[ALBUM] RESTO BASKET, Trajectoire // punk et bonne humeur.

Trajectoire, nouvel album de Resto Basket.

N’allez pas chercher midi à quatorze heures. 8 titres, 25 minutes, Resto Basket, avec Trajectoire, son nouvel album, choisit la ligne droite du punk rock pour propulser une bonne humeur contagieuse dans nos tympans. Sans prétention autre que celle de procurer un plaisir immédiat par le biais de petites vignettes quotidiennes, sur fond de guitares acérées et de oï, Resto Basket nous électrise par ses mélodies imparables.

Car le groupe reprend ici l’essence du rock : guitare basse batterie voix, tendance survitaminée, inspiration puisée chez les américains (The offsprings, Blink 182 ou autre NOFX). Bref, ça envoie du steak, avec voix « agressive » (légèrement éructante et éraillée) et choeurs épiques, guerriers. Comme un peu toutes les productions du genre, les mélodies possèdent ce truc accrocheur auquel il est impossible de tenter de résister. On se prend vite à scander des oh ohoh ! Derrière le chanteur.

Abrasif.

Si la musique surprend peu par sa qualité et son implication (on reste dans du punk-rock, c’est donc direct, avec un son bien défini, en contradiction avec du punk pur et dur qui parfois reste assez…fluctuant, et c’est un euphémisme), c’est au niveau des paroles que le groupe se démarque joliment. On pourrait craindre, avec Le stop, ouvrant l’opus, que nous nous dirigeons vers un album rigolo (et on n’aime pas bien ça en fait), mais il se trouve que derrière ce premier titre pointe déjà un constat sur l’être humain qui évolue à travers un dialogue imaginaire entre un homme venant de griller un stop et un membre de la maréchaussée. Mi-naïf, mi-confession, le titre donne le la d’un album entre nostalgie et douceur amère de celui qui grandit et constate ce qui se passe dans le monde qui l’entoure (ans pour autant en comprendre tous les tenants et aboutissants).

Les autres titres nous démontrent que le groupe, si une pointe d’humour existe bel et bien (rappelez-vous JC dont nous vous avions parlé il n’y a pas si longtemps de cela, titre qui décrivait la vie de JC qui oubliait justement de s’oublier, parfois), affirme un goût prononcé pour le passage à l’âge adulte (le début de Peter Pan évoque la perte de cheveux par exemple). Il y a (presque) toujours ce petit côté enfantin dans l’écriture, qui s’avère assez poétique par moment (le groupe n’a pas perdu son âme d’enfant). Cela donne une dimension un peu particulière à ces punk rockeurs pas comme les autres.

Doux.

Il y a une part de colère aussi. Un titre comme Si demain par exemple remet un peu les pendules à l’heure. Toujours avec une écriture directe, qui évite les longues courbes, Resto Basket ne s’embarrasse jamais du superflu, déploie son message de façon frontale, quitte à nous amener à réagir (mais ça reste léger et surtout jamais moralisateur). Et ce n’est pas plus mal. Car derrière l’aspect défouloir de la musique de Trajectoire, le fond n’est jamais loin de nous saisir par le col de la chemise et de nous mettre un bon coup de pied au cul (tout en restant fun).

Tirer à boulets rouges sur des individus qui ne se rendent compte de rien, qui ne voient la vie que par le petit côté de la lorgnette est assez facile. Mais la façon de faire de Resto Basket est telle qu’elle implique une réflexion plus large, en plaçant le constat sur une échelle plus grande. Choisir l’individu pour parler de la société, du particulier aller vers le global, a fait ses preuves. Et Resto Basket réutilise la formule et parvient de plutôt belle manière à nous convaincre.

Au final, nous obtenons un disque qui, derrière un côté très accrocheur, n’oublie pas d’être intelligent. Comme souvent chez les punk-rockeurs, légèreté et gravité s’entremêlent avec une réussite certaine. Avec Trajectoire, nous pouvons dire que Resto Basket a choisi la bonne façon de faire les choses, avec une forme d’évidence insolente.

LE titre de Trajectoire.

Juste pour cette phrase qui nous botte bien : « car même si je sais que dalle/et j’ai le QI d’une sandalle/c’est pas moi qui fait le plus de mal » on choisit A tous ceux, petite diatribe à l’encontre de ceux qui savent tout, qui ont tout, mais à qui on ne veut absolument pas ressembler. Enfin petite diatribe et aussi ode à ceux qui veulent vivre la vie à la cool, sans trop se prendre la tête à faire de gros effort parce que demain on s’ra tous mort. Punk & roll quoi !

resto basket trajectoireRevoir JC

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