SOLO CAREER, The sentimentalist (Dinosaur City Records)
Debut EP (déjà disponible).
L’impression faite par ce premier EP de Solo Career est impressionnante. En effet, The sentimentalist possède le charme des premières fois, l’expression d’une personnalité déjà forte et assumée artistiquement, et une forme de romantisme pop, rock, comme nous en écoutons trop peu.
Tout se joue en l’espace de 6 titres, chargés en bonnes vibrations, en sentiments et en émotions qui ne peuvent que nous chambouler en dedans. Et c’est donc une très, une excellente nouvelle qu’il soit déjà disponible.
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Solo Career.
Derrière ce nom se cache Annabel Blackman. Si The sentimentalist est son premier EP en solo, elle est en revanche déjà connue du monde de la musique pour être la chanteuse du groupe australien Body type. Nous la découvrons ici dans un registre pop/rock, à la fois légèrement psychédélique (l’apport de la flûte de Cecil Coleman n’y étant pas pour rien), légèrement dream, qui ne manque pas de nous être les sens en alerte.
The sentimentalist ne vole pas son nom. En effet, ce que nous éprouvons à l’écoute du disque, c’est cette mise à nu de l’artiste qui exprime ce qu’elle a de plus profondément enfouie en elle, cette notion introspective qu’elle dévoile, lui donnant une dimension plus universelle qu’il n’y paraît.
Elle s’interroge notamment sur l’idée de changement, d’évolution. Pas étonnant dès lors que son projet s’appelle carrière solo. Elle s’y exprime de manière décomplexée, d’une voix à la fois blasée, à la fois séductrice. Le mélange fonctionne à merveille, dévoile des lignes de chant d’une grande pureté, qui se claque sur des orchestrations originales.
Pop, rock, lo-fi.
Si la base guitare basse batterie (boîte à rythmes/programmations) est bien présente, on retrouve aussi cette flûte, quelques effets bien sentis. La production est audacieuse et l’empreinte originale que laisse sa musique sur nous ne fait aucun doute. Un effet un peu crunchy nimbe tous les titres, leur apportant un côté rugueux n’étant pas pour nous déplaire.
Un titre comme Renaissance ne manque pas de nous ensorceler, nous place dans un état de semi-conscience éthérée, comme si nous flottions, portés par la douceur de la flûte, tandis qu’une guitare « à la Tame impala » vient nous cueillir et porter le romantisme du titre à son paroxysme.
L’EP a du corps, un véritable impact. Oubliez la pop doucereuse, vous avez ici une pop qui implique, qui évite les poncifs et montre une originalité de ton qui ne manque pas de nous ravir.
Comme dans un rêve.
Les trois premiers titres (The sentimentalist, Movie, Renaissance) nous placent dans un rêve, une pensée nébuleuse, un onirisme révélant néanmoins des contours bien palpables, comme si nous étions en train de sombrer dans le sommeil, progressivement. Imperial leather, qui poursuit la voie entamée avec Renaissance, nous enfonce dans les limbes d’un sommeil profond. Ses claviers nous enfonçant dans un brouillard presque lysergique, d’une absolue douceur. La voix, parfois mixée en arrière, renforce l’idée de lâcher prise propre au sommeil profond, exempt de mauvais rêves.
Quiet apporte lui un relief plus nuancé, presque en contradiction avec son titre. Sa base un peu oppressante, avec son motif répétitif en fond sonore et ces « éclairs » un peu effrayants, semble vouloir venir empêcher la bonne marche d’une nuit qui s’annonçait pourtant sans orage. Le morceau, fort heureusement bref, n’entachera pas la fin de l’EP, mais aurait pu marquer, pourquoi pas, une bascule sur un format plus long, une articulation. Sublover termine le disque, ressemblant à une phase de réveil avec son traitement un peu moins vaporeux et une rythmique plus enlevée.
Une belle découverte.
Ce premier effort solo se révèle être une très belle surprise, captivante, riche, portant en elle les prémices d’une carrière où la sincérité semble être une promesse facile à tenir. Avec The Sentimentalist, Annabel Blackman semble nous dire que s’exprimer pour soi, à travers soi, et la seule façon de réellement s’épanouir. Nous ne pouvons que confirmer la chose.
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