[ ALBUM ] Pi1 SHODOUKAN, Question (Odyssey)

Question, premier album (chronologiquement parlant) du concept Pi1 Shodoukan.

Premier album dans l’ordre conceptuel articulé autour de l’entité Pi1 Shodoukan (mais quatrième à paraître depuis Odyssey, the evolution of Pi1 Shodoukan), Question nous embarque dans les tâtonnements physiques, émotionnels de celle-ci. En déroulant son rock progressif, Pi1 Shodoukan nous place face à nos ressentis, face à la force des émotions qui nous traverse.

Voyage sans frontières.

Pi1 Shodoukan est une entité virtuelle. Est-elle humaine ? Technologique ? Les deux, peut-être si l’on imagine ici une I.A évoluée. La question reste entière, et nous n’avons pas véritablement de réponse dans Question. Du moins, nous avons les réponses qui nous conviennent, au moment où nous les recevons, de front. Nous sommes tour à tour dans l’infiniment grand, comme si Pi1 Shodoukan était une sonde spatiale. On pense à 2001, l’odyssée de l’espace de Kubrick, mais avec une dimension philosophique et/ou métaphysique comme dans Interstellar de Christopher Nolan.

Et puis, nous sommes dans l’infiniment petit, dans l’enzyme, ou l’hormone, ou la connexion électrique entre deux synapses voisines (ou pas d’ailleurs) qui va nourrir les émotions, les ressentis, amener l’Humain à se poser des questions sur qui il est, sur son but dans cette vie. Cela pourrait également s’accorder à l’intelligence artificielle qui comprendrait qu’elle n’est pas organique, simplement une machine douée de réflexion (mais quid des émotions?). Dans un cas comme dans l’autre, nous nous trouvons au tout début d’un cycle initiatique, d’un éveil à la conscience. Et tout cela de façon quasiment entièrement instrumentale.

Progressif.

Tout commence comme un territoire vierge, une page blanche. Un bourdonnement, petit à petit, enfle, prend de l’ampleur. Le son s’installe, comme nous imaginons l’entité écarquiller ses yeux pour dévorer l’étendue nouvelle qui s’étend devant elle (aussi bien physiquement que métaphysiquement parlant). Il y a là une phase de contemplation, lente, à 360°, avant que les instruments commencent leur périple. Déjà, nous sentons les prémices de quelque chose de grand, qui nous dépasse. Épique est le terme, mais un épique d’une dimension telle qu’elle ne trouve que très peu de points de comparaison palpables et quantifiables.

Étrangement, notre cœur bat fort. Pourquoi ? Nous nous retrouvons vite avec des références plein la tête, autant musicales que cinématographiques ou littéraires. Il n’est pas simplement question de musique, mais de perception de ce qui nous entoure, de ce qui nous façonne, de ce qui donne son sel à l’existence. Peut-être croyez-vous que nous noyons le poisson pour ne pas en dire trop sur la musique à proprement parler, mais vous vous plantez. Comme Pi1 pose les bases de son univers, nous essayons de vous placer dans le contexte, pour que vous ressentiez sans même les entendre ces notes qui décuplent les émotions.

Ambiance(s)…

Nous rentrons de plain-pied dans une musique à l’ampleur insoupçonnée. Fruit du travail du duo, Question nous place dans la lignée de Pink Floyd et de ses grands instrumentaux dans un premier temps. Nous serions quelque part entre Echoes et Animals, entre une quiétude marine et une énergie plus électrique. Les mélodies sont puissantes, évocatrices d’un espace démesuré (et que nous n’imaginons que difficilement enregistré dans un home-studio, ce qui est pourtant le cas). Pi1 prend le temps de poser les bases de son disque avec une efficacité qui n’est pas synonyme de précipitation. Chaque élément s’agence à merveille, semble à la bonne place, comme si cela était évident.

L’énergie est malléable sur Question. Les 4 titres le démontrent de façon magistrale, qu’il s’agisse de passages rock atmosphérique, de passages électro-rock plus dansant, de purs moments metal (avec double pédale de rigueur, tabassage de fûts et riffs saignants, bien évidemment) ou d’autres de pop stratosphérique, il y en a pour tous les goûts, sans que cela ne décrédibilise l’ensemble. Il y a de l’émerveillement, de la peur, des interrogations, forcément, sinon l’album ne s’appellerait pas ainsi, de l’urgence, une forme de sentiment apaisé aussi. Et surtout, à la fin du quatrième titre, quelques notes de piano en forme de point d’interrogation, nous amenant à nous demander à quelle sauce nous serons croqués dans le prochain opus, Reflection.

Technique irréprochable.

Nous terminerons ce papier sur les aspects techniques de cet album. La production, malgré un enregistrement fait maison, est irréprochable. Elle est un peu mate, ce qui lui apporte un côté chaud, presque étouffé (mais ne l’est pas), un côté stable également. Les 4 titres de l’album sont mixés sensiblement de la même manière, laissant, malgré cet aspect mat, la liberté nécessaire aux aigus pour qu’ils s’expriment correctement. C’est un travail auquel on ne trouve absolument rien à redire.

Arthur Lobert et Xavier Morel se font plaisir (et nous comblent) en assurant toutes les prises instrumentales. Leur technique est, comme la production, bien dosée. En effet, elle évite le côté virtuose, penchant qui a le don de tuer l’émotion. On sent bien que le bagage est là, mais au service de l’inspiration du groupe.

Les claviers et guitares possèdent un petit grain typé 70’s – tout début 80’s du plus bel effet, sans paraître pour autant datés. Quand nous arrivons sur les aspects plus metal, même constat, c’est-à-dire un léger aspect vintage mais pourtant totalement en adéquation avec ce qui se fait actuellement (hommage revivaliste). Ce bon point permet à l’album de s’insérer dans un mouvement global tout en étant original dans sa forme. Les arrangements sont eux aussi parfaitement maîtrisés, permettent aux titres de se développer, alternant passages éthérés plus riches qu’il n’y paraît, avant que le côté épique ne reprenne le dessus, nous laissant parfois essoufflés, comme si nous venions de parcourir la totalité de notre système solaire.

Un modèle du genre. Ni plus ni moins.

PI1 shodoukan question

Relire l’article évoquant le concept Odyssey.

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