[ALBUM] KLANGSTOF, The noise you make is silent.
Nouvel album de Klangstof, The noise you make is silent (disponible le 21/02)
Avec ce nom d’album en forme d’oxymore, Klangstof nous propose un nouvel album entre rêverie pop et fièvre dance. The noise you make is silent pourrait sembler bicéphale, mais la cohérence règne sur ces 11 titres au son hyper léché.
Une entame de disque parfaite.
Pour ouvrir un album, il faut un titre fort, ou du moins un titre qui immédiatement nous installe dans l’univers du groupe. Blank page est ce morceau. Commençant presque doucement, il ne tarde pas à investir notre colonne vertébrale, notre bassin et, que nous le voulions ou non, nous fait danser. À peine croyable, même si ce son de basse et ce beat à la fois sensuel et diabolique y sont pour beaucoup (et ont déjà fait leurs preuves chez bien d’autres groupes). Mais ici, il y a un truc en plus.
Peut-être que celui-ci réside dans ce tempo un peu bâtard, pas vraiment lent, pas vraiment rapide, mais qui semble directement branché sur notre moelle épinière. L’info transite alors instantanément de notre oreille à nos pieds, sans que nous y trouvions rien à redire. Mais peut-être que ce truc réside dans le son de Klangstof, un son à la fois chaud, enveloppant, organique, combien même les machines ont leur mot à dire. Ou bien peut-être la magie du titre réside-t-elle dans cette voix, tour à tour féline et guerrière, mais toujours d’une douceur charmeuse.
On y entend…
Nous en savons pas si le groupe a de telles inspirations, mais pour nous, Klagstof évoque trois groupes. Le premier serait Glass Animals. Nous retrouvons un peu de l’ambiance qui nous avait tant plu chez ce groupe Anglais lors de la parution de son album Zaba, c’est-à-dire un mélange organique/électronique à l’équilibre parfait, sur laquelle une voix à part se pose, légère comme un papillon mais au charisme indéniable.
Nous pensons également aux Belges de Pale Grey, pour la chaleur du son, les arrangements de claviers, et puis, comme fil conducteur là aussi, une voix qui sort du tout venant et qui impose un climat particulier sur The noise you make is silent. Le troisième groupe serait Radiohead. Certes, la comparaison vous paraîtra peut-être un peu osée, mais nous retrouvons chez Klangstof un peu de cette alchimie qui régnait sur les albums du groupe de Thom Yorke quand ils ont investi les machines au détriment des guitares. Néanmoins, chez Klangstof, nous sentons cela plus naturel.
The noise you make is silent en deux teintes.
Cet album est presque bicéphale disions-nous, et c’est une chose que l’on ressent à partir de l’instrumental charnière They could have saved the universe. Ce n’est pas un hasard si ce titre se place en sixième position, en axe de symétrie. Avec son piano minimaliste et sa production ample (mais tenant dans un mouchoir de poche), il marque une rupture, un changement, un souffle nouveau. Les morceaux qui suivront seront plus posés, plus contemplatifs.
Non pas que ceux d’avant soit des morceaux rentre dedans pour autant, mais c’est véritablement comme si Klangstof se trouvait apaisé suite à ce titre. Comme s’il avait repris effectivement une bonne bouffée d’oxygène et qui l’avait expiré lentement, en faisant le vide en lui. Résultat, une seconde face plus pop, mais toujours dans la lignée sonore de la première partie plus dansante, ou du moins plus électronique (enfin un mélange des deux).
Un album équilibré.
Au final, nous sommes avec The noise you make is silent, en possession d’un album équilibré. Il se trouve assez décalé avec les productions actuelles, dont il reprend parfois certains gimmicks mais en se les réappropriant de façon totalement assumée. La matière que le trio transforme lui confère une âme n’appartenant qu’à elle.
Si une certaine mélancolie peuple les onze titres, c’est pourtant un sentiment positif qui se dégage de The noise you make is silent. Comme s’il nous permettait de reprendre appui sur un sol plus solide, que nous cessions de nous enfoncer dans nos propres tourments. En deux mots, cet album est une bouffée d’oxygène.
LE titre de The noise you make is silent.
Nous l’avons déjà dit, il s’agit pour nous de Blank Page. Car il nous met d’emblée en prise avec l’univers du groupe néerlandais, avec ses tonalités, avec son esprit. Ce premier titre n’est pas un leurre, c’est une évidence. Il insuffle non seulement l’esprit de Klangstof, esprit que le leader pensait avoir perdu suite à de multiples changements de personnel, mais il y introduit également une énergie, et ce supplément d’âme qui manque à certaines productions actuelles. Nous sommes sûrs et certains que ce groupe touchera un public large et varié, ce ne serait que mérité !
Site officiel Klangstof
On pense à Pale Grey