[ALBUM] AALBORG, And this is how … // Voyage au-delà du réel

Premier album déjà disponible chez Araki, Atypeek et Juggernoise.

Et voici comment…nous sommes happés dès la première écoute de And This Is How … d’Aalborg. Et voici comment… nos affres tourbillonnent comme des feuilles mortes sous un ciel gris. Et voici comment… nous sommes malaxés, emportés vers un ailleurs, qui n’existe certainement pas, ou qui est simplement propre à chacun et qu’il faut chercher au plus profond de soi. La musique possède ce pouvoir universel de jouer sur nos émotions, de nous rendre euphorique, tempétueux ou nostalgique. Comme nous aimons à le dire, quand nous sommes touchés au fond de notre être, c’est que l’artiste a réussi le job! Ce que nous adorons avec ce premier album d’Aalborg, c’est que nous pouvons écouter un jour une chanson qui nous a rendu un brin mélancolique et le lendemain, réécouter le même titre, et se sentir solide comme un roc.

Fantastique et irréel

Alors Aalborg… Aalborg c’est avant tout une ville au nord du Danemark qui se trouve le long d’un bras de mer, le Limfjord qui donne naissance à une communauté de Viking dès l’âge de Fer. Aalborg c’est également quatre musiciens, Mathieu (chant & guitare), Nicolas  (batterie & Clavier), Rémy (Guitare) et enfin Martin (Basse & Chant). Tous sont issus de différents groupes de la scène clermontoise à savoir Untitled With Drums, Birmingham et Niandra Lades. Mathieu se lasse de s’égosiller le gosier comme un chien fou au sein de son groupe de post-hardcore / noise, ressent le besoin de faire un break, et surtout de faire ce qu’il a envie de faire et ne plus s’imposer les choses. Chacun d’entre nous s’est déjà remis en question, et la décision est souvent difficile: soit nous continuons et ne sortons pas de notre routine, soit nous nous faisons violence et prenons des risques. Cette seconde option est souvent la meilleure. Il faut oser José, Il faut oser petit. tu entends?

Aalborg nous livre huit titres que nous pouvons qualifier de Dark Pop, Dark Rock, voire Shoegaze. Avec And This Is How nous sommes plongés dans une imagerie, un univers très fort. Le morceau d’ouverture A Ghost Made Of Ashes, annonce de suite l’atmosphère de l’album, à la fois fantastique et irréel, le tout avec une extrême délicatesse et finesse. Ici ce Spectre Cendrée, cet ami de longue date, nous l’imaginons comme étant notre alter ego, cette face sombre, atrabilaire qui des fois vient refaire surface. Grace démarre avec un son vaguement eighties, sur lequel surfe la voix de Mathieu à la fois planante et languissante. Ensuite la guitare prend le relais, mettant en branle un compte à rebours émotionnel jusqu’à l’impact. Nous sommes en plein brouillard sonore à la fin duquel nous nous retrouvons en pesanteur.

La Fin d’un Monde?

Cette sensation de lenteur, de gravitation, d’attraction, nous la retrouvons avec le magnifique Space Ribbon qui laisse deviner, de par le verbe utilisé, à un amour entre deux êtres. Nous ne pouvons pas délier ce morceau du suivant The Body Became The Messenger, non pas parce qu’il parle d’Amour (quoique chacun est libre de l’interpréter comme il le souhaite) mais parce qu’il y a une continuité musicale. Nous flottons toujours dans l’Espace, bercé par chaque coup de guitare et qui tout à coup éclate comme un rayon lumineux. Le texte résonne comme un récit d’anticipation, nous attendons quelque chose. La fin d’un monde? ou la venue d’un messager, un nouveau Messie?

Avec Velvet Water, nous nageons dans une mer de velours, dans des eaux à la fois sinueuses et mélodieuses, que peut laisser transparaître l’illustration de l’album. Saint Sand Star est peut-être le morceau le moins apaisé de l’album, mais aussi le plus puissant, ravageur et énigmatique. Wind Walkers, comment ne pas penser instinctivement à La Horde Du Contrevent d’Alain Damasio, où vingt-trois personnages aux compétences diverses s’unissent en une Horde, ayant pour seule mission d’avancer et de lutter en permanence contre le vent et ses différentes formes. Ici, le morceau alterne des passages calmes et modérés avec les couplets avant de laisser éclater le refrain. Le calme avant la tempête.

Une Happy End

Aalborg ferme la maison avec le titre éponyme And This Is How … instrumental et aérien. Le brouillard sonore mentionné un peu plus haut, semble s’être totalement dissipé. And This Is How… sonne comme une Happy End. A la première écoute, les titres de l’album peuvent sembler obscurs, crépusculaires, cependant, nous pouvons y déceler une forme d’espoir, une note d’optimisme. Avec And This Is How … Aalborg signe un album qui s’écoute de bout en bout. Bien sûr, chaque morceau peut s’écouter indépendamment, néanmoins c’est dans son ensemble qu’il prend toute son ampleur. Aalborg nous invite à un voyage sans retour (“A Travel But Not A Trip”) dans un monde fantastique et inconnu. Et voici comment…nous nous sommes laissés embarquer…sans discuter

LGH

aalborg and this is how...

 

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LGHLGH
(Le Gosse hélicoptère) j’adore découvrir de nouveaux artistes encore inconnus du grand public
et chercher ceux qui dans le passé ont fait ce qu’est la musique aujourd’hui.
La musique m’accompagne en permanence et tient une place primordiale dans ma vie.
Mon maître-mot est l’éclectisme même si mon cœur balance pour le rock sous toutes
ces formes. J’affectionne également la littérature et plus particulièrement la littérature
anglo-américaine (Bret Easton Ellis, Don Delillo, Jonathan Franzen,…).

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