[VIDEOS] Hanni El Khatib, Les marquises, Carambolage…
Nouvelle sélection de vidéos avec Hanni El Khatib, Carambolage, Les marquise, Bottle next et Deradoorian
Le lundi devient le moment incontournable de la petite sélection de vidéos arrivées au fil des jours et des semaines. Une sélection, une fois de plus, composée de musiques variées puisque nous allons du rock d’inspiration 50’s-60s d’Hanni El Khatib à la pop spirituelle de Deradooran. Un voyage sonore en 5 titres qui nous font vibrer.
Hanni El Khatib.
Site officiel Hanni El Khatib
Nous commençons par le plus connu de cette sélection, à savoir Hanni El Khatib. Il nous propose une vidéo en images animées, très inspirée des films noirs. Nous pensons à un univers à la James Ellroy, dont la série de livres, se déroulant en Californie, trouvent ici un parfait écho musical. Dumb s’appuie sur une ligne de basse minimaliste sur laquelle la voix du crooner rock se pose avec une attaque dynamique.
Les choeurs « Dumb dumb dumb » reprennent le titre de cette chanson qui dévoile ses charmes rétros à mi-chemin (soit au bout d’une minute). L’orgue, la production générale du morceau, nous entraînent quelque part dans les années 50, des années fantasmées et qui trouvent ici une musique qui leur colle à la peau.
Cette vidéo est le troisième extrait de son cinquième album à paraître mi-mai et répondant au nom de Flight. Cet album est le fruit de la collaboration entre Hanni El Khatib et Leon Michels, tête pensante des maîtres de la soul El Michels Affair et producteur pour des artistes aussi variés que Lana Del Ray, Travis Scott ou bien encore Eminem ou A$AP Rocky . En se débarrassant des intermédiaires, en produisant tous les deux cet album, ils arrivent à un résultat à la fois original et proche de l’esthétique d’Hanni El Khatib dont on retrouve l’esprit rock/punk, tout en renouvelant sa palette musicale. Ce titre devrait vous servir d’une succulente mise en bouche s’il en est !
Les marquises.
Site officiel Les marquises
Voilà un titre qui ne fleure pas l’optimisme. D’une part, la vidéo y expose la dévastation d’un monde, sous toutes ses coutures naturelles, entre incendies, coulées de lave, inondations. Il y a aussi ses destructions d’habitations que l’on imagine laissées à l’abandon et qui, par le poids du temps, s’écroulent sur elles-mêmes. La musique est au diapason, notamment en développant un côté obsédant par une boucle qui tourne et tourne, jusqu’à la folie. Sur celle-ci s’incorporent petit à petit des claviers, des effets divers et variés (cloches, voix lointaines etc…), et ce chant empli de tristesse.
Il ne s’agit pas là d’un simple spleen, nous y sentons une véritable détresse que ne viennent absolument pas atténuer des claviers au pouvoir dramatique certain. Trap nous met en situation d’hypnose, face à nos propres démons mélancoliques.
Intime
Le quatrième album du groupe sortira le 5 juin prochain. Il répond au nom de La battue et nous en avions déjà parlé ICI. Cet album est le fruit d’un recentrage par son géniteur, Jean-Sébastien Nouveau. Ce recentrage nous permet de découvrir un disque fort, intime, inventif, et s’échappant de la seule musique électronique pour nous offrir un témoignage fort et viscéral de ce qui se passe dans la tête pensante de ce projet musical fou.
D’ordinaire, Les marquises exploitent les talents de multiples collaborateurs. Sur La battue, le groupe se resserre à deux, Jean-Sébastien Nouveau et son acolyte Martin Duru. Seul un batteur et un percussionniste les rejoignent ici ( respectivement Rémy Kaprielan (Da Break), et Jonathan Grandcollot). Le disque, à l’image de Trap et du premier extrait Head as a screa est simplement bouleversant de sincérité et d’implication viscérale. Et ça, on aime plus que tout !
Carambolage.
Page FB de Carambolage
Voilà un groupe qu’on aime bien, aussi, et ce n’est pas parce qu’il est rennais, en (grosse) partie. Enfin si aussi un peu, mais c’est surtout parce que Carambolage possède un truc bien à lui, une essence punk 80’s mais avec une légère touche de 2éme degré. Et ça, ce n’est pas pour nous déplaire. D’autant que c’est super bien foutu. Carambolage, nous vous en avions parlé avec Gauche Droite (à revoir ICI), là le groupe revient avec Weekend Nostalgie et ça nous met en joie ! Sévèrement !
Nous disions que le groupe est en grosse partie Breton, ce qui est le cas puisque les musiciens proviennent des ruines de Kaviar Special. Même si nous aimions également beaucoup Kaviar Special, Carambolage ne démérite absolument pas. Le chanteur, Rémi, quant à lui vient de Bruxelles. Inutile de préciser que le mélange Belge/Breton s’avère des plus détonants (musicalement et en terme de consommation de bière également), ce que démontre à merveille Weekend nostalgie. Vieux synthés vintages, esprit teenage attardé (avec vidéo do it yourself plutôt marrante). Mais musicalement, ça envoie ce qu’il faut, quand il faut, c’est bien fait, c’est jouissif et libérateur, et ça fait toujours un bien fou ! Vivement le weekend !
Bottle Next.
Site officiel Bottle Next
Attention, jeu de mots. Bottle next fait évidemment référence au bottleeneck, cet objet métallique¨(initialement un goulot de bouteille de bière, un cou de bouteille quoi) que vous placez sur votre annulaire ou index (ou autres, comme bon vous semblera) et qui permet de faire de la slide. Cette technique, très prisée des bluesmen, a trouvé des adeptes dans le rock et la folk. Et ça tombe bien parce que Bottle Next œuvre dans la folk. Mais option hard. Oui, surprenant (et encore vous n’avez pas entendu Romance, qui arrive dans quelques lignes).
Donc Bottle Next, c’est du hard folk, du hard joué sur une guitare folk (sèche diraient certains) électrifiée. On peut d’ailleurs voir, dans la vidéo, que la guitare y est très particulière car la tête de celle-ci est très typique des guitares électriques. Objet fabriqué maison ? Nous ne le savons pas, mais jouer de la guitare folk de cette façon, honnêtement, ça nous fout les poils. Et on s’étonne aussi de comment le guitariste ne se retrouve pas avec de violents feedbacks dans sa caisse de résonance vu le volume auquel il doit jouer sur scène. Bref, il y a de la maîtrise chez Bottle next.
Pourquoi ? D’une part parce que ça remue bien méchamment, comme il faut, c’est-à-dire avec un groove bien dosé et des attaques bien sanglantes. D’autre part, parce que la musique du duo est bien plus maline que ce qu’elle pourrait laisser songer. Si le morceau Romance se tourne vers un hard bien maîtrisé, leur deuxième album Drift, qui est paru début 2020 , est lui plus nuancé, tout en gardant cet aspect rentre dedans qui fait que nous ne nous ennuyons pas une seule minute avec ce groupe. Mais ça, on y reviendra dans quelques jours avec une chronique plus détaillée. Eh oui, il s’agissait là d’un hors-d’oeuvre pour gourmets rock !
Deradoorian.
Site officiel Deradoorian
Alors avec Deradoorian, on est dans totalement autre chose. Deradoorian explore sa spiritualité via une pop des grands espaces. Nous retrouvons une touche folk certaine, mais le traitement sur la voix, et sur l’électricité douce qui émane de ce morceau, font que l’artiste s’apparente à une forme de pop teintée d’effets sixties. Un léger côté flower power réside d’ailleurs sur Monk’s robe, dans le côté vaporeux, enjôleur, notamment sur le refrain avec cette petite cavalcade rafraîchissante et colorée de cet instrument que nous n’identifions pas avec certitude (luth ? Oud ? Aidez-nous!).
Monk’s robe figure sur l’album Find the sun qui sortira, covid 19 oblige, en septembre au lieu de mai. Cela nous laisse du temps pour nous imprégner de la musique de Deradoorian et de sa spiritualité. Celle-ci semble émerger de cette composition, une spiritualité bienveillante, naturelle, totalement en phase avec les désirs musicaux de cette artiste intrigante. Oui, intrigante car sa musique possède bien des aspects connus de l’univers rock ou pop, mais avec une dimension n’appartenant qu’à elle, et qui la démarque de la masse. Sans doute le choix des instruments y est pour quelque chose, mais nous croyons qu’il y a quelque chose d’encore plus vaste derrière. Un petit peu comme si, avec Monk’s robe nous n’avions qu’un aperçu de la face émerger de l’iceberg qui, comme chacun sait, n’est qu’une infime partie de son ensemble. Nous y reviendrons à coup sûr.