[ ALBUM ] LONGHORN, comme les américains.

L’album éponyme de Longhorn (disponible le 03 avril).

Longhorn est un groupe Français, qui sonne comme les Américains. Son rock pêchu, à la limite du heavy-metal, avec pourtant un petit truc évoquant des racines blues lointaines, n’a rien à envier à des groupes comme les Foo Fighters par exemple. Même si Longhorn ose le chant en français, avec pas mal de réussite.

Grosses guitares.

Ce qui frappe en premier lieu chez Longhorn, ce sont ces grosses guitares bien rentre-dedans. Impossible de résister à leur impact, elles roulent fort sur nous, nous piétinent, nous laissent à peine reprendre notre souffle lors de morceaux plus calmes (la première, relative, accalmie survient sur la plage 4, Double malin). Elles sont couplées à une base rythmique à haute tension, avec batterie équipée d’une double pédale dont le batteur use avec précision (et surtout pas à longueur de temps) et basse frénétique. Résultat : des morceaux qui ne touchent pas terre !

Si on ajoute quelques claviers apportant des petites touches colorées par-ci par là, des arrangements millimétrés, et nous avons tout l’attirail Longhorn devant les yeux (et les oreilles). Ah non, il manque la voix. Eh bien celle-ci est absolument irréprochable d’engagement, de feulements, juste rauque et rocailleuse ce qu’il faut pour nous mettre les poils. Effectivement, elle évoque les chanteurs (heavy) metal avec ce grain de rigueur dans le milieu. Seule différence, à quelques exceptions près, elle utilise le Français pour véhiculer son message.

En français dans le texte.

Si ce désir de chanter en français nous surprend sur le premier titre (qui pourtant laisse totalement présager sa nationalité puisqu’il se nomme On s’en va), nous prenons vite le pli et « regrettons » presque l’usage de l’anglais, même ponctuel (comme sur Lonely Longhorn qui alterne français et anglais). Le chant est clair, les paroles aisément compréhensibles (comprendre par là que Longhorn prend le parti de ne rien nous cacher, contrairement à d’autres groupes qui n’assument pas véritablement la platitude de leurs paroles) et le tout distille des petites vignettes cinématographiques, ou des histoires d’un quotidien plus ou moins fantasmé, dans une belle langue.

Ici, aucune platitude. Quand Longhorn s’attaque à l’anglais, nous présumons qu’il le fait par simple désire de s’amuser. Rien à redire cependant sur l’accent, plus que correct. Mais nous sentons que le groupe aurait pu facilement faire l’impasse sur cette langue et opter pour le tout français. Pour ceux qui craignent d’avoir affaire à une sorte de pâle copie d’un style qui ne vit qu’aux states (où ses lettres de noblesse se sont forgées aux noms de Metallica, Guns’n’roses et autres groupes du même acabit), nous vous rassurons pleinement. L’impact de Longhorn est le même et nous sommes parfois surpris, à l’entame de certains titres, de comprendre les paroles sans avoir besoin de traduction.

Homogène, dense.

Longhorn s’avère un album dense, n’hésitant jamais à nous surprendre en musclant un titre blues (Come on), à évoquer le rock des Stooges en introduction, avec un riff, lointain parent de I wanna be your dog, pour partir sur une balade rock consciente (On s’en va), avec de vagues reflets Irlandais (via des synthés inspirés). Le heavy metal n’est jamais loin, mais toujours avec un souci de la belle mélodie. L’ensemble s’avère homogène, de bout en bout, sans faute de cohérence, prouesse rendue d’autant plus ardue que la langue varie à de multiples occasions.

Au final donc, Longhorn s’avère un disque des plus intéressants, des plus enthousiasmants du genre qu’il nous a été d’écouter depuis un moment. Il nous donne une bonne dose d’énergie, nous invite au lâcher prise. Ce que nous faisons aisément en oubliant de décrypter les paroles pour nous concentrer sur la musicalité du disque. Nous en venons même à les oublier totalement, ces paroles, pour vivre le disque pleinement. Autrement dit, c’est un fucking good album !

LE titre de Longhorn.

Nous avons une petite tendresse pour le tout dernier titre de l’album, à savoir Come on. Sans doute parce que son identité blues gorgée de guitares aiguisées fait super plaisir à écouter. Mais il y a également le potentiel scénique que le titre dégage qui nous plaît, avec ce refrain à même d’être repris par une foule en délire. Simple, efficace, jamais forcé, nous imaginons que Come on possède la force de ces morceaux fédérateurs. Et puis, il est super bien foutu. Et même si ce titre laisse à croire qu’il est chanté en anglais, il ne l’est en fait qu’en partie. Le texte nous emballe aussi. Bref, un titre sans faute, pour conclure un album sans ventre mou. Pas mal du tout !

longhorn

 

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