[EP] LEWIS EVANS, Le rayon vert // intimité universelle.
Le rayon vert, nouvel EP de Lewis Evans (disponible chez ZRP)
C’est un EP qui nous touche en plein cœur, comme seuls ceux des grands y parviennent. Et Lewis Evans en fait partie. Il suffit d’écouter Le rayon vert pour s’en persuader. Ce nouvel EP, après deux albums, Half Way to Paradise (2015) et Man in a Bubble (2018), nous convainc dès son premier titre (que vous pouvez retrouver à la fin de la playlist 4 de la semaine dernière). Pourquoi ? Parce que Le rayon vert , bien que n’étant pas révolutionnaire est d’une classe folle, ne souffrant d’absolument aucun défaut.
Mélange de folk, d’americana, on pense à M Leonard Cohen, mais par ses apports pop nous pensons plus à des groupes britanniques. Le mélange des références américaines et anglaises s’effectue à merveille, par la force d’interprétation de Lewis Evans, mais également par ce chant n’appartenant qu’à lui et le démarquant de toutes ces voix sonnant de la même manière. En 4 titres Evans nous propulse dans un univers dont on n’a jamais envie de sortir tant il est à la fois rassurant et provocateur de sensations de plaisir incroyables.
Entre électricité et acoustique.
4 titres, c’est peu et c’est parfois beaucoup. Car ici, nous en aurions des choses à dire, sur la chaleur qui émane des compositions, sur les arrangements, sur l’aspect immédiatement accrocheur des mélodies. Et puis sur le charisme discret, parfois enveloppé d’un spleen normand (Lewis Evans réside à Granville, dans la Manche). Il y a ici du crachin, mais un cœur bouillant, passionné, qui irradie littéralement au travers des compositions.
Il n’est pourtant pas aisé de parler de cet EP. Parce que Le rayon vert nous plaît peut-être trop, parce qu’il est de ces disques que l’on nomme peut-être un peu trop vite des classiques. Nous avons parfois l’impression d’avoir entendu ce genre de musique mille fois, mais à la mille et unième fois nous sommes encore surpris d’y découvrir un élément nouveau. Il faut dire que le « grand » morceau de cet EP, Cocaïne, est un monument du genre, de ceux dont nous ne nous lassons jamais. Principalement acoustique, ce titre presque hispanisant, en tout cas très latin, nous propose un univers à l’intimité mise à nue, notamment à travers la voix doucement brisée d’Evans. Celle-ci nous touche en plein cœur. Et que dire de King of the jingle aux arrangements fous ? Deux titres époustouflants, nous ne trouvons pas d’autre mot pour les décrire.
Nous notons que l’EP a été réalisé en collaboration avec Herman Dune, et que cela ne nous étonne qu’à moitié tant les personnalités des deux artistes tendent vers cette qualité d’écriture qui fait des ravage dans nos cœurs. Bref, ce Rayon vert nous donne de beaux frissons et nous en redemandons, encore et encore…