[ ALBUM ] DIEGO PHILIPS, Tides, au service d’une folk rock boisée.
Tides, premier album de Diego Philips.
Derrière un style (folk rock) un peu fourre-tout qui veut dire tout et son contraire, nous retrouvons Diego Philips, auteur compositeur interprète Belge et sa guitare (et d’autres instruments également soyez sans craintes). Tout au long des 10 titres de Tides, cette guitare illumine le crépuscule, habille de sa présence magique les endroits les plus inhospitaliers. Et que dire de la voix ?
Boisée.
Nous pourrions dire ici que l’atmosphère est boisée. Cela ne veut pas dire grand-chose non plus, nous vous l’accordons. Mais imaginez un instant votre main posée sur l’écorce rugueuse d’un arbre centenaire. Vous y êtes ? Qu’est-ce que ce toucher vous évoque ? Il y a là une forme de chaleur émanant du corps de l’arbre, une chaleur synonyme de battement de vie. Il y a la rugosité, les aspérités de l’écorce. Il n’y a rien de lisse ici, il y a toujours des bosses, des creux.
Que ressentez-vous d’autre ? Un côté rassurant peut-être. Celui qui émane de la majesté de la plante, de celle qui a su faire face aux intempéries pendant des années et des années. Il garde sur son tronc la mémoire de celle-ci et la restitue à qui veut bien le voir, le percevoir. L’analogie avec le disque de Diego Philips trouve ici son sens. La musique que dégage Tides est faites de monts et de vallées, d’une vie véritablement vécue, sur laquelle l’auteur porte un regard lucide.
Multi-facette.
Ce regard se veut absolument objectif. Parfois, il est nostalgique, parfois il est plus euphorique. Cela se traduit par une musique qui ose les pauses alanguies, puis des rythmiques plus enlevées. Nous sommes parfois sur une base plutôt acoustique, d’autres fois sur une base plus électrique, pourtant nous ressentons indéniablement la patte de Diego Philips dans un cas comme dans l’autre.
Nous sentons également des influences diverses. Qui dit folk aurait tendance à penser Dylan, et c’est vrai qu’il doit avoir une influence quelconque ici. Nous pensons, malgré beaucoup de différences, à Ben Harper (sur un morceau comme Pretends par exemple), mais Diego Philips évoque quant à lui, parmi ses références, Damien Rice, Ben Howard et Michael Kiwanuka. Nous ne pouvons lui donner tort.
Il cite aussi, et c’est plus surprenant, un groupe comme Tame Impala. Sans doute retrouvons-nous ici un peu du groupe dans un très léger psychédélisme, nous évoquant ce son typique des années Woodstock. Ce son se retrouve notamment dans la guitare électrique, dans ce grain délicieusement vintage, à la rugosité absolument parfaite. Ce son, à lui seul, nous donne le frisson. La voix de Diego Philips fait également des merveilles. Si elle est relativement commune, elle dispense tout au long des titres une émotion vibrante. Expressive à souhait, elle est d’une sincérité désarmante, comme si elle se confiait à nous sans pudeur excessive.
Un certain classicisme.
La formule proposée dans Tides est somme toute relativement classique. Mais, pour autant ne manque pas de sel. Quelques envolées de percussions par ici, un solo inspiré par là, l’ennui ne s’invite jamais à la fête. D’autant que les arrangements sont eux aussi inspirés, avec une mention très bien pour les choeurs qui délivrent des couleurs 70’s de toute beauté.
Les émotions sont donc ici contrastées. Nous nous sentons amants, troubadours, témoins d’une vie qui courent le long de routes sinueuses. Car c’est avant tout cela qui émane de Tides, la vie, celle que rien n’arrête, celle qui vaut la peine d’être vécue même si pas toujours drôle. Ce disque d’apparence anodine exhale un parfum des plus enivrants, de ceux qui nous ramène toujours à la beauté qui nous entoure, à ceux que nous aimons. C’est donc un disque qui fait du bien et que, forcément, nous vous conseillons pour accompagner vos vacances (et les autres jours également).
LE titre de Tides.
Nous aimons beaucoup beaucoup Smile. Parce que son titre ne trompe pas. Smile nous donne en effet envie de sourire. L’entame y est très folk, base rythmique sur guitare folk, arpège électrique par-dessus. Un chant ensoleillé, un rythme presque chaloupé. Des choeurs à la chaleur douce, superbes. Et puis comme une envie de se lâcher, d’enlever le rythme, de lui donner un air de fête.
Les percus retentissent, haussent le rythme, les guitares électriques se dédoublent, la cavalcade commence, sait s’arrêter à temps, évite de surjouer la scène. C’est intelligent, bien dosé, et ça donne le sourire. Imparable, léger (mais pas crétin du tout), teinté de cette veine flower power que nous aimons tant. Un morceau absolument réjouissant. Tout est dit !
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Nous pensons à Chris Pellnat