[ ALBUM ] CLINT SLATE, Dragons // sortir de sa zone de confort
Clint Slate « DRAGONS » Tout feu, tout flamme.
Gregg Michel alias Clint Slate, auteur-compositeur et multi-instrumentiste, originaire de Paris, a déjà une longue carrière de musicien derrière lui. En 2015, il devient Clint Slate et se fait remarquer avec son premier album solo Before the Dark. En 2017, il revient avec Woodn Bones, album pour lequel il est accompagné d’une chorale et qu’il enregistrera en direct sur internet en une seule et unique prise. Aujourd’hui, Clint Slate donne naissance à Dragons son troisième opus.
Ce projet voit le jour au printemps de 2020, à la sortie du confinement. Gregg Michel décide pour cet album de sortir à nouveau de sa zone de confort en utilisant la technique créatrice du « cut-up ». Cette technique inventée par le romancier William S Burroughs et l’artiste Brion Gysin consiste à découper un texte original en différents fragments, de les réarranger et de créer un nouveau texte. Le même principe a été utilisé pour la musique sous forme de « cadavre exquis ».
Désosser, structurer pour créer à nouveau. Pour cela, il fait appel à Francesco Arzani (Bass) et à Louison Collet (Drums). Les neuf titres de Dragons ne vous laisseront pas insensible. Que ce soit dans l’écriture ou la composition, Gregg Michel cherche la spontanéité et l’émotion. Il ose et réussit. Comme à son habitude, c’est en anglais qu’il nous invite à le suivre, délaissant le piano pour laisser place à l’omniprésence réverb de sa guitare.
Ambiance sombre, climat anxiogène.
Dragons nous emmène dans un monde dystopique. L’ambiance est sombre et le climat anxiogène. Les rythmes entêtants de Dead Noise (the noise gets to the dead), et de Systems and Batteries, déclaration d’amour à Bjork, renvoient à cette atmosphère angoissante, apocalyptique. Sur Ghost America, critique d’une société américaine ou d’une manière générale de nos sociétés actuelles, la voix envoûtante de Gregg démarre doucement pour monter en puissance, ne laissant derrière que les murmures d’un double.
Un double, il en est question sur la pochette où Clint Slate apparaît mi-humain mi-lézard mais aussi sur le morceau The Sixth Trip Plan. Ce sixième titre est de loin le plus entraînant, invitant l’auditeur à danser et à clamer haut et fort le refrain. Sur Obstacles et Dark is wire, deux ballades aux sonorités plus acoustiques, Gregg nous prend au tripes avec sa voix qu’il manie à merveille.
La fin de Dark is wire remémore en filigrane le Space Oddity de David Bowie. Nous retrouvons cette notion de voyage dans l’espace sur Sunset, Nova and Earth (visible transition is blue to solar red), morceau qui ouvre l’album et aux tonalités rock fusion. Reconciliation TV (The Love Tides) aborde le thème de la religion. La douceur de la voix contrebalance avec la fureur des solos de guitare. Sur un Smash survolté, Clint Slate nous colle un uppercut avec un solo de guitare tonitruant digne d’un Eddie Van Halen et nous invite à faire appel au Dragon.
Dans la mythologie grecque, les Dragons étaient consacrés par les Dieux à la protection des lieux sacrés, des trésors. Ici, le trésor, ce troisième album ne demande qu’à être pillé.
LGH
On pense à Amazone
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LGH
(Le Gosse hélicoptère) j’adore découvrir de nouveaux artistes encore inconnus du grand public
et chercher ceux qui dans le passé ont fait ce qu’est la musique aujourd’hui.
La musique m’accompagne en permanence et tient une place primordiale dans ma vie.
Mon maître-mot est l’éclectisme même si mon cœur balance pour le rock sous toutes
ces formes. J’affectionne également la littérature et plus particulièrement la littérature
anglo-américaine (Bret Easton Ellis, Don Delillo, Jonathan Franzen,…).