Peur Bleue, L’étrange innocence des objets //Sans Peur et Sans Reproche
L’étrange innocence des objets, premier album de Peur Bleue (gamme par ton / Grand Musique Management)
Avoir une Peur Bleue !!! Pourquoi coloriser cette émotion? D’après certains dires, au moment de ressentir une peur immense, un manque d’oxygène dans le sang se ferait ressentir, entraînant ainsi un teint bleui. Soyez rassurés, à l’écoute de L’étrange innocence des objets de Peur Bleue, aucune raison que le sang vous glace. Néanmoins, le titre de ce premier album interroge. Peut-être devons-nous en chercher la signification (ou pas), dans le livre/catalogue de Orhan Pamuk, écrivain et prix Nobel de littérature intitulé L’innocence des objets. Selon l’auteur stambouliote “les objets inanimés sont capables de raconter des histoires aussi belles et innocentes que les romans”. Est-ce que nos vies, ne seraient pas, en quelque sorte, d’immenses capharnaüms dans lesquels chaque objet aurait sa propre histoire, sa propre signification?
Deux Frères
Peur Bleue, c’est avant tout une affaire de famille. Deux frères, Jérémie et Quentin Arcache, tous deux biberonnés à la musique classique. Ils sont chanteurs, auteurs et compositeurs. Jérémie a participé à la belle aventure du groupe de rock, Revolver dans lequel il officiait au violoncelle et au chant. Par la suite, il enchaîne avec Code, projet orchestral contemporain avant de rejoindre, en 2016, Quentin, musicien autodidacte, pour le projet musical Mon frère et moi. En 2018, les deux frangins changent d’identité et deviennent Peur Bleue. Un premier EP éponyme sort la même année sous l’égide de Flavien Berger, grand sorcier de la scène électro-pop française.
Jérémie et Quentin surfant toujours sur la vague électro-pop, déboulent cet automne avec onze titres à l’image de la pochette de leur album. Des chansons hautes en couleur avec une grisaille immuable en arrière-plan. À mi-chemin entre un désir de fête et une morosité ambiante, comme le prouve le très dansant Perdu De Vue, aux sonorités électroniques proches du duo anglais Mount Kimbie, le temps semble avoir une emprise importante sur notre tandem. Tantôt équilibriste avec Les Heures Funambules, titre aux paroles obsédantes, tantôt prisonnier du passé sur Où Aller au rythme des basses et un final aux sonorités rétro, années 80, le duo alterne les ambiances.
Désillusion et Résignation
Toute Une Vie nous plonge dans ce besoin de réussir sa vie sans le moindre faux pas, jusqu’au jour où… Sur Rêvage, titre en forme de mot-valise et au riff de guitare reggae, désillusion et résignation semblent faire bon ménage. Peur Bleue parle d’amour, avec la nonchalante ballade, Mouvement Lent, ou sur le dépouillé Lointain Déjà où le synthé se substitue à la guitare et à la voix. Le titre Gardes du Coeur, qu’aurait apprécié Françoise Sagan, met à mal notre palpitant déjà à bout de souffle. Amants Conjugués, à la rythmique mécanique, clôture quant à lui très joliment cet album. Avec le clip à l‘humour pince-sans-rire du titre Immortels, nous sentons la frustration de notre duo ainsi que leur profond désir de monter sur scène pour que leur album vive et ne soit pas un simple objet à l’étrange innocence.
Peur Bleue signe un premier album remarquable. Pas de texte alambiqué ou simpliste, uniquement des mots justes que nous fredonnons et une musique sur laquelle nous avons envie de bouger. Les voix de Jérémie et Quentin s’accordent à merveille et nous nous laissons emporter par leur musique faussement naïve. Les frères Arcache font ici un grand écart entre leur premier amour, la musique classique et la pop française. Nous pouvons avancer sans crainte que Peur Bleue fait partie de cette nouvelle génération d’artistes qui insufflent un vent de renouveau, de fraîcheur et qui redore l’image de la variété française au même titre qu’à l’Époque des Jeunes Gens Mödernes.
LGH
On pense à Palatine
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(Le Gosse hélicoptère) j’adore découvrir de nouveaux artistes encore inconnus du grand public
et chercher ceux qui dans le passé ont fait ce qu’est la musique aujourd’hui.
La musique m’accompagne en permanence et tient une place primordiale dans ma vie.
Mon maître-mot est l’éclectisme même si mon cœur balance pour le rock sous toutes
ces formes. J’affectionne également la littérature et plus particulièrement la littérature
anglo-américaine (Bret Easton Ellis, Don Delillo, Jonathan Franzen,…).