[EP] ROSAWAY, Dreamer // swinging pop
Dreamer, deuxième EP de Rosaway (disponible chez Infinity Gritty & Ropeadope Records )
Le duo Rosaway est né d’une rencontre à priori improbable, à savoir celle d’une flûtiste classique (Rachel Ombredane) avec un batteur reconnu dans le milieu du blues (Stéphane Avellaneda). Pourtant, l’alchimie opère et c’est tout naturellement qu’elle conduit à un album… Pop. Sorti en 2019, leur premier opus, Stranger, trouve une suite avec Dreamer. Et le moins que nous puissions dire, c’est que ce duo possède un petit joujou extra qui fait plutôt plaisir à écouter.
En effet, cette pop, métissée d’un peu d’électro, de beaucoup de groove, nous propulse dans un univers de danse, de fête, de paillettes, mais sans oublier d’être aventureux dans sa recherche. On your way up, qui ouvre le bal (il trouve dans les quatre titres suivants de dignes concurrents, tout aussi réussis), s’avère incroyablement riche, notamment rythmiquement, plus précisément lorsque le deuxième couplet se propose à nous (avec une bipolarité basse batterie saisissante). Les rythmiques y sont démentielles, ne déplairaient pas à un jazzman de passage tant leur complexité, pourtant très accessible à l’oreille du néophyte, lui fera plaisir.
Présence
Bien évidemment, une rythmique ne fait pas tout. Il faut qu’elle soit porté par une présence folle, celle d’une voix, par exemple, ou d’une musicalité au diapason. Et fort heureusement, nous retrouvons les deux sur l’ensemble de cet EP. Voix puissante et possédant un timbre que nous retrouverions au milieu d’une botte de foin les yeux fermés, claviers originaux (comprendre qu’ils ne jouent pas le côté vintage de la chose, mais s’inscrivent dans un courant plutôt très actuel, sans pour autant être mainstream), motifs musicaux légèrement world music, et puis une flûte en lieu et place d’un solo de guitare.
Un peu chichiteux ? Que dalle les amis ! Ici, l’impulsion n’a rien à envier à celle d’une six cordes, au contraire ! Nous dirions même que cette couleur, elle aussi originale, contribue à rendre le son Rosaway absolument unique en son genre.
Dans l’air du temps ?
Mais ce que nous apprécions par dessus tout, c’est le côté pas du tout dans l’air du temps de Rosaway. On s’explique : le duo ne s’inscrit pas, jamais, dans la copie de ce qui se fait actuellement. Au contraire, il creuse le sillon d’une musique d’un genre un peu fourre tout (celui de l’électropop dont on mange à toutes les sauces, dont les plus insipides sont malheureusement les plus nombreuses) en proposant une véritable recherche mélodique, un gros travail sur les sonorités et sur la production, au point que l’électro soit quasiment anecdotique. On retrouve, forcément, un peu, de références passées et présentes, pour autant celle que nous entendons le plus est celle du groupe. Et ce n’est pas rien, cela signifie que Rosaway possède une personnalité bien trempée.
Enfin, Dreamer est une invitation au lâcher prise, à la danse. On retrouve un petit côté swing aux compos du duo, un petit côté rétro pas déplaisant, parce que pas cliché pour un sou. Sans doute que les sonorités de flûte y sont pour quelque chose, mais cela confère véritablement une aura particulière à Dreamer. À noter, les choeurs sont très bien sentis, ce qui ajoute encore une touche lumineuse à l’ensemble. Bref, que du bon et à conseiller à ceux qui veulent s’amuser sans s’abrutir, parce que quitte à faire le fête, autant le faire sur une musique intelligente et divertissante, ce qui assurément est le cas ici.
On pense à Faux Real
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