[ALBUM] THE BELMONDOS Memory lane //So british

Memory Lane, nouvel album de The Belmondos (Le popclub records).

Malgré un patronyme nous évoquant notre bébel national, c’est plutôt vers la perfide Albion que le groupe parisien à ses attaches, artistiques s’entend. En effet, la pop de The Belmondos transpire la fièvre pop anglaise par les pores des 10 titres façonnant Memory Lane. Et forcément, comme c’est foutrement bien fait, nous ne pouvons que nous réjouir de la chose.

Ne vous attendez pas à expérimentations folles, à un esprit virant à la déconne toutes les deux minutes. Pour autant, nous n’avons jamais affaire à un disque qui tourne en rond, chiant ou plat. En effet, le quartet nous propose dix vignettes Londoniennes hautes en couleur et en douceurs nostalgiques.

Une élégance évidente.

La première image qui nous vient en tête : un homme, vêtu d’un complet anthracite, chemise blanche, chapeau melon et bottes de cuir, parapluie à l’avant bras. Élégant sans en avoir l’air, il se tient là, au milieu d’une rue grouillante nommée, pourquoi pas, Memory lane, indifférent au vacarme environnant. Il se tient immobile, flegmatique, en attendant on ne sait qui ou quoi. Soudain, une camionnette s’arrête devant lui, camionnette conduite par un homme vêtue de façon sensiblement similaire, chapeau melon en moins. On voit ses cheveux impeccablement peignés.

De la fenêtre entrouverte s’échappent quelques accords de guitare, une voix. Sur le côté de la camionnette, un énorme écusson, en noir et blanc, représentant 4 types, en noir et blanc, instruments à la main pour 3 d’entre eux. On reconnaît le guitariste et le chanteur dans l’habitacle du véhicule. The Belmondos donc.

Pop ni sucrée ni salée.

Comme nous sommes du côté de Londres, nous imaginons facilement une pop sucrée, mais il n’en est rien. Certes, quelques titres peuvent le paraître, notamment lorsque des choeurs s’y font présents (car il s’agit de choeurs dans la plus pure tradition du style, faite de ouhou ou de papapapa pertinents et adéquats). Pourtant, chaque morceau possède assez de relief pour s’élever de ce constat un peu basique d’une pop édulcorée indigeste. Par moments, les guitares se font plus tranchantes, presque cinglantes, ou un petit aspect (très) légèrement psychédélique se fait ressentir.

 

Mais, voyez-vous, tout est ici dosé avec une justesse incroyable. La tracklist parvient à produire un effet à la fois addictif et contrasté. De la même façon, l’apparition de claviers (typé vintage)produit son petit effet surprenant/séducteur. Musicalement, ça déroule « tranquille », presque l’air de rien. La basse possède un groove irrésistible, la batterie fait le job à la perfection (entre discrétion, légèreté et appuie plus ferme pour donner un max de peps aux moments adéquats). La guitare est elle aussi inspirée, rythmique parfaite et sonorité à la fois douce et expressive. L’équilibre se fait presque seul.

La pop produite ainsi produite est hors-mode, à la fois nostalgique et moderne, ce qui nous ravit au plus haut point.

Un petit truc de chez nous.

La voix nous laisse parfois un peu plus dubitatifs, non pas dans sa technique, rien à dire dessus (même si des fois un étrange sentiment s’empare de nous et nous questionne au sujet de la prononciation, peut-être parce que le chanteur essaye de trop bien faire, ce qui nous ramène un peu en terre de France). C’est plus en matière de tessiture que nous n’accrochons pas à 100 %. En même temps, le chanteur n’y peut rien, la nature l’a ainsi fait. Et rassurez-vous cela ne gâche nullement le disque, d’aucune façon que ce soit.

Pour le reste, la production est sobre, élégante, comme le groupe quoi, le mix irréprochable, tout comme le mastering. C’est donc du très bel ouvrage. Notre côté indécrottablement rockeur nous dit que peut-être le groupe aurait une carte à jouer en sortant les crocs comme sur le morceau d’ouverture (qui est notre préféré de l’album), mais même sans cela, nous sommes ici en territoire conquis.

LE titre de Memory Lane.

On vient de l’évoquer, il s’agit de celui qui ouvre le bal et qui répond au nom de Get by. C’est le plus ouvertement rock, avec un passage n’étant pas sans nous évoquer Steppenwolf, c’est-à-dire un rock presque lourd à la Born to be wild cher à Easy Rider. La guitare y est juste sublime, féroce, féline, tandis que la base rythmique apporte un groove imparable au morceau.

La voix et les choeurs font des merveilles, c’est une entame que nous verrions bien en final de concert, pour faire monter le public dans une transe hypnotique démoniaque. Ici, il ouvre les festivités de fort belle manière (mais il aurait tout aussi bien pu également les conclure de cette façon également).

the belmondos memory lane

Revoir la vidéo By your side (extraite de Memory lane elle aussi)

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