CHICHIRAMA, Epic, fail, spirale ascendante sous acide
Deuxième EP (disponible chez LoFish Records, Le Cèpes Records et les Anglais de Dirty Melody)
Il faut avouer que ce style musical possède le pouvoir de nous faire nous sentir dans un état second à la seule écoute de ces sonorités baignées dans ce maelstrom de distorsion, de fuzz et d’écho. Tout ici paraît chimique, comme si nous étions plongés dans un trip sous LSD. Avec Epic Fail, Chichirama, plutôt qu’un échec épique, nous avons l’impression d’aller côtoyer les diamants dans le ciel avec Lucy, en totale réussite.
Les codes sont ici respectés par le combo : base rythmique oppressante, ou du moins qui nous entraine à sa suite dans son délire. Dire qu’elle représente une trépidation cardiaque serait un peu erroné. Nous préférerions dire qu’elle représente une trépidation cardiaque sous tachycardie. Celle-ci serait synonyme d’une consommation de quelques substances interdites, ou d’une consommation d’alcool massive entrainant notre cœur au bord des lèvres pour le vomir de tout notre saoul. Effet garanti.
Mélodies sans chichi.
Les guitares font un job impeccable, paraissent à la fois floues et clairement définies, et représentent auditivement ce que, visuellement, nous définirions comme étant une mise au point d’appareil photographie. Néanmoins, leurs mélodies sont elles absolument dessinées, puisqu’elles servent de colonne vertébrale à l’ensemble, surtout lorsqu’elles sont accompagnées par la voix. Elle aussi irréprochable, elle nous embarque dans de sombres histoires, parfois planantes, mais parfois aussi plus incisives, voire nerveuses.
La tête nous tourne et notre rapport à l’espace se fait fluctuant. Sommes-nous en phase avec le monde qui nous entoure ou n’est-ce qu’un leurre ? Nous ne savons plus trop si ce qui nous entoure est rassurant ou inquiétant. Même quand le groove de la basse esquisse quelques pas « disco », nous ne reprenons pas clairement pied avec une réalité tangible. Tout ressemble à un rêve lysergique, altéré par des psychotropes ou l’alcool.
Toujours est-il que Chichirama nous offre son deuxième EP en nous proposant des alternatives séduisantes. Parfois froid comme de la cold wave, parfois psychédélique comme du bon rock de la fin des sixties, il oscille entre parfums épiques et sensations d’enfermement proche de la claustrophobie. Nous ne savons pas de quoi l’avenir sera fait, mais pas impossible que Chichirama en détoure l’âme, dans cet entre-deux espoir/desespoir post covid qui risque désormais d’être une part non négligeable de notre quotidien.
Retrouver Litzic sur FB, instagram, twitter