SILANCE, Créature, s’exprimer corps et âme.

silance créature

Deuxième EP

Pourquoi nous vous reparlons de Silance ? Nous avions dévoilé son clip Vibrer et vivre il y a peu, vidéo mettant en lumière son premier Ep, paru en juin. On vous dévoile désormais Monstrueuse, extrait de son tout récent et nouvel EP sorti fin août, Créature. Dire que Silance est pressée serait se fier aux uniques apparences, celles de deux sorties successives. En effet, la chanteuse rappeuse écrit depuis toujours mais, depuis un certain enfermement forcé, elle a ouvert les vannes de sa créativité et nous propose donc ce deuxième EP 3 titres qui nous met une belle claque.

Sans doute que cette claque survient parce que nous avons peu l’habitude que les femmes, dans ce milieu souvent très masculin, s’y expriment avec tant d’aisance et de sincérité. Aisance car ses textes osent l’intelligence, ne racolent pas, et surtout évitent les poncifs du genre. Sincérité car nous sentons qu’elle exprime véritablement ce que son cœur et son âme renferment, sans user de filtres, et toujours avec cette exigence du mot placé exactement là où il doit l’être.

Monstrueuse.

Porté par son nouveau clip, celui de Monstrueuse, cet EP brille par sa musique. Si les mots sont précieux, il leur fallait un bel écrin, pas celui un peu semblable au tout-venant electropoprnb tout pourri qu’on entend sur les ondes, mais une musique pop finement arrangée, aux petites trouvailles qui lui permettent de s’extirper de la musique de masse, simple consommable comme un autre. En se dégageant de ce maelstrom gerbant, Silance impose une musique qualitative, celle qui nécessite que nous nous posions un instant, que nous soyons en pleine conscience avec le son et le sens.

Créature exerce dès lors son magnétisme. À mi-chemin du hip-hop, voire du slam (On te dira s’en approche dangereusement… Mais le talent de la Lausannoise fait le nécessaire pour éviter le piège), Silance hybride sa musique, y dépose des éléments modernes, dans l’air du temps, tout en ayant la finesse d’aller plus loin encore. L’analyse des styles musicaux en vogue permet à l’artiste de rester dans une tonalité actuelle tout en posant une esthétique qui nous semble totalement indémodable. Un intemporel en somme.

Les mots de l’âme.

La conviction du chant (ou chant parlé) ne fait aucun doute. Les tripes sont sur la table, ça plaira, ou pas, mais au moins, il n’y a pas d’entourloupe. Tout est clair, direct, et si vous ne savez pas lire entre lignes, aucune crainte, le propos est compréhensible. Le tour de force étant que tout ce déballage ne lorgne pas le pathos le plus vulgaire, ou la facilité FM, ou le propos indigeste dont tout le monde se fout. Tous les pièges sont évités, haut la main, parce que nous lisons dans ce 3 titres à la fois des thématiques universelles, concernant la recherche de son moi profond, de son expression, mais également des références à ce qui bouge au niveau culturel, avec cette émancipation que la jeunesse a si bien captée.

Tendance sans l’être, consciente du monde qui est le sien et de celui qui l’entoure, et le prouvant de façon habile, ce nous paraît être une future grande (on pense un peu à Brel, dans cette intensité qui semble s’échapper d’elle). Ces photographies musicales sont des instantanés de sa vie, mais aussi, dans un spectre plus large, de la nôtre ou de celle d’une jeunesse qui vient de prendre cher avec tout ce qui s’est passé ces derniers temps.

Quand la musique permet de jeter aux rebuts certaines de nos anciennes peurs, elle exerce son rôle cathartique à merveille. Nous prédisons à Silance une belle réussite si elle parvient à toujours affûter sa plume de la sorte, chose dont nous ne doutons pas.

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