est insoutenable, le chanteur est en nage très rapidement, non seulement parce que son chant demande une sacrée implication physique et énergétique, mais également parce qu’il n’hésite pas à se frayer un chemin parmi la bonne centaine de personnes présentes ce soir-là. Il va même jusqu’à pogoter dans le public, prenant plaisir à voir le reste du groupe déverser sa musique à haute teneur en décibels. Quand il remonte sur scène, c’est pour lâcher des feulements dingues qui rajoutent un peu à l’excitation du public, qui en raffole et en redemande.

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We hate you please die crédit phoro Beguinel

Une passion dévorante.

Le jeu de scène est une des raisons pour laquelle ce show est parmi les meilleurs que nous ayons vu. Si les autres instrumentistes sont assez statiques, les yeux sont de toute façon rivés sur le chanteur qui, en transe, capte tous les regards. Il aimante littéralement l’audience, tant vocalement que physiquement. Lors des intermèdes, il place toujours deux trois bons mots, avec une décontraction déconcertante. Il paraît alors tout à fait tranquille, mais dès qu’une note survient, il se transforme en showman inarrêtable.

Musicalement, nous avons affaire à un mix entre du punk et du rock, comme nous l’avons déjà dit plus haut, osant des saturations extrêmes, mais osant aussi les moments plus apaisés (cela reste relatif). La présence de Chloé, quand elle se saisit du micro, apporte un regain de douceur, mais aussi une nuance hyper intéressante dans la musicalité du show. We hate you please die à bien compris que les décibels, c’est bien, mais que la nuance, c’est bien aussi, notamment pour redynamiser un show exigeant. Contrairement à Substance, il n’y a là aucune approximation, le groupe est carré, les choeurs apportent une nuance de légèreté que vient investir le chant lead avec la fougue que nous lui connaissons.

We hate you please die est un groupe qui nous sacrément plaisir à voir et à entendre. Nous ne savons pas jusqu’où il ira mais nous sommes certains d’avoir assisté ce soir de la Saint-Valentin, à l’écriture d’une nouvelle ligne de sa légende. Parce que, sincèrement, il laissera un impact sur nous. Et que ce groupe est loin de nous détester. Un tel show prouve au contraire à quel point il nous aime ! Merci !

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we hate you please die crédit photo Beguinel

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