[EP ] GELATINE TURNER Derrière les nuages

Derrière les nuages, EP de Gelatine Turner (déjà disponible sur toutes les plateformes).

Nous ne sommes pas forcément friands de pop dite urbaine. Mais dans le cas de Gelatine Turner, il s’agit d’un coup de coeur, de ceux que nous ne ressentons pas si fréquemment que cela car il fait s’effondrer pas mal de préjugés dans un souffle léger. Derrière les nuages nous hante, comme un songe éveillé qui resterait gravé sur nos tympans, de façon plus ou moins permanente, ou du moins consciente, pendant une durée indéterminée.

Un EP électro poétique.

Tout commence sur une note vaporeuse. Une sonorité pleine de brouillard, comme un réveil difficile duquel on ne parviendrait pas à s’extirper de façon spontanée. Derrière les apparences, il reste, comme accrochés à nos cils, des fantômes de rêves. Ils se traduisent par une rythmique électro parfois proche de la trap, une voix trafiquée, comme de celles que nous croyons entendre durant notre sommeil, mi-robotique, mi-évanescente, mi-léthargique, mi-psychotropique.

Chanté de façon nonchalante, le morceau d’ouverture, Je l’ai vue en rêve, nous électrise les sens. D’un côté, ce chant dégageant un soupçon d’étrangeté, sur un texte fort, tout en pudeur, de l’autre un spleen qui semble vouloir se faire la malle. Nous restons suspendus à cette ligne de chant, à ce parfum onirique, parfois presque surréaliste, et déjà nous succombons au charme de duo.

6 titres romantiques.

Les autres titres reposent plus ou moins sur le même schéma narratif. Les voix cependant sont moins trafiquées, plus naturelles, et l’album, comme si le duo reprenait pied après une nuit trop longue, gagne en corps. Petit à petit, tout devient plus concret, plus solide. La progression est lente, évoque une transformation, une mue, qui s’opère.

La mélancolie reste cependant très présente. Elle est porté par un chant lead, parfois doublé, qui nous évoque parfois celui de Stromae (ce phrasé lent, où chaque syllabe se détache à la perfection du fond noir de nos pensées en transit). Ce chant est toujours plein de vie, quand bien même nous sentons sur ses épaules (si tant est qu’un chant ait des épaules) repose un spleen sidéral. Il nous retourne les entrailles, car nous y sentons une vérité, celle des coeurs fragilisés par les montagnes russes de l’existence.

Il y existe également un romantisme grandiose. Un romantisme dans le verbe, dans la musique aussi. Slow tempo, bénéficiant d’arrangements subtils, précis, qui ne font que décupler les ailes de ce (vilain) petit canard devenant cygne majestueux. La maîtrise mélodique et technique des frères de Gelatine Turner laisse sur notre peau un parfum toujours surprenant mais dont la fragrance ne cesse de nous révéler des merveilles.

Coup de coeur.

Ainsi, Derrière les nuages nous provoque, petit à petit, une arythmie cardiaque, que l’on nomme plus communément, ou poétiquement, coup de coeur. Chaque écoute renforce cette impression d’être en pleine plongée dans une personnalité complexe, à la fois lumineuse et sombre, touchante et touchée par les éléments extérieurs qui jalonne notre route à tous. Ce premier EP est simplement une petite merveille de pop intelligente, jamais prétentieuse, mais ambitieuse.

Nous espérons et nous croyons très fort que les deux frères parviendront à atteindre les sommets que nous leur souhaitons.

derrière les nuages gelatine turner

crédits: Charlotte Audoynaud

 

Site officiel du groupe

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