[ALBUM] PENELOPE ISLES, une histoire de famille
Penelope Isles, premier album Until the tide creeps in, déjà disponible chez Bella Union/ [PIAS]
Ce premier album de Penelope Isles pose les jalons de ce que sera l’univers de ce groupe, mené par Jack Volter et sa sœur Lily, à savoir celui d’une pop imprégnée d’une certaine idée du psychédélisme. Si, dès le premier titre nous pensons à Tame Impala, la suite d’ Until the tide creeps in nous démontre que Penelope Isles est plus qu’un simple copié collé du groupe australien.
Plage ensoleillée baignée par une mer calme à peu agité.
L’image de la plage s’impose directement à notre esprit. Parce qu’il fait bon écouter ce debut album fortement addictif. L’un de ses singularités repose sur des harmonies vocales que n’auraient pas reniées les Beach Boys, voire autres Bee Gees (voix de crécelle en moins), même si celle de Jack Volter s’avère relativement aiguë. Elle possède quelque chose de très chaleureux, ce qu’amplifient des choeurs soyeux.
Ici, tout semble enrobé par un air chaud, attirant parce que réconfortant. La basse contribue à rendre cet espace accueillant car elle porte les rythmiques de façon légère mais précise, servant une batterie elle aussi plutôt aérienne. Le mix est agréablement mis en place, c’est-à-dire que nous entendons bien la basse, relativement en avant de la batterie, ce qui est assez rare. Les guitares, pleines d’effets, n’effrayent pas pour autant, sans doute parce que les mélodies qu’elles desservent sont évidentes, même si innovantes.
Langoureux.
L’album s’avère langoureux, idéal pour des amoureux désirant s’enlacer sous la boule à facettes de la voûte céleste. Les claviers nous enivrent, envoient des rayons de soleil dans ces compositions alanguies. Les mids tempos sont superbement mis en valeur par des arrangements à propos qui font affluer l’émotion sans coup férir.
Parce que toute la magie de Penelope Isles réside là, dans cette émotion folle qui se dégage de ses titres. Elle nous soulève comme une lame de fond, nous rend incapable de maîtriser cette force qui nous monte du creux du ventre jusqu’aux canaux lacrymaux. Et ce même lorsque les rythmes s’accélèrent (comme sur Gnarbone par exemple). En effet, lorsque les tempos décollent, la candeur romantique se transforme en course à l’innocence retrouvée. Pas d’urgence, juste un sentiment de vie qui nous assaille sans que nous puissions y redire quoi que ce soit, et c’est tant mieux.
Instantané.
Dans Until the tide creeps in, c’est une alchimie sans failles qui ressort, quelque chose de très pur, de très beau. Le fait que le groupe repose sur une fratrie n’y est sans doute pas pour rien (même si on connaît des fratries un peu dysfonctionnelles, notamment du côté de Manchester, suivez nos regards). Ici, la complicité saute littéralement aux oreilles et fait de Penelopes Isles un groupe diablement séduisant.
Ce premier album s’impose comme une véritable révélation. Le quatuor nous séduit par un mélange d’audace et d’innovation sonore, approchant par certains aspects des groupes, plus contemplatifs, à fleur d’émotions. L’esprit indépendant reste cependant très marqué, notamment dans les sonorités de guitares, absolument pas dans l’air du temps. Le fait que le chant lead soit partagé entre frère et sœur apporte également une variété de couleurs appréciables.
Bon, tout cela pour dire que ce groupe nous séduit de façon diablement efficace, et que nous suivrons la suite de ces aventures avec attention. Pas vous ?
LE titre de l’album.
Dur dur dur de choisir LE titre de l’album. Pourtant, l’un d’entre eux déclenche chez nous un frisson impossible à réprimer, ce genre de frisson qui vous font vous dire que, ouais, y a quelque chose de plus grand que nous. Ce morceau s’appelle Not Talking. Pour nous, il s’agit d’une comptine psychédélique incroyable, nous propulsant quelque part sous la mer, alors que nous assisterions au ballet aquatique de quelque millier de poissons navigants dans la même direction, toujours, en parfaite symbiose.
Les arrangements de xylophone y apportent quelque chose d’enfantin, que vient contredire l’électricité de la guitare, somme toute assez épique. La voix, douce au possible, rend la ligne de chant veloutée, tout ici baignant dans une douceur liquide salvatrice. Un morceau qui donne envie de se couler dans un bain bien chaud et de laisser dériver ses pensées vers des contrées chaleureuses et colorées.
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