[EP] BEBLY, Le Spleen à Présent // Écorché vif
Nouvel EP
C’est souvent comme ça. Il y a des moments pénibles que nous aimerions voir se terminer le plus rapidement possible, et pourtant les secondes se dilatent, le supplice est sans fin. Puis il y a ces instants merveilleux où le temps file comme une comète, avec un goût de trop peu sur le bord des lèvres, nous nous disons “Non! Déjà fini” et nous voulons y retourner. Avec Le Spleen à Présent, le dernier EP de Bebly, nous nous trouvons dans ce second cas de figure. Dès la première note, la première seconde, nous sommes embarqués et nous en voulons plus. Mieux vaut la qualité que la quantité.
Des Papillons Noirs
Bebly n’en est pas à ses premiers faits d’armes ayant déjà à son actif trois albums “L’autre, il s’égare” (2009), “Le Bonhomme” (2012), “L’intervalle” (2014) et trois EP “La Passerelle” (2013), “Déconne” (2005), “ULDO”(2020). Le Spleen à Présent est le dernier de cette longue lignée. Bebly c’est à la base, un homme, Benjamin Blin, chanteur, guitariste, auteur, compositeur ainsi que Guillaume Ley à la basse et Fabien Rault à la batterie. C’est sous cette forme que Bebly a pris l’habitude de nous dégoupiller en pleine tronche un rock frontal, à l’énergie électrique et sauvage.
Cependant, avec son nouvel EP, Bebly change de mue et dans un décor acoustique, prend la forme d’un duo, cette fois Benjamin (chant/guitare) est accompagné de la mystérieuse De Nuit Loizeau au chant et aux chœurs. Bebly se déleste de son apparat de rock nineties pour faire place à un univers beaucoup plus sobre et épuré. Benjamin Blin se met à nu, s’expose et le résultat est là. Ces textes sont d’une grande beauté, puissants, réalistes et dans lesquels virevoltent très souvent des papillons noirs. Bebly n’est pas là pour nous annoncer la Bonne Nouvelle mais plutôt pour nous faire part de son constat, un constat qui est loin d’être positif.
Une Valse Destructrice et Poétique
Le morceau Extinction qui ouvre l’EP annonce tout de suite la couleur et le refrain n’y va pas par quatre chemins “La fin s’annonce sévère mais juste”. Le clip et le texte de ce single nous rappellent le livre L’Arbre-Monde (Prix Pulitzer 2019) de l’écrivain américain Richard Powers, sur le lien entre l’Homme et la Nature. Le succinct Le Spleen à Présent sonne comme une valse destructrice et poétique où la voix de notre oiseau noctambule nous berce délicatement. Mes Défauts des Fois est un cri de désespoir et d’amour à la fois, qui cache une détresse humaine latente. Le morceau Les Phrases Que Tu Commences éveille en nous la crainte d’être confronté à un échec, à une déception (“Je ne termine jamais ce que je commence..”). Sur Mon inertie, morceau où nous pouvons déceler une pointe d’optimisme (“Je ne rentre pas demain car mon coeur est disposé à prendre son courage à deux mains devant mes rêves dévastés”), et où peut-être devons-nous y voir une part autobiographique.
En effet, avec cet EP, Benjamin Blin se montre plus émouvant et fragile que sur ses précédents opus. L’exercice l’a certainement amené à sortir des sentiers battus En tout cas, c’est notre interprétation. La magie des textes de Bebly réside en cela aussi, c’est qu’ils permettent plusieurs lectures. Bref, nous avons été conquis par la voix tourmentée de Benjamin, par la candeur de celle de De Nuit Loizeau, et nous avons été touchés par la sincérité et l’émotion que délivre Le Spleen à Présent.
LGH.
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LGH
(Le Gosse hélicoptère) j’adore découvrir de nouveaux artistes encore inconnus du grand public
et chercher ceux qui dans le passé ont fait ce qu’est la musique aujourd’hui.
La musique m’accompagne en permanence et tient une place primordiale dans ma vie.
Mon maître-mot est l’éclectisme même si mon cœur balance pour le rock sous toutes
ces formes. J’affectionne également la littérature et plus particulièrement la littérature
anglo-américaine (Bret Easton Ellis, Don Delillo, Jonathan Franzen,…).
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HARMO DRAÜS/BEBLY/CUCAMARAS - LITZIC
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[…] est la suivante : dont on peut difficilement vaincre la résistance. En effet, ce nouvel EP de Bebly impose une certaine résistance, notamment en ne proposant aucune véritable rythmique, autre que […]
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