[LP] ROSAIRE Crystal Eyes, rock sous perfusion psychédélique
Debut album Crystal Eyes par Rosaire
Alors que Rosaire s’apprête à donner une ultime représentation au festival Chausse tes tongs (le 09/08 à Trévou Tréguignec, 22) avant une période d’écriture, nous revenons sur le debut album, Crystal Eyes, du groupe Costarmoricain.
Porte de la perception.
Avec Rosaire, c’est un peu comme si les portes de la perception ne s’étaient pas refermées le 03 juillet 1971 avec le décès de Jim Morrison. Effectivement, la première impression que nous avons à l’écoute de Crystal Eyes est que nous sommes en présence d’un groupe qui reprend un peu les choses ou des groupes comme les Doors, Steppenwolf ou même Deep Purple les auraient laissées.
Pourtant, leur son n’appartient qu’à eux, bénéficiant, à travers un traitement analogique superbe, d’une production moderne, respectueuse des glorieux ainés sans pour autant jouer le revival englué dans la naphtaline. Voix baignée d’échos, de réverb, son d’inspiration seventies, basse très présente, batterie aux fûts profonds et graves, tout concourt à ce que l’esprit de la fin de l’ère hippie ressurgisse ici de très belle manière.
Chant.
Les lignes de chant possèdent indéniablement ce charme d’antan. Les mélodies qu’elles proposent s’imprègnent en nous aussi rapidement qu’un mauvais rhume. Elles ne nous lâchent pas, nous hantent, nous réveillent la nuit, mais contrairement à ce mauvais rhume, nous en sommes tout à fait ravis. C’est un peu comme si elles réveillaient une part de notre jeunesse enfouie quelque part dans un obscur recoin de notre subconscient.
Si elles font affluer certains souvenirs dont nous ne soupçonnions même pas l’existence, ces lignes mélodiques s’avèrent également universelles. Si le groupe opte pour le chant en anglais (nous aurions du mal à l’imaginer en français, même si nous pouvons fantasmer un résultat détonnant avec une telle option), l’ensemble chant musique s’inscrit dans un courant musical que nous connaissons parfaitement et qui nous nourrit depuis toujours. Rosaire réussit cependant à ne pas refaire les choses correctement, le groupe magnifie ses influences pour porter sa musique comme un étendard rock n roll sans âge et sans nationalité.
Ambiance.
Certes, nous pensons aux Doors (même si le Rhodes de Ray Manzarek est ici totalement remisé aux oubliettes), pourtant Rosaire peut montrer un côté plus agressif que le célèbre groupe Américain. Si le morceau d’ouverture (judicieusement appelé Opening) est une belle introduction planante, un titre comme Mimi montre des atours bien plus tranchants. Jouant le contraste, les morceaux se suivent et ne se ressemblent que dans leur traitement sonore.
Celui-ci permet à Rosaire de proposer un album homogène, vivant et vibrant du feu sacré du rock dans ce qu’il avait de plus (à notre goût) sexy (et psychédélique). Nous ne pouvons qu’imaginer l’ensemble sur scène, avec cette ferveur presque innocente, donc touchante, des quatre membres du groupe. Il serait donc criminel de manquer leur prestation le 11/08. Parce que le groupe va nous manquer pendant un petit moment. Et ainsi nous donner encore plus envie de le retrouver dans quelque temps !
PS : Rosaire a fait presser une (nouvelle)petite quantité de vinyles de Crystal Eyes. Si le cœur vous en dit, c’est par ICI.
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