BAPTISTE W.HAMON Chansons vagabondes

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Deuxième album de Baptiste W. Hamon, Soleil, soleil bleu ( sortie le 05/04 chez BMG)

Chanson française… ou autre chose ?

Voici un album qui nous a surpris, à plus d’un égard. Parce que nous ne sommes pas forcément très axés chanson française, vous comprenez, pourtant, avec Baptiste W.Hamon (dont nous parlions déjà ici), ça colle. Au point que nous n’arrivons pas à décrocher. Cet auteur/compositeur possède ce petit pouvoir de nous amener à penser que seuls les imbéciles ne changent pas d’avis.

Le moment d’accroche se situe à l’instant exact où la voix de Baptiste W.Hamon retentit. Elle se situe parfois sur un étrange équilibre entre spoken world et chant. Le premier élément de cet équilibre laisse place à l’imaginaire, comme si le chanteur/compositeur nous racontait une histoire, de celles qu’il a pu vivre, ici ou ailleurs. Le second convoque certains fantômes de la chanson française, des références dont aujourd’hui pas grand monde ne se réclame, du moins pas avec cette classe distanciée.

Une musique sans frontières

Après ce moment d’accroche, cet instantané qui nous happe, nous passons à, entre guillemets, l’arrière-plan, à savoir une musicalité sans frontières terrestres (ou célestes). S’agit-il de folk, de pop, de country, de chanson ? Difficile à définir car les styles fusionnent, se fondent et se confondent pour restituer ce que Baptiste W.Hamon cache sous sa casquette. Il s’agit d’une musique sans attache, une musique qui bouge, évolue en fonction de la psyché de leur géniteur, mais également de celles des (fidèles) réalisateurs de Soleil, soleil bleu, à savoir Alexandre Bourit et Xavier Thiry qui retranscrivent à merveille l’essence du propos de l’artiste.

Est-elle dénuée d’âme, cette musique ? Est-elle faite de courants d’air, de poussière amassée dans les chaussures lors d’une traversée d’un désert Texan ? Non, elle en est emplie, elle en est ronde, enceinte de pensées vagabondes, d’influences captées un peu partout sur la route de la vie. Elles sont aussi façonnées à l’image de leur auteur, les pieds plantés ici, les idées là-bas, au loin, dans un monde fantasmé, ou non, dont lui seul possède la clef. Il fait sonner la langue française sur des orchestrations dignes des meilleures chansons country américaines, fait retentir la pedal steel comme si nous y étions.

Paroles universelles et intimes

Après tout cela, ce sont les paroles que nous décortiquons. Histoires d’amour, histoires du quotidien, histoires de tout, de rien, l’intime de Baptiste W.Hamon s’y déploie de façon précise, non ostentatoire, comme s’il piochait un peu dans nos vies pour écrire des textes à l’orée de l’universalité. Les thèmes qui pourtant pourraient paraître rabâchés trouvent ici un écho inédit, car couplés à cette voix particulière, étrangement sans emphase alors que son souffle épique ne fait aucun doute, et à ces musiques de nulle part, de partout. Leur charme trouve en nous un écho particulier, que nous ne parvenons pas véritablement à expliquer. Des fois, la magie opère. Et les magiciens ne dévoilent pas leurs tours les plus réussis.

Avec ce Soleil, soleil bleu, Baptiste W.Hamon dépeint son monde intérieur et il faut avouer qu’il touche au nôtre, comme ça, l’air de rien, comme s’il était en communion avec la Terre entière, et les cieux, et le soleil,

soleil bleu.

En concert à la Maroquinerie le 21 mai. Vous pouvez également le suivre ici.

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