[EP] PLETHORE, dans une cage grande ouverte
Pléthore, premier EP L (déjà disponible)
S’affranchir, de tout, comme ça, pour affirmer son style, sa personnalité, quitte à exploser les codes, les amalgamer pour les faire sien. Pléthore étonne, séduit, avec ce premier EP, répondant au nom de code L, foisonnant d’idées et d’une personnalité déjà forte.
Frontières floues.
Nous sommes ici en territoire non balisé, les frontières n’existent pas, n’existent plus. L’expérimentation semble ici de mise, imposant des atmosphères crépusculaires, nocturnes, inquiétantes, parfois rehaussées d’une pointe de lumière. Nous naviguons entre électro, hip-hop, soul, pop. Tout se meut lentement, sur des tessitures électroniques ondulantes ou troublantes.
L’ensemble sonne urbain, moderne, légèrement clinique, sauf lorsque les voix viennent réchauffer l’ensemble. Les murs des cages se retrouvent éloignés les unes des autres, laissant l’espace se propager et induire un tournis de sonorités inédites.
Mélancolie, colère ?
Les sentiments, eux aussi, se trouvent malaxés, mélangés, tourmentés. Fragilité et mélancolie liées, dans une danse lascive toxique dans Soul. Sentiment plus épique dans Lonosphère, où la voix chantée est un parfait contrepoint de la voix spoken world digne d’une annonce d’aéroport désincarnée. Quelques relents cold/new wave surgissent ici ou là, comme pour mieux ancrer la mélancolie dans le paysage sonore que tisse le combo. La musique offre un champ des possibles sans cesse contrarié, comme pour mieux exulter la beauté des lieux.
Puis les 3 morceaux suivants nous emportent à l’extérieur, avec cette musique métissée jazz/hip-hop/électro, parfois très proche d’un dancefloor underground. Late, Allez, Regrets nous sortent de la précédente cage pour nous proposer une autre alternative, aussi frustrante car ne répondant pas à nos attentes, pour mieux nous offrir d’autres points de vue que nous n’osions imaginer.
Surprendre, telle semble être la mise dans cet EP exigeant, évoluant sur des sables mouvants, ceux de la créativité de ses auteurs.
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On pense à San Carol remix