REPORT JOUR 3 Trans, un dernier tour et puis à l’an prochain.
Samedi 07/12, report du jour 3 de la 41é édition des Trans Musicales.
Eh oui, hélas, même les bonnes choses ont une fin. C’est dans un état zombiesque que nous nous présentons sur le parc expo pour ce chant du cygne de l’édition 2019 du célèbre festival rennais. Au programme, beaucoup de musiques électro, mais pas que. Suivez avec nous ce report du jour 3 aux Trans !
On danse aux Trans !
Ce soir du samedi 07/12 nous voit arriver les batteries (presque totalement) à plat. Couvrir un festival de cette ampleur (seul) demande une énergie folle, surtout lorsque 25 groupes se disputent les scènes, et que nous voulons en voir un maximum, avides que nous sommes. Du coup, légère lassitude qui ne tardera pas à s’envoler sur la musique des fabuleux Yin Yin. Le groupe, que nous connaissions à travers son disque The rabbit that hunts the tiger (chronique ICI), nous dévoile celui-ci sur scène et y apportent une énergie démultipliée. Si nous y ajoutons que Yin Yin propose cela avec une bonne humeur décontractée et avec un contact hyper sympa avec le public. Vous comprendrez aisément que le groupe sait y faire pour se rendre sympathique.
En effet, le groupe ne se prend pas la tête, semble hyper zen, et là où leur album donnait l’impression d’utiliser les moyens technologiques de façon importante, leur show nous démontre que pas tant que ça, finalement. La colonne vertébrale du groupe repose sur deux piliers. Le premier concerne la rythmique, monstrueusement entraînante, générée par un bassiste, un batteur et un percussionniste qui envoie un groove irrésistible. L’autre pilier est celui des mélodies. Pénétrantes, elles ne nous quittent plus depuis que nous les avons entendues jouer ce soir-là. L’apparente simplicité des thèmes, le fait qu’elles soient répétées nous entraîne dans une sorte de transe imparable. Si on y ajoute un côté tribal, nous obtenons une assez juste idée de ce que Yin Yin propose, soit un art de la fête consommé, le tout avec une musique loin d’être simpliste. Énorme kif !
Direction le hall 9.
Après ce show puissant et riche en émotions (positives), nous nous rendons Hall 8. Nous ne sommes pas franchement en attente de Groove control mais n’avons pas non plus d’a priori négatif à leur encontre. Et c’est donc finalement relativement positivement que nous assistons au show du crew breton. Et le terme de show n’est pas usurpé car il y a de tout dans ce spectacle. De la danse, du beatbox et du hip-hop. Le crew se déchire pour entraîner le hall dans son délire, et y arrive de plutôt belle manière, sans provocation outrancière et sans mauvais goût. Nous pourrions même affirmer que tout ce fait dans une atmosphère très bon enfant, avec un certain humour, tout en restant sérieux quant à la proposition. C’est le deuxième concert de hip-hop que nous voyions aux Trans (la veille nous avions assisté à celui de Tribade, groupe de rap féminin espagnol plutôt sympathique (et conscient) également).
Nous apprécions tout particulièrement les parties dansées de ce spectacle. Parce que Groove Control est le seul groupe (que nous ayons vu durant ces trois jours) a nous proposer cette formule, cela nous ravit et nous avons finalement assez du mal à décoller du Hall 8. Néanmoins, un groupe, proposant lui aussi un univers à part, attirait notre attention. C’est donc à regret que nous quittons Groove Control pour ce qui sera une découverte comblant de loin nos attentes !
Polyphonies occitanes.
Il faut l’avouer, sur le papier, nous étions véritablement surpris de découvrir que ce jour 3 abritait dans sa sélection un groupe de polyphonies occitanes nommé San Salvador. Alors c’est vrai que dit comme ça, c’est peu attrayant (et c’est ce que nous avons pensé en décortiquant le programme), mais en découvrant des extraits de leur univers sur internet, nous nous sommes dits que pourquoi pas, après tout ?
Alors c’est avec un certain esprit dubitatif que nous nous rendons Hall 3, et grand bien nous en a pris car nous avons assisté à un très bon show, chaleureux, rythmé, presque intime malgré ses aspects tribaux très dansants. Ce décalage, justement, entre intimité et explosivité, nous a séduits. D’une part parce que le groupe est très humble, très doux dans sa façon d’échanger avec le public, et d’autre part parce qu’il n’y a là aucune posture. Mais ce qui importe surtout, c’est qu’au-delà de la barrière de cette langue que nous ne connaissons pas (enfin certain la connaisse, mais ils sont occitans, pas bretons comme nous), c’est l’énergie et le message qu’elle dégage qui nous a happés. Parce que ces voix à l’unisson, harmonieuses, balancent comme ça, sans presque sans rendre compte (mais les chanteuses et chanteurs savent très bien ce qu’elles véhiculent), une émotion vibrante, transcendant la simple langue.
Avec quelques percus, San Salvador nous entraîne dans son univers , et nous n’en ressortons pas indemnes, touchés en plein cœur par cette musique sans âge, mais pas sans âme !
Hall 9
Nous terminons cette dernière soirée dans le Hall 9, avec le show d’Acid Arab. Nous aurions voulu assister au show de Songø, mais nous n’avions plus l’énergie après la déferlante Acid Arab. Ce groupe n’est plus à présenter, et faisait partie des groupes à voir absolument ce soir-là (si toutefois vous ne les aviez jamais vu auparavant sur scène, et quand bien même reprendre une tranche d’Acid Arab ne fait jamais de mal). Sur scène, une grande table de mixage occupe une bonne partie de l’espace. Des platines y sont disposées, et derrière elles les membres du groupe.
Le show commence relativement tranquillement. Les musiques électroniques se parent d’oripeaux orientaux et déclenchent des souvenirs ancestraux, ou des réminiscences de nos vies passées. Peu à peu, l’ampleur des rythmes et des ambiances d’Acid Arab investit les moindres recoins du gigantesque Hall 9, ne laissant personne insensible. Puis la puissance du show s’imbriqua en nous, nous faisant perdre nos repères spatiaux, nous faisant quasiment presque oublié d’écouter leur musique pour mieux la ressentir. C’est assez dingue comme expérience de transe collective car le hall était tout acquis au groupe qui n’en profite pas pour se laisser aller, au contraire. Il y a là comme une forme de communion dépassant tous les clivages, tous les messages. C’est, à peu de chose près, un énorme aveu de tolérance et de fraternité que dispense ce groupe à part.
Lessivés, nous ressortons du show, extatiques. Mais nous n’avions plus assez de carburant pour voir Songø qui est pourtant un groupe plus que prometteur que nous espérons voir très bientôt sur scène. Ainsi s’achève pour nous cette 41 éme édition des Trans Musicales de Rennes, qu’on espère retrouver l’an prochain, toujours aussi nouveau !
Site officiel des Trans Musicales ICI
Retrouver le report du jour 2 des Trans ICI
Retrouver le report du jour 1 des Trans ICI