[EP] MINHSAI, Introsessions // Brut de décoffrage.

Nouvel EP de Minhsai (déjà disponible).

Nous avions fortement accroché sur son titre Au top ! Nous vous reparlons de Minhsai car il a sorti le 05 mars dernier son nouvel EP, Introsessions, illustré par la vidéo live de son titre Le géomètre. Une double bonne nouvelle que nous ne voulions manquer de vous révéler.

Nous retrouvons sur les 4 titres d’Introsessions ce qui faisait déjà le sel de son premier extrait. En effet nous retrouvons ces sonorités métalliques, cette base minimaliste des rythmiques, un groove binaire (biliaire aussi) assez efficace, on doit l’admettre, une guitare expressive et un chant habité. Bref, tout pour nous plaire. L’accent est mis sur des textes efficaces, presque carnassiers, en tout cas révélant une poésie tirée des hauts-fourneaux de la pensée divergente. N’attendez pas de Minhsai qu’il vous caresse dans le sens du poil, son but est de vous propulser là où vous n’auriez pas mis les pieds tout seul.

Forer jusqu’à l’os.

Si sa musique peut s’avérer être le contraire d’accueillante, elle le devient très rapidement, après un léger temps d’adaptation, variant en fonction de votre pourcentage d’inclination pour ce qui gratte, pour ce qui démange. I.D.O gram’ commence le bal (désenchanté), industriel, fait de nickel, de fil de fer, de chrome. Il apparaît, ce titre, intrusif, ne nous laisse pas l’espace nécessaire pour nous débattre dans nos (in)certitudes, car Minhsai impose la sienne, même si son propos, poétique, reste en partie abstrait. Mais le ressenti, lui, est bel et bien là, impactant de sa force celui qui écoute. Suit Au top ! dont nous vous conseillons de relire l’article. Fait du même métal que son prédécesseur, il ne laisse aucun doute quant à la démarche artistique de Minhsai. Et c’est tant mieux.

Sur mon épaule arrive en troisième place. À quelle sauce vous apprêtez-vous à être croqué ? Contre toute attente, le propos semble s’adoucir. Chanson d’amour ? Peut-être. La guitare perd l’électricité, retrouve le bois, avec ce petit quelque chose de métallique, presque désaccordé. L’effet est magnifique, déjoue le code du parfait pour le parfait, impose l’imparfait du parfait, ou le parfait de l’imparfait. La ligne de chant est moins vindicative, plus séduisante, mais les paroles encore écorchent une passivité bien trop souvent le lieu commun de ce genre de morceau folk intimiste. Il y a du corps, de l’esprit. Et on aime.

Géométrie sociale ?

Enfin, Le géomètre referme l’objet et retrouve le papier de verre, la bande à poncer, dénonce ces architectes de rien, du vent, qui polluent la vie. Le texte est fort, sans concessions, sans être bas du front pour autant. La poésie ne le quitte pas, dénonce l’air de rien bien plus que ne le feront jamais certains groupes. Quelques éléments électroniques sont ici présents, dans des effets renforçant les accents révolutionnaires du morceau, comme pour appuyer là où ça fait mal, comme pour rouvrir une plaie déjà béante. Et on aime quand ça fait mal là où ça fait mal, parce que ça prêche le mal pour faire ressortir une vérité.

Cet EP, n’allez pas chercher de comparaison, est sans équivalent. Plus punk qu’il n’en a l’air, rock incandescent, poétique du bitume, Introsessions nous transpose dans un univers de film noir, dont la fin ne nous sera jamais dévoilée avant un gong final qu’on préfère repousser le plus loin possible. Alors, accepter tout en bloc ou remettre en question ce qu’on tente de nous imposer ?

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