LES LIGNES DROITES Droit au but
Les Lignes Droites, EP 4 titres Heusden Zolder (sortie le 24/05 Extension, Modulor)
Se laisser submerger
par une ligne de basse monstrueuse, celle-là même qui entame l’EP Heusden Zolder. Avec ce quatre titres, Les Lignes Droites tape fort, très fort. Cette seule ligne de basse nous rétame, mais quand surviennent les premières nappes/sonorités de claviers, puis les voix, nous sommes à genoux, à pleurer tant l’impact de ce titre nous terrasse.
Oui, nous parlons sous le coup de l’émotion, mais ici, tout est de cette force brute que nous aimons tant, celle qui déplace les montagnes. Si ce quatre titres évoquent pour nous le punk des années quatre vingt, il est clair que Les Lignes Droites le fait de façon absolument magistrale, alliant à l’énergie la poésie, à la force la sensibilité, le romantisme à la rugosité.
Bien sûr, musicalement, c’est riche, bien plus que du punk de bas étage. Bien plus que du rock aussi. Les arpèges de guitares nous entraînent dans une noirceur mélancolique insondable. Les paroles nous retournent le bide, nous parle intimement parce que c’est comme ça, ça ne s’explique pas. Les claviers dispensent des nappes synthétiques pourtant tout reste foutrement organique, comme si le sang se répandait de nos viscères, comme si un poing s’était abattu sur le coin de notre gueule, par surprise.
Il y a comme un cri.
Comme un besoin d’amour. Comme une haine incontournable. Comme un parti pris politique. Comme une démarche artistique qui ne serait pas qu’artistique puisque personnelle jusqu’au bout des médiators et autres peaux. Le chant parfois vacille (et vous commencez à nous connaître assez pour savoir que nous adorons ça, cette imperfection qui prouve que ce qui est chanté à plus d’importance que le comment il est chanté), exulte des vérités simples, sans chercher à convaincre, juste à exposer les faits.
Et il y a un fantôme qui rôde, une entité gigantesque mais protectrice, parce que Les Lignes Droites ne veut pas nous faire fuir, nous le sentons bien. Nous sentons que quelque chose nous dépasse dans tout cela, une forme indicible de plaisir qui, loin d’être coupable, serait assumé et hurlé à la face de nos cerveaux de plus en plus atrophiés. Le spectre de la liberté ? Ouais, ça doit être ça, la liberté, encore et toujours…
Nous sommes ici ailleurs, sur une des faces de la lune, ou dans un no man’s land nommé Heusden Zolder, ex-ville minière Belge qui, comme nous le précise le communiqué de presse, s’avère être « un espace de projection, un cadre fantasmé et muet ». Et, à l’écoute des morceaux, putain, c’est bien vrai. Nous avons trouvé un écho à ce que nous trimballons dans nos caboches abîmées et dans nos cœurs frelatés. Et c’est comme si, par magie, Les lignes droites remettait tout d’équerre, comme ça. Bref…
Les Lignes Droites, énooooorme coup de cœur !
Heusden Zolder (extension, modulor):
1- Est-ce qu’on prend le temps
2- Rêve aéré
3- Pliages
4- Heusden Zolder
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