[ALBUM] EZRA FURMAN, Twelve nudes, énervé.
Nouvel LP D’Ezar Furman, Twelve nudes, sortie le 30/08 chez Bella union/Pias
Retour du génial Ezra Furman, moins de deux ans après son très très très bon album Transangelic exodus (dont vous pouvez retrouver la chronique ICI). Avec Twelve nudes, l’auteur compositeur interprète laisse vrombir sa facette la plus punk, toujours avec une réussite à faire pâlir les plus envieux.
Twelve nudes.
Ce nouvel opus fait donc dans du rock très rentre dedans, tendance punk, avec toujours (enfin du moins comme sur son précédent album) cette touche vintage se rapprochant, d’une certaine façon, du rock des années 50. Dopé à l’adrénaline, Twelve Nudes nous décline 11 titres qui passent à la vitesse de l’éclair. Pour autant, jamais le disque ne sombre dans une quelconque forme de suffisance bruitiste.
En effet, l’art de la mélodie coule dans les veines d’Ezra Furman. Impossible pour lui de faire du punk de bas étage. Dès le premier titre Calm dowm aka I should not be alone (dont vous pouvez revoir la vidéo ICI), la voix se montre hargneuse, contrebalancé par des chœurs presque joyeux. Les guitares sortent les crocs, l’énergie est débridée et souvent nous sentons la défaillance (fausse, évidemment) de la voix d’Ezra Furman.
Une voix rock pleine de faiblesse.
Elle est un des facteurs inchangés depuis Transagelic exodus, l’une des marques de fabrique de l’Américain qu’il nous plaît de retrouver une nouvelle fois. Souvent éraillée, à la frontière du glissement vers une stridence incontrôlée, presque hystérique, elle joue à mieux nous surprendre quand surgit l’accalmie.
Lors de ces passages, elle se fait plus enveloppante, bien que restant plutôt aigu. Sur I wanna be your girlfriend, elle susurre mais est capable de morsure lorsque viennent les refrains et les à-coups l’annonçant. Sur ce titre, qui est l’un des pivots du disque, l’aspect 50’s de la musique refait surface de la plus belle des manières après deux titres plus rock indé/punk rock.
Accroche pop.
Toujours, dans Twelve nudes, l’accroche pop est présente, que ce soit au travers des mélodies vocales ou de ses petites ritournelles à la guitare qui font que nous accrochons directement avec l’esprit du chanteur. Pourtant, ce disque s’avère colérique, noir. Ezra Furman laisse ressortir beaucoup de frustration, d’incompréhension (et de colère il va sans dire) envers la politique de Donald Trump.
La production assez revêche du disque retranscrit parfaitement cet état de fait. Voix métallique, distorsions multiples, scansion punk, tout est là pour nous démontrer que l’état d’urgence est décrété. Ces effets nous rappellent que le rock, au sens large du terme, sert aussi (et toujours) de moyen de revendication idéal pour toucher un maximum de personnes.
Si cette production est revêche, elle n’en est pas pour autant un frein à l’écoute du disque. Au contraire, elle s’incorpore à merveille dans l’univers du chanteur, forme un ensemble cohérent forme/fond et nous démontre, s’il en était besoin, que le travail d’Ezra Furman n’a pas fini de nous surprendre. Twelve nudes est donc le cri indomptable d’un artiste à fleur d’émotions.
site officiel Ezra Furman
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