[ALBUM] YES BASKETBALL, Goodbye basketball

Goodbye Basketball, premier album de Yes Basketball (déjà disponible chez Les disques normals).

Drôle d’énergumènes que ces Yes Basketball. Parce qu’ils ne font rien comme les autres. Là où tout le monde cherche, avec un premier LP, à séduire, eux ont l’air de s’en foutre royalement sur Goodbye Basketball. Pourquoi ? Parce qu’ils ont quelque chose à dire, à leur manière, et qu’ils ne veulent en aucun cas se pervertir en cirant les pompes du tout-venant.

Alors Yes Basketball, formé de Pierre Marolleau (Fordamage, Fat Supper, My Name Is Nobody…), Christophe Le Flohic (Totorro), Stéphane Fromentin (Trunks), Benoit Guchet (Bantam Lyons), Ghislain Fracapane et Astrid Radigue (tous les 2 de Mermonte) propose une musique ne ressemblant qu’à elle-même. Elle mélange, cette musique, rap, math rock, chant à la Beastie Boys, impulsion vocale à la Rage against the machine, dans un paquet-cadeau (presque) indescriptible, foisonnant de mille idées par titre.

Une entame qui met les crocs.

Le premier titre de l’opus nous charme au-delà du raisonnable. Avec un flow à la cool, évoquant un peu le Beck des débuts, le tout sur une base instrumentale rock, New shit 1 réussit le saut dans l’inconnu, nous entraînant à sa suite. Sur le refrain, épaulé par Astrid aux choeurs, le titre décolle. Et que dire du pont qui nous évoque très fortement les envolés psychédéliques des Floyd, période Pipper at the gate of down (Astronomy domine notamment). Absolument génial ! Mais après un tel hors-d’oeuvre, le reste ne paraîtra-t-il pas un peu fadasse ?

Eh bien non, pas du tout, parce que le groupe parvient à déjouer les pronostics et les attentes avec une autre ambiance. Très rock, relativement sombre, à la limite de l’oppressant, même si les voix s’acoquinent presque avec un côté pop. La ligne de chant est ici plus chantée, on pense presque à Red hot chili peppers sur des productions pas si lointaines que cela (mais en mieux chanté tout de même que le groupe californien, faut pas exagéré non plus). Your nights and your days prolonge le plaisir dans une veine rock/postrock jubilatoire. Mais à quelle sauce serons-nous ensuite mijotés ?

Hip-hop dézingué.

Le troisième titre se veut plus hip-hop, mais avec toujours des guitares, là-bas, au fond de la salle. Un peu d’électro pour les effets, mais toujours un truc sacrément sexy, qui s’exprime une nouvelle fois dans le duo de voix féminin masculin sur certaines paroles. Et puis ce rythme qui nous prend en otage. Impossible de résister, et de toute façon, nous n’en avons aucune envie.

Nous poursuivons sur cette veine presque « ouest » coast sur Anger featuring happiness qui porte bien son nom. Début bruitiste, suite plus douce, l’ensemble paraissant presque sous mixé dans son ensemble. On se retrouve dans un univers cotonneux, avec toujours ce rythme imparable, avant que le déferlement bruitiste jaillissent, évoquant nos pires cauchemars, images de fin du monde incoercible. Impression de danger, de malaise. Il perdure sur Gotta click on it, de façon certes oppressante, toujours à mi-chemin du hip hop et du rock. La fusion du groupe fonctionne à merveille.

Nous notons que les structures des morceaux évoluent doucement, semble se mouvoir sous nos corps, comme pour mieux nous faire chuter. Les arrangements sont inspirés, chaque idée aboutie, tout comme le travail sur la production laisse admiratif. Il faut néanmoins être un peu coutumier des morceaux et atmosphères alambiquées pour accrocher tout de suite, mais une fois ferré, impossible de s’extraire de cet album en claquant des doigts. Oui, nous tombons vite dépendant de cette folle inventivité et de cet esprit libre qui guide les morceaux de Yes Basketball.

Une fin qui invite à un nouveau début.

L’album s’étire ainsi jusqu’à sa dernière plage, passant par un passage presque pop, légèrement rehaussé d’effets électroniques sur Hairdressing. Le côté psychédélique refait son apparition par endroits sur ce morceau à la ligne de basse prenante. Et puis le côté bruitiste amorce le virage du dernier titre, avec chant féminin en tête. De nouveau hip-hop, l’ambiance est crépusculaire, paysage de ville sous la lumière blafarde de la lune se reflétant sur les chromes des bagnoles et sur les vitres des buildings.

Parce que oui, ça sonne américain, mais ça ne l’est pas. L’album s’avère une très belle surprise, très prometteuse si le groupe maintient la magie sur la durée, ce qui nous semble un peu compliqué tan le niveau nous paraît ici élevé. En tout cas, vous pouvez déjà apprivoiser Goodbye Basketball qui vous promet de nombreuses heures d’écoute pour en percer tous les secrets.

LE titre de Goodbye Basketball.

Vous nous connaissez… on parlait d’une influence à la Syd Barrett et au floyd en tout début de chronique, on reste sur ce titre. Pas que nous soyons inflexibles, mais de tels noms nous donnent un peu envie de squatter New shit 1. Alea jacta est comme dirait l’autre.

yes basketball goodbye basketball

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