[EP] ROXANE FELICIE, Follow me nowhere // dans le respect
Follow me nowhere premier EP de Roxane Félicie.
Nous sommes super contents quand nous ne nous plantons pas. Des fois, sur la foi d’un seul single, on peut se craquer. C’est le jeu, chacun le joue, l’artiste pour vendre son futur Ep ou album, le média qui s’emballe sur un coup de cœur. Nous avions ressenti un petit frisson il y a quelques semaines sur le travail de Roxane Félicie. Mais son EP n’était pas encore sorti. On aurait pu se planter et constater que Song from the past était le seul titre potable de ce premier effort. Mais, à la vérité, il se trouve que notre frisson se confirme à l’écoute de Follow me nowhere, très réussi.
On peut même vous dire l’entière vérité. Nous ressentions un petit frisson, mais celui-ci s’étouffe à l’écoute des autres titres (notamment le magnifique A sun in your eyes et son apport de sitar). Autrement dit, celui qui nous avait mis l’eau à la bouche semble être ici le plus « faible ». Effet de surprise ou lassitude de l’avoir écouté un certain nombre de fois ? Impossible à dire car si nous avions eu ce frémissement, c’est que nous y décelions déjà les qualités de Roxane Félicie qui prennent, sur les 5 titres de Follow me nowhere, une dimension plus vaste étant donné qu’elle prend simplement place sur un univers plus vaste.
Ce que nous percevions :
Il s’agissait avant tout d’une esthétique pop, folk, voire rythm&blules portée par une voix aux intonations parfaites, à l’intention mélodique certaine. Ces deux éléments trouvent ici une assise réelle, portée notamment par un art de la composition à la fois assumé et respectueux de ceux qui ont façonné la pop music, Beatles en tête (même si les influences sont plutôt diluées dans Follow me nowhere). Pour autant, Roxane Félicie se montre tout aussi respectueuse que moderne. Les arrangements ne sentent pas la naphtaline, ni le renfermé (voir le travail sur les superpositions de voix par exemple)! Un énorme travail est apporté aux arrangements, aux sonorités globales.
Nous découvrons, au détour d’une ligne de chant imparable, l’apparition d’un clavier vintage, d’une guitare ayant traîné quelque part aux abords de la fin des sixties, mais tout ça dans un traitement totalement en phase avec notre époque. La voix est magnifique, rehaussée d’une petite pointe de réverb’ et/ou écho selon les cas. Roxane Félicie ne s’époumone jamais, ne cherche pas à démontrer ou à imposer sa présence vocale. Celle-ci s’impose d’elle-même, par sa sobriété et par sa précision. Ces deux qualités ne tuent pourtant pas la spontanéité que nous devinons aisément derrière cet enregistrement.
On est dur…
Parce que, à la vérité, tous les titres se tiennent admirablement, démontrent une maîtrise parfaite de son sujet par la jeune autrice compositrice interprète. Il est toujours incroyable de constater à quel point la jeune génération a su absorber 60 ans de musique populaire, ses codes, ses spécificités, pour nous offrir aujourd’hui, dès un premier EP, un objet d’une cohérence forte, à l’univers marqué.
Autrement dit, nous ne pouvons que nous emballer pour la suite du parcours de Roxane Félicie. Et nous vous conseillons, pour les fêtes, d’écouter ce Follow me nowhere qui vous réchauffera le cœur et l’âme. Un sans faute qui s’avère léger, mais pas creux, joyeux mais pas totalement insouciant (Home porte son petit spleen) et qui saura vous remettre de bonne humeur (parce que c’est sa dominante, ce côté euphorisant) quoi qu’il arrive. Alors, pourquoi s’en priver ?
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