NATYOTCASSAN Poésie électronique
Natyotcassan sort leur premier, album Pas pareil
Voici un projet pour le moins détonant. Pas pareil, c’est le nom de l’album, et, effectivement, il ne ment pas, il n’est pas pareil. Il est le fruit de la collaboration entre Natyot (poétesse/chanteuse) et de Denis Cassan (compositeur/programmations). Leur duo s’appelle Natyotcassan et nous propose une musique française électronique électrisante et expérimentale.
Même si un nom nous vient à l’esprit pour définir ce duo, à savoir celui des Rita Mitsouko, la forme et le fond en sont différents. Néanmoins, de par le côté inventif de leur formule, un certain aspect, avec mille et une guillemets de rigueur, ludique, et par un timbre de voix nous rappelant celui de Catherine Ringer, nous n’arrivons pas à nous sortir de la tête le duo pop des années 80-90 etc… Enfin bref, si nous ajoutons que c’est la femme qui chante, que l’homme compose, qu’ils ne ressemblent à rien de connu, les deux duos affichent bien des similitudes. Mais passons.
Expérimentations tous azimut
Ici les textes sont tous en français, déclinés en spoken word plus qu’à proprement chantés, ce qui donne un rythme parfois chancelant à l’ensemble, effet pas désagréable du tout, bien au contraire. Nous avons l’impression d’une syncope, sans en ressentir les effets indésirables. Ils traitent d’événements quotidiens magnifiés par la prose de Natyot, d’observations parfois un brin cynique, non dénuées d’une certaine forme d’humour qui n’est pas pour nous déplaire (grinçant, noir) et de légères touches surnaturelles. Ils tissent une cohésion sans failles sur l’ensemble de l’album, mais ne seraient rien sans la musique de Cassan.
Celle-ci s’avère parfois dansante, parfois plus expérimentale, entre douceur et électricité. Les rythmiques sont parfaitement agencées, ne provoquent aucune sensation de redite. Relativement pop/rock dans leur conception, elles n’en demeurent pas moins de phénoménales machines à danser. Nous ressentons un aspect organique à ces musiques, quelque chose que leur créateur ressortirait du fond de ses entrailles, et cela ne fait qu’apporter un relief saisissant aux textes de Natyot, sans qui la musique ne serait rien.
En fait, l’un ne serait rien sans l’autre, et vice-versa, preuve de la complémentarité du duo. Nous n’imaginons pas une autre musique sur ces paroles parfois crues, ni n’imaginons d’autres mots sur ces thèmes répétitifs à la complexité sans cesse réinventés.
Avec cette formule inédite, le duo explore leur psyché et nous prouve que la poésie peut être électro, et inversement. À noter qu’il paraît que le groupe dégage sur scène une étrange énergie, frisant parfois la pathologie psy*. Bref, si avec tout ça vous ne voulez pas découvrir Natyotcassan, on ne peut plus rien pour vous !
*cf communiqué de presse
Plus d’info sur le groupe sur leur site ICI