ANIMAL TRISTE, Night of the loving dead (M2L Music)

animal tristeAvec leur déjà deuxième album, les Normands d’Animal triste décroche une timbale de dix titres d’une noirceur subjuguante  aux guitares maîtresses.

Les temps obscurs réussissent plutôt bien à Animal triste. Un an seulement après un réjouissant album éponyme, le super groupe normand constitué de membres de La Maison Tellier, de Darko, de Radio sofa et de Dallas, bref quatre groupes normands amoureux des belles guitares, sort un remarquable nouvel effort. Et comme si ce n’était pas suffisant, le combo a reçu un soutien de poids en la personne de Peter Hayes, le chanteur et guitariste du trio californien Black Rebel Motorcycle Club. La collaboration, réalisée via internet, a livré un pur chef d’œuvre, Tell me how bad I am.

Les guitares règnent

Tout commence sous les meilleurs auspices. Les six musiciens du combo, Yannick Marais (chanteur comme il l’est dans La Maison Tellier), Sébastien Miel (guitare), Mathieu Pigné (batterie), Fabien Senay (guitare), Darko, de son vrai nom David Faisques (claviers, guitare) et Cédric Kerbache (basse) ouvrent en effet ce second opus avec l’excellent Machine love, plus de 4 minutes de bonheur au cours desquelles les guitares, soutenues par une rythmique vaporeuse, dévoilent déjà au fil du morceau des nappes brumeuses et enivrantes.

Les guitares, on le comprend, tiennent une grande place dans Animal triste. Et dès ce premier titre, on se laisse emporter, déborder, par la masse sonore ici dégagée. The gift of love and fear, porté par une voix bien grave enfonce encore le clou d’un rock sobre et sans concession à travers lequel les refrains résonnent comme des hymnes.

La voix de Yannick Marais

Quatrième titre d’un album qui en compte dix, Animal years offre une première respiration. L’ambiance se fait plus Kurt Weil, genre chanson de cabaret, la voix, presque parlée, se posant délicatement sur les lignes, toujours, de guitares. Une belle ballade certes mais les oreilles en réclament davantage. Justement Mary, Full of grace, reprend les ingrédients gagnants du combo, avec un refrain tout en retenu rock’n’roll diablement efficace, c’est le cas de le dire, car le prochain titre se nomme E.V.I.L. Et si le combo semble se contenir, c’est pour mieux dévoiler sa furie dans des atmosphères apocalyptiques digne du meilleur du rock progressif.

Peter Hayes une seconde fois

Disons-le franchement, With every bird, le second titre avec la guitare de Peter Hayes n’a pas la puissance du premier même si les accords résonnent toujours avec une cette même clarté. Cela donne quand même un petit quelque chose en plus mais en cette fin d’album, un morceau rayonne davantage. Un peu plus folk, il s’appelle Afterlife et c’est d’ailleurs le nouveau clip du groupe.

Enregistré en Normandie

Le langoureux et incantatoire Playgod puis le tendre et mélancolique Diamonds dream finissent en douceur cette nouvelle galette d’Animal Triste, un disque d’un niveau tel qu’il sera difficile ne serait-ce que de l’égaler cette année.
A noter pour finir, l’album a été, comme le premier, enregistré en Normandie, dans le studio de Piggy in the mirror de David Fontaine, producteur méticuleux et par ailleurs moitié du duo minimaliste Aña.

patrick auffretPat

 

Ancien rédacteur en chef à Publihebdos, Patrick Auffret a également collaboré durant 20 ans avec le magazine Longueur d’Ondes. Il travaille régulièrement avec l’agence photo Dalle et ses clichés ont été publiées dans divers journaux nationaux (Le Monde, Les Inrockuptibles, Rock&Folk, …) et internationaux.
Il est aujourd’hui web-reporter pour Rock&Folk et président de l’association dédié au spectacle vivant Out of time.

 

 

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