BALTHAZAR Fever
4eme album de Balthazar
La fièvre venue de Belgique
Alors que deux des trois membres fondateurs de Balthazar (Jintes Deprez et Marteen Devoldere ) s’étaient lancés dans des carrières solos (l’un avec Warhaus, l’autre avec J.Bernardt), nous ne nous attendions pas à voir ressurgir le groupe belge du placard à archives. Pourtant, Fever (Play it again sam/ [PIAS]) est bien là et donne suite à Thin Walls paru en 2015. Mais s’agit-il d’une bonne nouvelle ?
Il convient tout d’abord de dire que nous ne nous attendions vraiment pas à ce que le groupe Belge perdure, ce qui fait que, globalement, nous n’en attendions rien. Ce sentiment de quasi-indifférence dessert pourtant Fever à la première écoute, faute à des sonorités un peu moins inédites que par le passé (époque Rats qui nous avait mis une sacrée claque, il nous faut l’admettre).
Retour inattendu
Après ce deuxième album, le groupe a gagné en renommée et en sollicitations, et, par le jeu classique des ventes d’albums en croissance, était un peu rentré dans le carcan de tout groupe indépendant un peu trop exposé, c’est-à-dire qu’il prenait une mauvaise (enfin de notre point de vue) direction artistique en balisant son son, faisant de Thin Walls une presque déception.
Ce quatrième opus, à peine la deuxième écoute entamée, nous dévoile des secrets cachés faits de ce je-ne-sais-quoi étant l’unique propriété de Balthazar : un groove imparable, presque jazzy, une basse caractéristique, des chœurs sacrément efficaces, du genre de ceux rencontrés dans Sympathy for the devil/miss you des Stones, rien de moins, et ce chant entre lâcher prise et arrogance, tantôt blasé, tantôt sensuel.
Retours des ingrédients magiques
Alors nous réécoutons l’album, encore et encore. Il est moins pessimiste dirait-on, non ? Oui carrément. Les rythmiques sont plus enlevées, les titres décollent, nous entraînent dans une forme d’ivresse maîtrisée, mais pas balisée. Nous sentons les dérapages possibles, comme répondant au jeu de la spontanéité retrouvée. Le talent d’écriture du combo retrouve de sa superbe et efface le souvenir de Thin Walls.
Sans doute que les excursions de Deprez et Devoldere dans le monde solo a eu un effet bénéfique sur le groupe, comme celui d’une bonne respiration pour reprendre souffle. L’esprit tribu qui émane de Fever nous rappelle qu’un groupe, ce n’est pas juste un leader et des suiveurs, mais bel et bien des personnes qui possèdent, quand elles sont ensemble, un son inimitable, une patte qui n’appartient qu’à eux.
Vraie bonne surprise
Nous avons la très agréable sensation que Balthazar se fait plaisir à jouer, à mélanger de nouvelles influences, de nouvelles sonorités, tout en ayant gardé ce qui faisait le charme de leurs compositions, notamment ces incursions de violon très expressives, de cuivres également, qui donnent du chien à des morceaux qui peut-être en auraient manqué sans.
Dès lors, Fever s’impose, fort de son identité sonore et de son inspiration renouvelée. De véritables très bons morceaux surgissent, terrassent les plus sceptiques, tandis que les moins bons ne sont pas mauvais pour autant. Un album qui fait entrer la lumière dans l’univers de Balthazar et qui nous donne la fièvre, forcément.
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Un autre groupe Belge, Glass Museum