[ALBUM] KING KONG BLUES, Bam Bam ! // Rock à l’état sauvage
Bam bam !, deuxième album de King Kong Blues (Gaztelupeko Hotsak)
Impossible de ne pas penser à ce gorille géant, roi incontesté de l’Île du Crâne, escaladant l‘Empire State Building, tenant d’une main la magnifique Fay Wray, de l’autre aplatissant les avions de l’US Air Force comme des mouches. Presque un siècle plus tard, l’animal continue de faire parler de lui. Nous l’avons retrouvé sur les bords de la Garonne en train de siroter une 8.6, santiags noires aux pattes et guitare en bandoulière. Les trois énergumènes du King Kong Blues viennent réveiller la bête qui sommeille en nous. Ils arrivent avec la première liane du matin rugissant leur deuxième galette intitulée Bam Bam !
Sur les routes de France et de Navarre
Le groupe est composé de Gino, guitariste déluré, toujours coiffé d’un couvre-chef, d’Alex, guitariste et chanteur, faux voyou à la voix rocailleuse et de Gilou au visage juvénile à batterie. Les trois artistes, tous autodidactes, ont fait leurs armes sur les routes de France et de Navarre, ils comptabilisent plus de deux cents dates de concerts, six tournées à l’étranger.
Nos Bordelais ont fait les premières parties d’artistes tels que les Américains de The Fleshtones, le groupe anglais de psychobilly The Meteors, l’infatigable Didier Wampas ou encore Johnny Montreuil, rockabilly à souhait. C’est à Bilbao dans les studios de Silver Records que nos rockers enregistrent Bam Bam! Le tout produit par Martin Guevara, officiant au sein du groupe hispanique Capsula. Et afin de boucler la boucle, ils signent sur le label basque Gaztelupeko Hotsak.
Huitième round
Le King Kong Blues joue une musique bestiale, brute, indomptable où le bon vieux rock’n’roll se mêle au blues et au punk rock à l’instar de cette reprise enragée de Got My Mojo Working, standard du blues américain, popularisé par Muddy Waters. Tout comme le personnage de King Kong, qui fait partie de la culture populaire, le trio n’hésite pas à intégrer d’autres ingrédients, évènements qui ont marqué les esprits comme avec le titre Rumble in the Jungle, faisant référence au combat de boxe historique de 1974 à Kinshasa entre Mohamed Ali et George Foreman. Comme celui-ci au huitième round, ce huitième titre de l’album nous met au tapis. Le Gorille exhume aussi le personnage de Raymond La Science, anarchiste, criminel, connu pour ses actions avec la Bande à Bonnot au début du siècle dernier.
Amour pour la gent féminine
La musique des Bordelais est politique, engagée avec le titre La Machine, revendicative avec Bam Bam !, rappelant le mouvement de protestation des gilets jaunes et les violences entre manifestants et forces de l’ordre. Sur un ton plus léger, il est également question de police et de malchance sur l’épique Gato Negro. Avec Les Filles, aux sonorités sixties, les trois trublions déclarent à leur manière, leur amour pour la gent féminine. L’expéditif Frankie se gausse de ceux qui se prennent trop au sérieux, esclave de leur portable, s’inventant une vie qui n’est pas la leur. Le morceau Attends, qui scelle l’album, se veut plus posé, plus sage et le texte marque une certaine forme de poésie.
Les membres du King Kong Blues sont les dignes héritiers de groupes de rock tels que Parabellum, les Amis de ta Femme, Les Sales Majestés, Ska-P, les Sheriff et plein d’autres encore. La désinvolture, la dérision, les revendications et la provocation sont de mise. Sous leurs airs de mauvais garçons, à l’écoute des douze titres de l’album, nous nous attachons à eux sans vergogne, avons envie de trinquer à la bière, de refaire le monde et danser avec eux jusqu’à l’aube. Avec le King Kong Blues c’est Amour, Sex et Rock’n’Roll !!!
LGH
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(Le Gosse hélicoptère) j’adore découvrir de nouveaux artistes encore inconnus du grand public
et chercher ceux qui dans le passé ont fait ce qu’est la musique aujourd’hui.
La musique m’accompagne en permanence et tient une place primordiale dans ma vie.
Mon maître-mot est l’éclectisme même si mon cœur balance pour le rock sous toutes
ces formes. J’affectionne également la littérature et plus particulièrement la littérature
anglo-américaine (Bret Easton Ellis, Don Delillo, Jonathan Franzen,…).