CAPTAIN RICO AND THE GHOST BAND, The forgotten memory …
The forgotten memory of the beaches, premier album de Captain Rico and the ghost band (dispo le 22/01 chez Spider music).
N’y allons pas par quatre chemins. Des rouleaux, du sable fin, du soleil, une dent de requin en pendentif, des mecs et des nanas juchées sur des planches sur lesquelles ripe le sel de mer, nous sommes en univers surf, du côté de la côte basque. Rico and the ghost band propose un premier album dédié à la surf music, et l’hommage, ou la révérence, est digne de ce style musical prisé dans les années 60.
Forcément, le nom de guerre le plus connu de cet univers est celui des inégalables Beach Boys. À eux seuls, ils ont donné ses lettres de noblesses au style, avec notamment leurs incroyables harmonies vocales et cet art de trousser des musiques universelles qui ont conquis la Terre entière et façonné tout un imaginaire autour de ses dieux de la mer, les surfeurs.
MAIS…
…car il y a un mais, Rico and the ghost band, avec ce premier effort intitulé The forgotten memory of the beaches, opte pour une approche différente. Des mélodies, il ne garde que celle de la musique en optant pour un tout instrument, en mode trio surf power. Guitare, basse, batterie, l’essence même du rock transposée à l’univers et imaginaire surf. Autrement dit, ça groove comme la houle, ça gratte légèrement sous la plante de pied, et ça offre une sensation jouissive comme celle de glisser sur l’eau.
Bon peut-être pas nous direz-vous. Il est vrai que le surf et nous, ça fait à peu près deux. Même si on aime voir ces images impressionnantes de tubes avalés par ces hommes et femmes vouant à cette pratique sportive un culte religieux et spirituel sans égal. Mais, à l’écoute de The forgotten memory of the beaches, nous sommes aussi dans une écoute révérencieuse de ces attaques mordantes, de ces rythmiques à la fois implacables et chaloupées, de cet imaginaire qui s’offre à nous.
Moments de bravoure.
Forcément, ce ne sont pas la basse et la batterie qui sont ici les plus phénoménales. Certes, elles maintiennent l’énergie up tempo du début à la fin, à quelques incartades près, mais elles restent très souvent dans une bulle presque stéréotypée du genre. De la même façon, la guitare n’échappe pas à cette règle, notamment dans ses sonorités. La surf musique est très codée, il est dur de s’affranchir de ces codes qui restreignent toute velléité créative. Ah oui ?
Eh bien non, car le groupe parvient à nous surprendre, à de multiples reprises. Si d’une façon générale on reste dans l’esprit, avec ce côté également légèrement garage. Mais là où ce disque nous fait véritablement plaisir, c’est dans la folie de cette guitare, absolument débridée et virtuose. Quel jeu ! Nous en sommes essoufflés rien qu’en l’écoutant déverser ses riffs cinglants, inspirés, joués à environ 100 à l’heure.
La déferlante est impressionnante, ne se digère pas en une seule fois, car il faut du temps pour se remettre sur pied après un tel cataclysme sonore. Fort heureusement, ce déluge de technique pure reste toujours centré sur le feeling de la glisse et des fameuses sixties. Tout juste si, en sortant de chez nous, nous ne nous attendons pas à voir défiler vespa, mehari et mecs et nanas aux corps de rêve nous faisant un petit shaka (ouais vous savez, ce signe aussi distinctif que celui des metalleux, le fameux signe du mal).
Cool.
Cet album est donc un petit retour vers le futur d’un style qui perdure et dure malgré son relatif désintérêt de la part de la masse. Mais le surf n’est absolument pas lié à la mode ou à la masse, c’est une communion. Et cette communion, nous la ressentons avec Captain Rico and the ghost band qui semble bien se moquer de cartonner ou pas, tant qu’il fait ce qu’il affectionne et qu’il joue la musique qu’il aime.
Et ça nous plait, à nous. Aloha !
Le titre de The forgotten memory of the beaches.
Nous aimons beaucoup le morceau qui clôt l’album, à savoir The engulfed monastery, pour son ambiance presque ésotérique. Il intercale, entre deux plages planantes et aériennes, en début et fin de morceau, une entité plus pêchue. Résultat, un univers plutôt cinématographique, pour ne pas dire onirique, qui délivrerait, en son milieu, un message d’horreur. Cette impression est renforcé par le titre du morceau en lui-même qui évoque les cimetières marins. S’il s’agit ici d’un monastère englouti, il évoque surtout pour nous les massacres écologiques commis par la bêtise de l’homme. Quand on sait l’amour des surfeurs pour le milieu aquatique, cela boucle la boucle de fort belle manière.
Revoir la vidéo Epic wave
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