[ EP ] KIMONO DRAG QUEENS, Songs of workship

Songs of workship, mini-album de Kimono Drag Queens (disponible le 06/11)

Une nouvelle fois, c’est d’Australie que provient la bombe du jour. Mais attention ! D’ordinaire, l’Australie nous rétame avec son post punk bien vénère comme il faut, ce qui n’est pas du tout le cas de Kimono drag queens. En effet, le groupe, avec Songs of workship développe un rock psychédélique aux accents world. C’est à la fois trippant et tribal.

Grosse, très grosse impression avec le morceau d’ouverture, portant le nom de ce mini-album. Oui, le terme EP paraît ici mal adapté, puisque le groupe, s’il ne propose que 6 titres, dépasse la demi-heure de musique. Pas tout à fait un album (quoique…), plus qu’un EP. Donc, ce premier morceau nous balance une grosse claque dans la tronche en proposant un univers reprenant les codes de la musique psychédélique, en y apportant un soupçon de musique africaine (notamment au niveau des guitares, tant dans leurs sonorités que dans la façon dont elles sont jouées). C’est notamment au moment du pont que celles-ci nous surprennent, déclenchant un énorme frisson orgasmique au niveau de la colonne vertébrale.

Bref, c’est le pied intégral !

En filigrane.

Cette touche africaine revient en filigrane, de façon plus ou moins prononcée sur l’ensemble de Songs of workship. Cela ne remplace néanmoins jamais la base psychédélique qui reprend, peu ou prou, tous les éléments inhérents au genre, à savoir cavalcades de guitares, basse hypnotique, mid tempo lysergique, écho et réverb donnant l’impression d’avoir consommé des choses pas très catholiques. Couplé à l’esprit world, cela donne à l’album des couleurs inédites et chatoyantes.

Le plaisir est là, immédiatement. Il nous amène à quitter le plancher des vaches pour faire un petit tour dans les étoiles. C’est notamment le cas lorsque les phases instrumentales s’installent, puissantes, grondantes, tribales, nous propulsant dans une transe aussi profonde qu’elle peut être brève. Car ici, et c’est tout à l’honneur du groupe, il n’y a aucune longueur. Le groupe sait être concis. L’art est dans le dosage, paraît, et KDG n’en fait ni trop peu (et ainsi évite de gâcher le « voyage »), ni trop (pas de sensation de répétition et surtout aucun ennui qui pointe à l’horizon).

Qu’il s’agisse d’orchestrations pures ou de production, tout est à sa place. Les sonorités nous évoquent un certain festival mythique où se produisit en son temps Jimi Hendrix. On retrouve un peu de cette essence dans Kimono drag queen. Un peu de ce feu sacré, rock n’roll mais aussi attentif à ce qui l’entoure, conscient que tout ne vient pas de l’électricité.

Une musique qui prend au tripes.

C’est aussi le côté viscéral de Kimono drag queen, en opposition avec un chant plutôt posé et mélodieux, qui nous fait véritablement décoller. Quand la basse se fait omniprésente, quand la distorsion des guitares assombrit l’horizon, quand la rythmique se fait groove monstrueux et répétitif, quand des éléments « en escalier » s’escamotent que nous perdons les pédales et le fil de notre pensée.

En effet, la présence du groupe devient presque palpable, comme s’il jouait dans la pièce d’à côté. Effet garantit ! La puissance de feu de Kimono drag queens, entre groove et séquence planante, entre schémas occidentaux et essence world, propose un juste milieu alléchant, sans cesse renouvelé, avec une classe et un talent fous. Un album à découvrir absolument, quitte à, une nouvelle fois, ouvrir les portes de la perception!

LE titre de Songs of Workship

Nous dirions bien le morceau homonyme, qui ouvre le bal, même si, au fur et à mesure des écoutes les autres morceaux se révèlent être du même acabit, de la même puissance de feu, dansante, tripante. Mais il est vrai que le premier titre d’un opus en donne généralement la couleur. Et quelle couleur dans le cas présent.

Un couplet refrain qui nous place dans une situation d’auditeur presque passif, contemplatif, mais pas non plus babas d’admiration. Survient alors le break, installant une partie instrumentale qui nous rétame. Mais c’est aussi la façon dont ce break est amorcé. Sans doute entendue un milliard de fois, cette descente de gamme, parée d’atours que nous aurions bien vus dans la besace de Tinariwen, nous met une gifle monumentale. Et là, nous savons que nous ne sommes pas en présence d’un groupe nous servant un plat réchauffé, mais véritablement avec un groupe possédant une âme. Et ça fait des guilis dans le ventre.

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