[ ALBUM ] VENUS IN THE DUST, Feindre la nuit.

Feindre la nuit, nouvel album Venus in the dust (déjà disponible)

Il s’agit du troisième album de Venus in the dust qui, malgré un nom en anglais, opte pour le chant en français. Feindre la nuit nous propose un rock crépusculaire, souvent à deux voix, aux textes poétiques à tendance ténébreuse.

Dark rock.

Le groupe se définit comme dark rock. En effet, nous pouvons dire que les couleurs de Venus in the dust s’oriente plutôt vers le noir ou toutes les teintes les plus foncées du cercle chromatique, notamment les rouges, violets, gris… Pourtant, à l’écoute de Feindre la nuit, nous pouvons affirmer que le duo ne nous oriente pas vers l’envie d’en finir avec la vie. Ce disque est en effet plutôt exaltant, délivre des charmes vénéneux, et s’éloigne, avec la grâce d’un vampire (ces êtres maléfiques à la beauté troublante si l’on s’en rapporte aux écrits de Bram Stocker ou d’Anne Rice) de tout aspect plombant.

En effet, le groupe ne s’embourbe jamais dans une mélasse de mauvais goût, dans un pathos pitoyable, choisissant le rai de lumière, même ténu, plutôt que celui de la chambre aveugle d’où aucune fuite n’est envisageable. Autrement dit, Venus in the dust nous laisse une perspective de sortie, un ailleurs enivrant qui repose sur deux ou trois éléments plutôt très bien sentis.


(vidéo extraite de l’album précédent)

Duo de voix.

Si la voix lead est celle de Stéphanie Maon, elle est secondée, aux choeurs, en appuie, ou en « rebond », par celle de Fabien Pilard. L’une comme l’autre, de voix, possèdent des atours plutôt séduisants. Celle de Stéphanie dégage une sensualité troublante, presque érotique, pourtant, nous sentons qu’elle pourrait vite nous sauter à la gorge et nous mordre violemment, pour nous laisser exsangue.

Celle de Fabien, plus discrète sur le disque, est très rock, plus abrasive encore que celle de la chanteuse lead. Ne pas croire que c’est elle qui apporte la caution rock pour autant, elle ne fait que la conforter en apportant parfois un peu plus de relief aux morceaux. Ce que nous voulons dire par là, c’est que la voix féminine à elle seule aurait pu suffire, surtout lorsque elle est doublée (overdub). Elle possède assez de charisme et de grain pour se suffire à elle-même. Mais quand la voix masculine la seconde, le romantisme crépusculaire du groupe prend une dimension plus vaste et épique.

Guitares.

Il s’agit bel et bien de l’instrument principal de Feindre la nuit, celui qui impose l’ambiance. Elles sont superbes, les guitares, ici. Tout comme les voix, elles sont sensuelles, rugueuses, abrasives, sanglantes, pour ne pas dire sanguines. Pourtant, elles ne sont pas les seules à apporter de la couleur à l’album, loin de là. Il s’agit d’un tout, très bien agencé. Si les avant-postes sont clairement définis par la sainte trinité guitare+basse+batterie (+ voix), les arrières plans sont eux aussi hyper soignées.

La base rock, la première que nous écoutons, est très bien mise en avant, avec un son très soigné. Chaque instrument est mis en lumière, ne souffre pas de l’omniprésence d’une guitare qui écraserait tout. La production est léchée, chaude même si les ténèbres ne sont jamais bien loin. Aux arrières postes, les claviers, quelques programmations apportent la dimension dark, par des motifs entrelacés, hélicoïdaux, qui tournent et servent d’assise aux instruments mis en avant. Quelques tonalités vintage sont présentes et apportent une touche particulière, une ambiance très cinématographique à la musique de Venus in the dust.

Les textes.

Ceux-ci sont sombres, orientés autour des champs sémantiques de la nuit, de quelque chose d’animal, de poisseux aussi parfois. Le groupe ne vire cependant jamais dans le côté gothique, du moins pas de façon excessive. Effectivement, la poésie qui nimbe les textes aurait pu faire glisser ceux-ci dans une imagerie d’amants maudits où le sang aurait servi de terreau à l’imaginaire du groupe.

Non, ici, les textes sont effectivement orientés vers une imagerie romantique noire. Ils dégagent eux aussi une sensualité étrange, magnifiant les voix, déjà sensuelles, en y apportant un côté « tactile ». Les 5 sens, en fait, sont mis en exergue, l’imaginaire travaille à plein régime. Nous sommes envoûtés par la précision qui se dégage de l’ensemble du disque, par sa mécanique animale bien rodée, sans aucune sorte de faux pas. Feindre la nuit, oui, mais l’apprivoiser nous paraît bien plus enivrant sous la férule de Venus in the dust.

LE titre de Feindre la nuit.

Pour nous, L’héritière du Vésuve remporte la palme de titre du disque. Pourquoi ? Nous ne savons pas vraiment… Pour son arpège de guitare reposant sur un tapis d’électricité à l’entame du morceau. Pour cette voix absolument expressive, charmeuse, sensuelle aussi. Parce que ce titre possède un rythme hypnotique également. Et sans doute aussi car une grosse partie du morceau est relativement minimaliste, qu’au fur et à mesure de son avancé les instruments se greffent sur la base voix guitare.

Ce titre dégage un dynamisme particulier, un groove discret, très bien agencé, appuyé par un texte charnel. Et puis il possède un côté épique frustré, comme s’il était prêt à décoller mais qu’au moment de l’envol il serait stoppé en pleine progression. Et ce parfum d’inachevé (dans notre fantasme) apporte une dimension folle à ce morceau, qui mérite dès lors son prix de titre de l’album (toujours très subjectif du reste).

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